Rapport des tables rondes sur le Cadre stratégique pour l’Arctique, Innovateurs et autres secteurs de l’industrie, Ottawa, le 6 février 2018

Les opinions exprimées dans le présent rapport, préparé par Stratos| BDO, ne sont pas nécessairement celles du gouvernement du Canada.

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Objectif

Orienter l’élaboration du nouveau Cadre stratégique pour l’Arctique (le Cadre) en recueillant des renseignements sur les intérêts, les priorités et les résultats souhaités des partenaires et des intervenants, et cerner de possibles domaines d’intervention mutuelle pour atteindre des buts communs.

Participants
Des représentants d’innovateurs et d’autres secteurs de l’industrie du Canada ont participé à cette table ronde, ainsi que des représentants de certains partenaires participant à l’élaboration du Cadre. Pour respecter la confidentialité des participants, le nom des personnes n’est pas divulgué, sauf si une autorisation de divulgation a été obtenue.

À propos du rapport
Le présent rapport résume les commentaires formulés par les participants au sujet des six domaines thématiques :

  1. L’infrastructure globale de l’Arctique
  2. Des communautés et des citoyens forts dans l’Arctique
  3. Des économies solides, durables et diversifiées dans l’Arctique
  4. La science de l’Arctique et le savoir autochtone
  5. La protection de l’environnement et la préservation de la biodiversité dans l’Arctique
  6. L’Arctique dans un contexte mondial

La discussion sur chaque thème a été guidée par une courte série de questions présentées ci-dessous. Sauf indication contraire à cet effet, les commentaires ont été formulés par les participants à titre individuel.

Les renseignements recueillis dans le cadre de cette table ronde seront utilisés dans l’élaboration du Cadre, tout comme ceux obtenus en marge d’autres tables rondes multipartites nationales et régionales, de même qu’au moyen d’une mobilisation continue des représentants et gouvernements autochtones et des gouvernements provinciaux et territoriaux participant directement au processus de collaboration conjointe.

Thèmes et messages généraux pour le Cadre

Les principaux thèmes et messages qui ont été répétés tout au long de la journée et souvent appliqués à une multitude de domaines sont indiqués ci-dessous, sans ordre d’importance particulier :

« Le transport maritime est le pilier économique de l’Arctique. » – Suzanne Paquin, Nunavut Eastern Arctic Shipping

L’infrastructure globale de l’Arctique

Questions pour discussion

  1. Quelles sont les priorités essentielles en matière d’infrastructure dans l’Arctique?
  2. Quelles sont les possibilités de partenariat et d’action conjointe qu’il faudrait explorer?

Besoins en infrastructure

  • Le Cadre doit tenir compte à la fois de la nouvelle infrastructure et de l’entretien et de l’exploitation de l’infrastructure existante.
  • Plusieurs participants ont souligné le manque de ressources en navigation et en intervention d’urgence (p. ex. outils, cartes, données météorologiques) pour soutenir le transport aérien et maritime.
  • Dans le Nord, les pêcheurs comptent beaucoup sur les ports du Groenland et des provinces atlantiques; il faut créer un « carrefour » maritime dans l’Arctique canadien et choisir de façon stratégique un endroit dont l’accessibilité ne sera pas limitée ou rendue impossible par les glaces marines pendant de longues périodes Notes de bas de page 1.
  • Le Cadre doit tenir compte des infrastructures de moindre envergure (p. ex. petits ports ou quais pour l’ancrage des bateaux de pêche).
  • Il faut améliorer les connexions entre les infrastructures de l’Est et de l’Ouest de l’Arctique canadien, et de façon plus générale à la grandeur de la région circumpolaire.
    • Il existe déjà un comité de gouvernements territoriaux qui se penche sur cette question.
  • L’éducation est une infrastructure essentielle qui pourrait également faciliter les apprentissages dans le Nord.
  • La connectivité et les infrastructures en technologie de l’information sont insuffisantes.
  • Il n’y a pas suffisamment d’installations et de services de santé adéquats.
  • L’énergie propre permettra probablement d’abaisser le coût de la vie et le coût pour faire des affaires.

