Incidences de l'économie liée aux arts inuits

Le présent rapport a été préparé pour Affaires autochtones et du Nord Canada par Big River Analytics. Les opinions contenues dans ce rapport ne sont pas celles du gouvernement du Canada. Pour obtenir une copie du rapport complet, veuillez communiquer avec andree.lacasse@rcaanc-cirnac.gc.ca.

Table des matières

Sommaire

Les arts et l’artisanat inuits contemporains, tels qu’ils existent aujourd’hui, puisent dans des richesses culturelles et traditionnelles qui sont bien antérieures à l’arrivée des colons dans l’Arctique. Cependant, certaines méthodes de production, les canaux de distribution, le marketing et la place de cet art parmi d’autres formes d’art contemporain remontent à la fin des années 1940, soit à l’époque de la venue de James Houston dans l’Arctique canadien. L’enthousiasme qu’a ressenti Houston face à la qualité et à la beauté des œuvres d’art qu’il a vues dans le Nord retentit encore aujourd’hui. Au cours des un peu moins de 70 ans depuis le début de la commercialisation de l’art inuit, la production d’œuvres d’art et d’artisanat inuits s’est répandue dans l’ensemble d’Inuit Nunangat et hors Inuit Nunangat, et cet art a trouvé un marché enthousiaste d’un bout à l’autre du Canada et partout dans le monde. En 2015, la contribution au produit intérieur brut (PIB) canadien des arts visuels et de l’artisanat inuits s’élevait à plus de 64 millions de dollars, et fournissait plus de 2 100 équivalents temps plein.

La production des arts et de l’artisanat inuits est très largement répandue, et on estime que 13 650 artistes inuits produisent des œuvres d’arts visuels et d’artisanat au Canada. Parmi ceux­ci, 4 230 artistes produisent des œuvres dans le but de gagner un revenu, et 9 420 créent des œuvres d’art pour leur propre usage ou pour celui de leur famille, de leurs amis ou de leur communauté. Note de bas de page 1 La population inuite âgée de 15 ans et plus au Canada, selon l’Enquête auprès des peuples autochtones de 2012, est de 52 980 personnes. Cela signifie que 26 p. 100 de la population inuite âgée de 15 ans et plus se consacrent à la production d’arts visuels et d’artisanat. Ce niveau de participation, y compris les contributions artistiques de 9 420 personnes dont les objectifs artistiques n’incluent pas gagner de l’argent, est révélateur de l’importance inébranlable de l’art dans la culture inuite d’aujourd’hui.

En 2015, les artistes inuits qui produisaient des œuvres d’arts visuels et d’artisanat pour gagner un revenu ont réalisé plus de 33 millions de dollars nets de tous frais et, grâce à leurs achats d’intrants et à la dépense de leur revenu gagné, ils ont généré des incidences additionnelles de 12,5 millions de dollars. Au cours de la même période, l’achat d’intrants des artistes inuits produisant des œuvres d’arts visuels et d’artisanat destinées à la consommation a généré 17 millions de dollars d’activité économique.

En 2015, la contribution au PIB canadien des Inuits travaillant dans les arts de la scène ou les métiers connexes s’élevait à 13,4 millions de dollars. L’activité économique générée par ces artistes de la scène et ces travailleurs créatifs a permis de soutenir 419 équivalents temps plein. Dans les industries connexes du cinéma, des médias, de l’écriture et de l’édition, les artistes inuits et les travailleurs créatifs ont été à l’origine de 9,8 millions de dollars du PIB au Canada. L’activité économique qui en a résulté a créé ou soutenu 208 équivalents temps plein additionnels.

En 2015, l’économie liée aux arts inuits était à l’origine de 87,2 millions de dollars du PIB du Canada Plus de 2 700 équivalents temps plein au Canada étaient attribuables à l’activité économique liée aux arts inuits, la grande majorité étant détenue par des particuliers habitant Inuit Nunangat.

Pour ceux qui ne connaissent pas bien les évaluations des incidences économiques, la première partie de l’annexe technique qui figure à la fin de ce rapport fournit une brève description de certains des thèmes et des concepts fréquemment utilisés dans le présent rapport.

Répartition des artistes en arts visuels

Les artistes en arts visuels sont répartis dans l’ensemble d’Inuit Nunangat de même que dans le reste du Canada, à des densités différentes. Le tableau 1 présente la répartition des artistes dans chaque région d’Inuit Nunangat et hors Inuit Nunangat. Les artistes qui produisent des œuvres pour gagner un revenu se retrouvent principalement au Nunatsiavut (11 p. 100); ils sont en moins grand nombre hors Inuit Nunangat (4 p. 100). Les artistes qui produisent des œuvres destinées à la consommation sont les plus nombreux au Nunavut (23 p. 100); un moins grand nombre d’entre eux se situe hors Inuit Nunangat (12 p. 100). Dans l’ensemble, la densité la plus élevée d’artistes se trouve au Nunavut (33 p. 100), et la plus basse, hors Inuit Nunangat (15 p. 100).

Tableau 1 – Artistes inuits produisant des œuvres d’arts visuels et d’artisanat, par région et par motivation
Région Artistes (produisant des œuvres pour gagner un revenu) % de la population inuite âgée de 15 ans et plus Artistes produisant des œuvres destinées à la consommation % de la population inuite âgée de 15 ans et plus Total des artistes % de la population inuite âgée de 15 ans et plus
Nunavut 2 370 10 % 5 280 23 % 7 650 33 %
Nunavik 850 9 % 1 580 17 % 2 430 26 %
Nunatsiavut 240 11 % 290 14 % 530 25 %
Région d’Inuvialuit 220 7 % 480 16 % 700 24 %
Hors Inuit Nunangat 550 4 % 1 790 12 % 2 340 15 %
Total 4 230 8 % 9 420 18 % 13 650 26 %
Source : Statistique Canada, 2016. Totalisation spéciale, à partir de l’Enquête auprès des peuples autochtones de 2012.

Incidences économiques

Dans le présent rapport, les incidences économiques sont mesurées en fonction du PIB. En termes simples, le PIB dans ce contexte mesure la valeur finale des biens et des services produits générés par l’économie liée aux arts et à l’artisanat inuits, allant des chasseurs sur les terres capturant des animaux pour les intrants dans la production d’œuvres d’art et d’artisanat, aux artistes créant et vendant leurs marchandises, et finalement, aux artistes et aux producteurs d’intrants qui achètent des biens et des services dans leur communauté avec le revenu qu’ils ont gagné. L’utilisation du PIB pour mesurer les incidences économiques permet d’éviter de compter deux fois les composantes de l’économie liée aux arts inuits. Les incidences économiques totales sont constituées de trois composantes : la composante directe, soit, en grande partie, les rémunérations aux artistes nettes de tous frais, la composante indirecte, qui comprend la demande créée par tous les intrants nécessaires à la production des œuvres d’art inuites, et la composante induite, qui mesure les retombées lorsque les acteurs de l’industrie dépensent dans l’économie locale l’argent qu’ils ont gagné.

Le tableau 2 illustre les incidences économiques totales des arts et de l’artisanat inuits en fonction du PIB, par région, par composante et par type de production artistique (œuvres d’art destinées à gagner un revenu ou à la consommation).

Ventes secondaires

La revente occasionnelle d’œuvres d’art et d’artisanat inuits ne constitue pas une nouvelle activité économique importante. Cependant, la vente aux enchères à grande échelle de nombreuses œuvres d’art menée par des maisons de vente aux enchères génère des incidences économiques par l’intermédiaire du travail d’entretien, de la photographie, de la conception, de la production de catalogues, de la restauration, de la construction de supports, de l’assurance, du marketing et du stockage des œuvres d’art. Deux maisons de vente aux enchères dominent les ventes secondaires d’art inuit au Canada : Walker’s Fine Art and Estate Auctions et Waddington’s Auctioneers and Appraisers. Basées sur les données accessibles au public quant aux prix réalisés aux enchères et aux coûts associés à l’achat et à la vente d’art inuit chez Walker’s et Waddington’s, les incidences économiques de la vente secondaire d’art inuit aux enchères sont comprises dans notre analyse, et sont présentées à l’avant-dernière ligne du tableau 2.