Planification de l’infrastructure

  • Les priorités en matière d’investissement doivent être établies et mises en oeuvre par les résidants du Nord pour les résidants du Nord.
  • Les représentants du gouvernement doivent passer plus de temps dans le Nord afin de comprendre les réalités du Nord.
  • Il faut beaucoup de temps pour réaliser les investissements dans l’infrastructure; la planification de l’infrastructure devrait dorénavant se faire sur une période de 20 ans.
  • Il faudrait envisager la mise sur pied de partenariats industrie-gouvernement pour construire des infrastructures pouvant être utilisées à de nombreuses fins.
  • Le Cadre doit reconnaître que les besoins de l’Arctique sont diversifiés et uniques d’est en ouest.

Mise en oeuvre

  • Les lacunes en matière d’infrastructure sont connues (p. ex. consultations découlant de la législation en matière de transport, rapport du Conseil national de développement économique des Autochtones); il faut mettre l’accent sur la mise en oeuvre.
  • Le projet d’une route et d’un port à Gray’s Bay et le corridor d’accès à la province géologique des Esclaves constituent deux occasions importantes sur le plan de l’investissement et de la mise en oeuvre.

Suggestions concernant les réseaux de transport

  • Il faut établir un seul point de contact pour le système d’octroi des permis en transport maritime dans le Nord en raison de sa complexité et de l’augmentation possible du transport maritime dans les années à venir.
  • Le secteur des mines n’a pas recours aux services des lignes aériennes nordiques en raison de leurs coûts élevés, de sorte qu’il est difficile pour ces lignes aériennes d’obtenir une masse critique; une politique devrait inciter les entreprises à avoir recours aux services des lignes aériennes du Nord.
    • Exemple : La Norvège réserve des liaisons exclusives à certains fournisseurs (p. ex. en tenant compte des conditions relatives à la sécurité), ce qui procurerait une plus grande stabilité aux transporteurs nordiques qui doivent rivaliser avec ceux du Sud.

Des communautés et des citoyens forts dans l’Arctique

Questions pour discussion

  • Quelles mesures clés pourraient augmenter le bien-être dans les communautés de l’Arctique?
  • Quelles sont les possibilités de partenariat et d’action conjointe qu’il faudrait explorer?

Approche globale à l’égard du développement social et sanitaire

  • La santé mentale et physique, l’éducation, la salubrité des aliments, etc. sont des enjeux sociaux interdépendants.
    • Par exemple, la Carcross/Tagish Management Corporation est étroitement liée au gouvernement local, de sorte que le développement économique et social est géré en collaboration.
    • Il y a de toute évidence des avantages à gérer les fonds pour le développement social et économique d’une manière globale et intégrée.
  • De nombreux participants sont d’avis que le logement est l’un des plus gros défis sociaux de l’Arctique.
    • Il faut envisager la possibilité d’intégrer les programmes de services sociaux à ceux sur la santé et le logement.
    • Par exemple, le projet de Tiny Homes à Carcross s’adresse aux jeunes et aux chômeurs et offre de la formation professionnelle ainsi que de la formation sur la santé et le mieux-être, etc.
  • Il faut des investissements dans les centres de guérison ainsi que dans les ministères de la santé et des services sociaux des gouvernements autochtones.

Soutien à la jeunesse

  • L’éducation des jeunes doit porter sur leur patrimoine, notamment la langue et la culture, et ce, dès l’entrée au service de garde.
  • Les jeunes peuvent participer à des activités en lien avec les terres, comme la surveillance environnementale, l’exploration minière, le tourisme, etc.

Trouver un juste équilibre entre les activités traditionnelles et l’économie salariée

  • Un participant a cité en référence une étude des Territoires du Nord-Ouest qui en vient à la conclusion que les trappeurs et les chasseurs qui occupent d’autres emplois ont davantage les moyens de payer les pièges, le carburant, les motoneiges, etc.
  • Il n’est souvent pas possible de vivre à 100 % de la terre; l’économie traditionnelle et l’économie salariée sont toutes deux nécessaires.

« Il doit y avoir une façon de conserver certains aspects des modes de vie traditionnels que les gens désirent, et ensuite combler les lacunes. » - Alastair O’Rielly, Northern Coalition

Occasions de développement économique

  • La formation doit mettre l’accent sur des emplois qui sont offerts dans les communautés.
  • Il existe des débouchés importants pour le tourisme, bien qu’un participant ait indiqué qu’il est plus facile d’exercer des activités au Groenland comparativement à l’Arctique canadien.

Le public visé par le Cadre

  • Le gouvernement fédéral doit traiter les dirigeants autochtones et les chefs de gouvernement territoriaux sur un pied d’égalité.
  • Les résidants du Nord doivent participer à la conception, à la mise à l’essai et à l’exploitation de technologies qui contribuent à la santé des communautés (p. ex. logement, transport maritime, etc.).

Autres commentaires

  • La construction et l’entretien d’infrastructures peuvent inciter les gens à demeurer dans leurs communautés.
  • Il faut prévoir un financement ciblé pour les sociétés de développement économique autochtone.
  • Il faut davantage exploiter les institutions existantes plutôt que d’en créer de nouvelles.

Des économies solides, durables et diversifiées dans l’Arctique

Questions pour discussion

  • Comment peut-on faire progresser le développement économique durable, faire croître les petites et moyennes entreprises de l’Arctique et diversifier l’économie de l’Arctique?
  • Comment peut-on renforcer la capacité ou l’expertise et accroître la participation des résidents de l’Arctique au sein des économies locales?
  • Quelles sont les possibilités de partenariat et d’action conjointe qu’il faudrait explorer?

Contexte équitable et concurrentiel

  • Un processus d’approvisionnement ouvert, équitable et concurrentiel devrait décourager les marchés réservés aux Autochtones et la concurrence déloyale attribuable aux entreprises d’État ou étrangères (p. ex. le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest est propriétaire de la Northern Transportation Company Ltd, qui fait concurrence au Nunavut).
    • Ce principe s’applique aux gouvernements régionaux et autochtones, ainsi qu’aux sociétés de développement économique autochtones.
  • Il est possible que les politiques en matière d’approvisionnement ne soient pas cohérentes, p. ex. les marchés réservés aux Autochtones contreviennent aux conditions des ententes sur les revendications territoriales.
  • Il est possible également qu’il n’y ait pas suffisamment d’entreprises dans l’Arctique dans une communauté pour créer un contexte concurrentiel; les communautés veulent avoir le loisir d’attribuer des contrats à source unique à un fournisseur local.
  • La Chambre de commerce des Premières Nations du Yukon facilite la collaboration entre les sociétés de développement économique autochtone du Yukon afin qu’elles puissent collectivement se faire concurrence et partager entre elles les retombées des occasions dans le domaine du développement économique.
  • Les structures de gouvernance dans le Nord sont souvent fragmentées et imprécises, particulièrement au niveau local ou régional (p. ex. la région désignée des Inuvialuit est gouvernée de façon différente des autres régions des Territoires du Nord-Ouest), ce qui peut créer de la confusion et donner lieu à de la corruption.
    • Une vision commune définie par le Cadre pourrait contribuer à éliminer cette confusion.

Éducation et formation

  • Il existe une lacune sur le plan de l’éducation; de nombreux diplômés du secondaire doivent suivre une formation d’appoint pendant parfois trois ans avant de pouvoir fréquenter un établissement d’enseignement postsecondaire.
    • Certains collèges offrent un soutien aux étudiants qui présentent leur candidature dans des universités.
  • La formation doit être donnée là où sont les gens, au sens propre (p. ex. dans les communautés du Nord) et au sens figuré (p. ex. en misant sur les compétences existantes et les systèmes technologiques actuels plutôt que d’enseigner des concepts qui ne font pas partie de la formation de base des étudiants).
  • Les systèmes d’éducation du Nord doivent faire connaître ce que l’Arctique peut offrir à des marchés plus vastes (p. ex. débouchés dans les secteurs du tourisme, de l’exploitation des ressources minérales, de la technologie, etc.).
  • Les systèmes d’éducation doivent tenir compte des traditions locales (p. ex. fin de l’année scolaire en mai pour permettre aux étudiants de participer à des activités traditionnelles).