Tableau 2 – Incidences économiques des arts visuels et de l’artisanat, par région, par composante et par type de production artistique
Région Composante directe Composante indirecte (œuvres d’art destinées à gagner un revenu) Composante induite (œuvres d’art destinées à gagner un revenu) Composante indirecte (œuvres d’art destinées à la consommation) Composante induite (œuvres d’art destinées à la consommation) Incidences économiques totales (PIB)
Nunavut 20 462 631 $ 3 141 179 $ 4 012 648 $ 8 277 748 $ 1 407 217 $ 37 301 423 $
Nunavik 5 622 380 $ 1 106 082 $ 1 143 839 $ 2 636 069 $ 448 132 $ 10 956 502 $
Nunatsiavut 1 635 802 $ 313 543 $ 331 389 $ 529 677 $ 90 045 $ 2 900 456 $
Région d’Inuvialuit 1 720 532 $ 298 717 $ 343 272 $ 751 403 $ 127 738 $ 3 241 662 $
Hors Inuit Nunangat 3 594 455 $ 1 062 469 $ 791 677 $ 2 365 071 $ 402 062 $ 8 215 734 $
Ventes secondaires 569 468 $ 477 732 $ 353 819 $ S.O. S.O. 1 401 019 $
Total 33 605 268 $ 6 399 722 $ 6 976 644 $ 14 559 968 $ 2 475 194 $ 64 016 796 $
Source : Statistique Canada, 2016. Totalisation spéciale, à partir de l’Enquête auprès des peuples autochtones de 2012 et de l’étude de Big River Analytics de 2016. Calculs fondés sur le Sondage sur l’économie axée sur les arts inuits de 2016 et les données recueillies dans les sites Web publics de Walker’s et de Waddington’s.

Incidences par région

Les incidences économiques totales des arts visuels et de l’artisanat inuits au Nunavut s’élevaient à 37,3 millions de dollars en 2015. Cette estimation comprend la contribution totale des artistes qui produisent des œuvres pour gagner un revenu (27,6 millions de dollars) et de ceux qui produisent des œuvres destinées à la consommation (9,7 millions de dollars). Ce total n’est pas directement comparable aux estimations précédentes des incidences économiques du secteur des arts et de l’artisanat du Nunavut, car aucune étude antérieure n’incluait les incidences associées à la production d’œuvres d’art et d’artisanat destinées à la consommation. Il est plus facile de comparer les incidences générées par les artistes qui produisent des œuvres pour gagner un revenu, où l’on peut constater une baisse de 9 p. 100 depuis 2013 (Nordicity Group et Uqsiq Communications Ltd., 2014). Notons toutefois que cette baisse dépend en grande partie des différentes méthodes appliquées dans le calcul des incidences indirectes. Les estimations des composantes directes et induites, qui sont générées à l’aide d’approches méthodologiques similaires, mais à partir de sources de données entièrement différentes, affichent une légère baisse entre 2013 et 2015. Cela suggère que, une fois prises en compte les différences méthodologiques, la diminution significative de l’activité dans la vente en gros a été atténuée par une augmentation des ventes directes au consommateur Note de bas de page 2 (principalement en ligne).

Pour les autres régions d’Inuit Nunangat et hors Inuit Nunangat, nos estimations peuvent servir de mesure de base des incidences économiques totales de l’économie liée aux arts et à l’artisanat inuits, car aucune région à l’extérieur du Nunavut n’a fait l’objet d’une évaluation officielle des incidences économiques des arts et de l’artisanat inuits.

Au Nunavik, les incidences économiques totales des arts et de l’artisanat inuits s’élevaient à 11 millions de dollars en 2015. Cette estimation comprend la somme de 9,7 millions de dollars découlant de l’activité des artistes qui produisent des œuvres pour gagner un revenu et de 37,1 millions de dollars découlant de l’activité de ceux qui produisent des œuvres destinées à la consommation.

Au Nunatsiavut, les incidences économiques totales des arts et de l’artisanat inuits totalisaient 2,9 millions de dollars en 2015. Cette estimation comprend la somme de 2,3 millions de dollars découlant de l’activité des artistes qui produisent des œuvres pour gagner un revenu et de 0,6 million de dollars découlant de l’activité de ceux qui produisent des œuvres destinées à la consommation. Par rapport aux autres régions d’Inuit Nunangat, les incidences économiques au Nunatsiavut sont générées en très grande partie par des artistes produisant des œuvres pour gagner un revenu.

Dans la région d’Inuvialuit, en 2015, les incidences économiques totales des arts et de l’artisanat inuits totalisaient 3,2 millions de dollars. Cette estimation comprend la somme de 2,4 millions de dollars découlant de l’activité des artistes qui produisent des œuvres pour gagner un revenu, et la somme de 0,9 million de dollars découlant de l’activité de ceux qui produisent des œuvres destinées à la consommation.

Hors Inuit Nunangat, les incidences économiques totales des arts et de l’artisanat inuits s’élevaient à 9,6 millions de dollars en 2015. Cette estimation comprend la somme de 5,5 millions de dollars découlant de l’activité des artistes qui produisent des œuvres pour gagner un revenu, la somme de 2,8 millions de dollars découlant de l’activité de ceux qui produisent des œuvres destinées à la consommation, ainsi que la somme de 1,4 million de dollars supplémentaires attribuables aux activités de ventes secondaires d’œuvres d’art inuit à des enchères en Ontario.

Canaux de distribution

Il existe trois principaux canaux de distribution pour acheminer les œuvres d’art inuit sur le marché : les ventes directes aux consommateurs, les détaillants et les grossistes. Les ventes directes aux consommateurs (principalement en ligne) revêtent une importance croissante dans toutes les régions, et la croissance de ce canal de distribution contribue à une partie de la baisse que connaissent les ventes au détail et en gros.

Le tableau 3 décrit les incidences directes pour ce qui est des paiements aux artistes, nets de tous frais, pour chaque canal de distribution.

Dans l’ensemble, 67 p. 100 des incidences directes proviennent des ventes directes au consommateur. Les artistes gagnent 22,1 millions de dollars nets de tous frais grâce à des ventes directes aux consommateurs. Les réseaux de vente en ligne, principalement les groupes d’achat et de vente locaux sur Facebook et les 26 300 membres d’« Iqaluit Auction Bids », ont fait en sorte d’accroître l’importance, pour les artistes, des ventes directes aux consommateurs.

Les ventes au détail représentent 18 p. 100 des paiements nets aux artistes, les ventes en gros comptant pour les 15 p. 100 restants des incidences directes. Le canal de la vente en gros devrait perdre de l’importance en 2016 par rapport à 2015, car un grossiste majeur a cessé ses activités à la fin de 2015.

Tableau 3 – Incidences économiques directes des arts visuels et de l’artisanat inuits
Région Artistes qui produisent des œuvres pour gagner un revenu Vente directe aux consommateurs Vente au détail Vente en gros Incidences directes (en $)
Nunavut 2 370 12 391 443 $ 3 927 652 $ 4 143 536 $ 20 462 631 $
Nunavik 850 4 444 188 $ 845 067 $ 333 125 $ 5 622 380 $
Nunatsiavut 240 1 254 830 $ 286 914 $ 94 059 $ 1 635 803 $
Région d’Inuvialuit 220 1 150 261 $ 470 551 $ 99 721 $ 1 720 533 $
Hors Inuit Nunangat 550 2 875 651 $ 503 253 $ 215 551 $ 3 594 455 $
Total 4 230 22 116 373 $ 6 033 437 $ 4 885 992 $ 33 035 802 $
Source : Statistique Canada, 2016. Totalisation spéciale, à partir de l’Enquête auprès des peuples autochtones de 2012 et de l’étude de Big River Analytics de 2016. Calculs fondés sur le Sondage sur l’économie axée sur les arts inuits de 2016.

L’importance de chaque canal de distribution varie d’une région à l’autre. Par exemple, au Nunavut, les ventes en gros représentent 20 p. 100 des incidences directes, tandis que les ventes en gros dans d’autres régions ne dépassent pas 6 p. 100 des incidences directes totales. L’importance des ventes en gros au Nunavut peut être attribuée à des organisations bien établies telles que la Nunavut Development Corporation. Le commerce de détail est particulièrement important pour la région d’Inuvialuit, où 27 p. 100 des incidences directes proviennent des ventes au détail, alors que les composants de la vente au détail dans les autres régions ne dépassent pas 20 p. 100.

Même si les artistes de toutes les régions comptent principalement sur les ventes directes aux consommateurs, les artistes au Nunavik et hors Inuit Nunangat comptent sur les ventes directes aux consommateurs dans une proportion de 79 p. 100 et de 80 p. 100, respectivement, pour ce qui est de leurs paiements nets totaux aux artistes.