« Dites-moi où vous êtes et j’irai à votre rencontre. » – Patti Balsillie, Chief Isaac Group of Companies

Sources d’inspiration

  • Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Nord, les échanges entre le milieu scolaire et le milieu du travail de la région suscitent beaucoup d’intérêt, ce qui peut stimuler la motivation et créer des réseaux plus vastes.
    • Les jeunes doivent être exposés à des carrières, et non pas seulement à la formation.
  • Il faut un plus grand nombre de mentors et de modèles de rôle pour établir un lien avec les jeunes et les inspirer.
  • Les meilleurs et les plus brillants réussissent déjà très bien; nous devons inspirer les étudiants des niveaux D ou F.
  • L’espace de travail collaboratif de Whitehorse mobilise les jeunes d’une façon structurée et leur offre un espace pour qu’ils mettent à profit leur énergie et leurs idées.

Activités bancaires

  • Bâle III interdit les transactions d’institutions bancaires tierces, mais le nombre insuffisant d’établissements bancaires dans les communautés du Nord constitue un obstacle à la croissance des entreprises.
    • Dans le Nord, des magasins peuvent accepter des chèques, mais ce système a des défauts, car parfois les chèques sont déposés deux fois.
    • Il faut soutenir les activités bancaires communautaires.

Financement

  • Il est difficile de savoir à quel ordre de gouvernement ou ministère s’adresser pour demander du financement.
  • Il faut une vision et un financement à long terme pour soutenir le développement de l’infrastructure, les entreprises sociales, l’énergie propre, d’autres sources de nourriture (p. ex. la culture en serre ou les pêches), etc.
  • Pour le financement, il faut trouver un juste équilibre entre les entreprises existantes (aujourd’hui) et les jeunes entrepreneurs (l’avenir).
  • Les exigences en matière de rapports et de finances du gouvernement fédéral pour les organismes sans but lucratif (p. ex. les organisations de chasseurs et de trappeurs) sont lourdes et peuvent empêcher des organismes d’avoir accès à des fonds.

Mise en oeuvre du Cadre

  • Les résidants du Nord doivent faciliter le recensement des résultats concrets du Cadre en se fondant sur leur capacité actuelle et future de planifier et de mettre en oeuvre des mesures par rapport à ces objectifs.
  • Le développement économique doit bénéficier à tout le monde, et non pas à quelques personnes seulement.

Science de l’Arctique et savoir autochtone

Questions pour discussion

  • Comment peut-on répondre plus efficacement aux besoins locaux en matière de connaissances?
  • Comment peut-on augmenter la capacité des habitants de l’Arctique à participer aux initiatives de recherche et à mieux intégrer le savoir autochtone dans la prise de décisions?
  • Quelles sont les possibilités de partenariat et d’action conjointe qu’il faudrait explorer?

Recherche menée par les résidants du Nord

  • Dans le domaine de la recherche, les priorités doivent être établies par les communautés avant même l’ébauche des propositions de projet de recherche, et être approuvées par elles.
  • Le Centre de recherche du Yukon met l’accent sur les partenariats avec les communautés pour établir les priorités en matière de recherche.
  • Il faut définir les attentes pour les chercheurs internationaux qui mènent des activités dans l’Arctique canadien afin que leurs travaux profitent aux communautés.
  • Les chercheurs doivent mobiliser les jeunes, qui peuvent jouer un rôle important en faisant connaître et progresser des technologies et des idées et en misant sur l’innovation.

Améliorer l’enseignement au niveau secondaire

  • Il faut accroître l’accessibilité et l’enthousiasme en ce qui concerne l’enseignement des sciences dans le Nord, plus particulièrement dans le cas des sciences appliquées.
    • L’enseignement des sciences doit reposer sur la base de connaissances existante dans la communauté.
    • Cette mesure doit être appuyée par une connectivité en ligne.
    • Elle peut également être mise en oeuvre au moyen de laboratoires scientifiques qui se déplacent entre les communautés.
  • Les normes s’appliquant aux écoles secondaires du Nord doivent être harmonisées à celles du Sud, plutôt que d’exiger une formation d’appoint pour pouvoir poursuivre des études postsecondaires.
    • Un financement doit être accordé aux étudiants afin qu’ils puissent poursuivre leurs études.
    • Les étudiants ont également besoin de la participation des parents et d’un soutien externe.
  • Les expériences apprises et vécues doivent être reconnues dans le programme scolaire et pour les étudiants.
  • Il y a souvent des obstacles administratifs empêchant l’installation de logiciels pour les élèves.
  • Toute amélioration doit être dictée par les besoins de la communauté.

Renforcer les exemples à suivre dans les communautés

  • Les exemples à suivre dans les communautés jouent un rôle important en inspirant les jeunes.
  • Les gens qui exploitent des entreprises dans le Nord doivent offrir un mentorat dans les communautés où ils exercent leurs activités.
  • Il existe déjà des champions dans les communautés, notamment des jeunes; de quelle façon orientons-nous les ressources pour soutenir les champions à l’interne et accroître leur nombre?

Protéger l’environnement et préserver la biodiversité dans l’Arctique

Questions pour discussion

  • Comment l’expérience et les connaissances locales et autochtones peuvent-elles être intégrées aux mesures contre les changements climatiques et pour la biodiversité?
  • Quelles sont les possibilités de partenariat et d’action conjointe qu’il faudrait explorer?

Répercussions de la taxe sur le carbone et de la réglementation des émissions de soufre

  • Le secteur du transport maritime bénéficie d’une exemption jusqu’en 2020 en ce qui concerne les émissions de soufre dans l’Arctique.
    • Si cette exemption est levée en 2020, les résidants du Nord devront probablement assumer une hausse des coûts des biens.
  • La taxe sur le carbone a des répercussions importantes sur le coût de la vie et le coût de faire des affaires dans le Nord.
    • Il subsiste des doutes quant à l’approche que les provinces et les territoires comptent adopter.
    • L’Arctique est un vaste territoire où il n’y a que quelques navires; il faudrait envisager une exemption pour le transport maritime (comme en Ontario et au Québec) afin d’atténuer l’incidence sur le coût de la vie.
      • Le transport maritime devrait être reconnu comme étant un service essentiel.
    • Une taxe sur le carbone dans le secteur de l’aviation pourrait avoir des répercussions sur le coût de la vie, car une bonne partie des produits alimentaires sont livrés par avion.
  • Des investissements dans l’infrastructure de navigation (p. ex. prévisions météorologiques, matériel de navigation, instruments, systèmes d’éclairage, etc.) pourraient réduire les émissions de carbone produites par le secteur du transport (p. ex. les avions n’auraient pas à retourner sur leurs pas et à tenter de revenir à cause du mauvais temps).

Tirer profit de la recherche pour s’attaquer aux enjeux touchant les changements climatiques et la biodiversité

  • Le Canada pourrait mieux collaborer avec les chercheurs internationaux (p. ex. les chercheurs européens qui s’intéressent à l’Arctique).
  • Il peut être difficile de trouver du financement pour la recherche dans le cas des chercheurs qui ne possèdent pas une vaste expérience universitaire; il faudrait atténuer les obstacles pour les personnes sans expérience universitaire.
  • De nombreux gouvernements et organismes offrent du financement pour la recherche dans l’Arctique, mais il est difficile de savoir à qui s’adresser.
  • Il faudrait mettre sur pied davantage de partenariats entre les universités, les communautés locales et les secteurs d’activité.
  • Il existe de nombreux exemples qui démontrent comment on peut utiliser les connaissances autochtones pour nous aider à mieux comprendre les changements climatiques et la biodiversité.
  • Une nouvelle politique dans le domaine de la recherche inuite sera bientôt annoncée, décrivant le point de vue des Inuit quant à la façon dont ils aimeraient participer aux travaux de recherche.

Efficacité des aires marines protégées

  • Il faut définir les aires marines protégées en adoptant une approche axée sur les sciences et les risques, ainsi que les résultats escomptés Notes de bas de page 2.
    • Cela devrait comprendre une évaluation des probabilités que les conséquences et les risques cernés se concrétisent.
    • Cette évaluation devrait reposer sur des données de référence sur l’environnement.
  • Le gouvernement devrait préciser et indiquer aux secteurs d’activité et aux communautés l’emplacement des aires marines protégées (p. ex. sur les cartes de navigation) et leurs limites (p. ex. les gens de la région peuvent-ils pêcher dans le secteur?).
  • Il faut effectuer des examens formels de l’efficacité des aires marines protégées.
    • Cette approche est similaire à celle utilisée dans les évaluations environnementales stratégiques où un résultat est défini pour justifier les recommandations formulées à l’égard des aires protégées.

Protection de la sécurité maritime et de l’environnement dans l’Arctique

  • Les normes de sécurité (p. ex. celles de Transports Canada) sont élevées, mais ne sont pas toujours appliquées de façon uniforme.
  • On ne sait pas trop qui a le pouvoir d’établir, de surveiller et de faire appliquer les règles en transport maritime; certains organismes locaux allèguent qu’ils ont ce pouvoir.
  • Il faut préciser de quelle façon mettre en équilibre la sécurité des navires maritimes et la protection de l’environnement, p. ex. lorsqu’il y a des conditions météorologiques imprévues qui forcent un navire à traverser une aire marine protégée.
  • Il faut renforcer localement la capacité d’intervention lors de situations d’urgence.

Importance du savoir local

  • Le secteur maritime se fie souvent au savoir local pour déterminer les secteurs où la glace est épaisse ou mince lors des saisons intermédiaires.
  • SmartICE est un exemple d’initiative qui met à profit le savoir autochtone local en le combinant avec la technologie de surveillance à distance pour mieux comprendre les conditions de glace, y compris les possibles répercussions des changements climatiques.

Tirer profit de l’énergie propre pour protéger l’environnement

  • On pourrait utiliser le propane comme source de carburant fossile plus propre dans l’Arctique; dans certains endroits, l’infrastructure existe déjà et le propane peut être livré de la même façon que le mazout et le diesel sans risque de déversement maritime, même s’il peut être transporté uniquement par avion dans de très petits contenants.
  • Le groupe a discuté d’autres sources d’énergie propre qui pourraient être explorées dans le Nord, y compris les suivantes :
    • hydroélectricité, dont les coûts d’immobilisation initiaux sont plus élevés, mais qui coûte moins cher que le diesel une fois que les installations sont aménagées;
    • centrale de gazéification, qui remplace les sites d’enfouissement sanitaire et qui fait actuellement l’objet d’une étude à Iqaluit;
    • éoliennes, mais elles ont souvent besoin d’une source d’énergie d’appoint, comme le diesel;
    • transfert de chaleur des centrales à diesel vers les communautés, ce qui éviterait la combustion d’huile usée.

Autres commentaires

  • Il peut y avoir une tension entre la conservation sur la biodiversité et l’exploitation de débouchés économiques (p. ex. les pêches).
  • Les espèces aquatiques envahissantes transportées dans les eaux de ballast constituent une préoccupation importante pour la conservation de la biodiversité.

L’Arctique dans un contexte mondial

Questions pour discussion

  • Quels intérêts et priorités nationaux le gouvernement du Canada devrait-il mener à l’échelle internationale?
  • D’après vous, quels seront les principaux défis et possibilités de la politique étrangère et de défense du Canada pour l’Arctique dans les 10 à 20 prochaines années?

Collaboration sur des enjeux circumpolaires

  • Depuis toujours, le Canada fait très peu pour travailler sur les intérêts communs avec d’autres nations de l’Arctique.
    • Par exemple : l’Europe dépense des sommes considérables sur des enjeux touchant l’Arctique, mais le Canada ne se présente pas à la table avec des ressources ou n’établit aucun partenariat avec l’Europe pour la mise en oeuvre des mesures proposées.
    • Voici un autre exemple : le Canada n’a pas exercé de leadership dans la mobilisation en vue de l’adoption de normes internationales en matière de transport maritime; par conséquent, le Canada impose des exigences plus rigoureuses que celles prévues aux normes internationales.
  • Le Canada doit renforcer sa présence sur la scène internationale (p. ex. participer à des conférences internationales sur l’Arctique, dépêcher des représentants du gouvernement aux réunions du Conseil de l’Arctique, etc.).
  • Le Canada doit adopter une vision à long terme concernant ses efforts en matière de collaboration et de partenariat à l’échelle internationale (p. ex. le Canada accepterait-il de travailler en collaboration avec la Chine ou avec la Russie)?
  • Les résidants du Nord et les peuples autochtones du Nord devraient pouvoir collaborer aux enjeux circumpolaires.
  • Des ententes circumpolaires ont été conclues, mais non mises en oeuvre; il faut mettre l’accent sur leur mise en oeuvre.

Défense et souveraineté de l’Arctique

  • Le financement et l’ordre géopolitique de l’Arctique sont souvent axés sur la défense (p. ex. technologie de connectivité et de communication destinée principalement au secteur militaire).
  • Le Cadre semble adopter une approche réactive à l’égard de la progression des menaces dans l’Arctique au lieu d’une approche proactive (p. ex. la réaction à la Politique de l’Arctique de la Chine annoncée à la fin de janvier 2018).

Retombées des navires de croisière dans l’Arctique

  • Le Canada ne dispose pas d’une vision expliquant la façon dont nous pourrons bénéficier des retombées des navires de croisière dans l’Arctique et les gérer.
  • Il faut tenir compte de la souveraineté du passage du Nord-Ouest.
  • Il faut envisager la mise sur pied d’un carrefour de transport maritime ouvert neuf mois par année.
  • Il faut augmenter l’investissement dans la capacité d’intervention lors de situations d’urgence.
  • De nombreux peuples autochtones vendent des produits du phoque, qui sont interdits aux É.-U. (c.-à-d. que les artisans locaux ne peuvent pas vraiment tirer profit de la visite des navires de croisière).
  • Il faudrait mieux planifier l’accueil des touristes voyageant à bord des gros navires de croisière, par exemple : Notes de bas de page 3
    • les croisiéristes ne donnent pas toujours un préavis suffisant aux communautés pour qu’elles puissent se préparer à accueillir les visiteurs en croisière;
    • il est déjà arrivé que les touristes mangent pratiquement toute la nourriture qui était disponible dans une communauté;
    • il peut être nécessaire de faire venir par avion des artistes d’autres communautés.
  • Carcross a réussi à profiter de la visite des touristes en croisière en investissant dans les entreprises du centre-ville.

Intérêts dans le transport maritime dans l’Arctique

  • En raison d’un nombre élevé de parties intéressées participant à des conversations sur les intérêts dans le domaine du transport maritime, il a été difficile d’élaborer une politique cohésive.
    • Un autre participant a recommandé qu’un organisme inuit agisse à titre d’observateur à l’Organisation maritime internationale.
  • On élabore souvent des ententes sans mener de consultations, ce qui a des répercussions négatives sur le secteur du transport maritime, comme c’est le cas de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne.

Vision de l’Arctique concernant le développement économique

  • Il faut apporter un meilleur soutien au secteur touristique de l’Arctique canadien; à l’heure actuelle, l’industrie touristique de l’Antarctique connaît plus de succès que celle de l’Arctique canadien Notes de bas de page 4.
  • Il est possible de créer un centre d’excellence pour les connaissances traditionnelles dans le Nord.

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