Revenu et emploi des artistes

Revenu

Les arts visuels et l’artisanat sont des activités qui exigent énormément de travail. Les artistes passent de nombreuses heures à créer chaque œuvre, qui est unique. Contrairement à un artiste ou un auteur exécutant dont la création peut être reproduite et vendue à de nombreux exemplaires et à un coût marginal faible, les artistes qui produisent des arts visuels et de l’artisanat, à part certains graveurs, investissent leur temps et sont payés une seule fois pour chaque œuvre d’art qu’ils produisent. En outre, chaque œuvre d’art exige des intrants coûteux, ce qui influe sur la rentabilité des arts visuels et de l’artisanat. En conséquence, les artistes inuits qui produisent des arts visuels et de l’artisanat ne gagnent, en moyenne, que 12,17 $ l’heure, déduction faite de leurs dépenses. Les revenus des artistes et leurs gains horaires sont largement irréguliers, comme on peut s’y attendre dans une industrie où certains artistes produisent une ou deux œuvres par année, et d’autres exercent leur activité à temps plein.

Pour évaluer le revenu moyen gagné grâce à des œuvres d’art par les artistes inuits, nous avons fait une répartition du revenu annuel gagné par les artistes inuits grâce à leurs activités artistiques. Cette répartition nous permet également d’évaluer le nombre et la proportion d’artistes qui gagnent un revenu selon différentes catégories (tableau 4). La répartition estimée du revenu est très inégale, le revenu annuel médian estimatif de l’activité artistique se situant à 2 089 $, tandis que le revenu moyen provenant d’œuvres d’art est de 7 810 $.

La répartition inégale des revenus reflète le fait qu’un grand nombre d’artistes génèrent des revenus relativement faibles de leur art en tant que forme supplémentaire de revenu, et qu’un nombre plus restreint d’artistes gagnent d’importants revenus en tant que créateurs à temps plein. Cette situation se manifeste aussi par les pourcentages d’artistes qui se trouvent dans les fourchettes de revenus peu élevées par rapport aux pourcentages d’artistes qui font partie des fourchettes élevées de revenus, comme on le voit au tableau 4. Un peu moins de la moitié des artistes (2 081) ont gagné moins de 2 000 $ de leurs activités artistiques en 2015, mais 22 p. 100 (913) ont gagné 10 000 $ et plus de leurs activités artistiques la même année.

Tableau 4 – Répartition des revenus provenant des arts visuels pour toutes les régions d’Inuit Nunangat et hors Inuit Nunangat
Fourchette de revenu Nombre d’artistes Pourcentage
Moins de 1 000 $ 1 540 36,41 %
De 1 000 $ à 2 000 $ 541 12,78 %
De 2 000 $ à 5 000 $ 714 16,89 %
De 5 000 $ à 10 000 $ 522 12,30 %
De 10 000 $ à 20 000 $ 449 10,61 %
Plus de 20 000 $ 464 10,97 %
Source : Statistique Canada, 2016. Totalisation spéciale, à partir de l’Enquête auprès des peuples autochtones de 2012 et de l’étude de Big River Analytics de 2016. Calculs fondés sur le Sondage sur l’économie axée sur les arts inuits de 2016.

Même si le revenu de l’art n’est pas la principale source de revenus d’un artiste, ce revenu est tout de même important. Le tableau 5 présente le revenu total moyen des artistes Note de bas de page 3 dans chaque région, par rapport au revenu total moyen des non-artistes, ainsi que la différence entre les deux. À l’exception des artistes habitant le Nunavik, les artistes gagnent généralement beaucoup moins que leurs homologues non artistes.

En moyenne, les artistes qui produisent des œuvres pour gagner un revenu tirent 31 p. 100 de leur revenu total de l’art, bien que la proportion du revenu total gagné de l’art soit probablement encore plus élevée. Pour de nombreux artistes, ce revenu supplémentaire est essentiel à leur propre bien-être et au bien-être de leur famille.

Étant donné que les artistes inuits ont des revenus relativement faibles, chaque dollar supplémentaire tiré de leur art est particulièrement précieux. Pour les artistes inuits vivant dans le Nord, le coût élevé de la vie aggrave ce problème. Le prix de la nourriture peut y être jusqu’à trois fois plus élevé que dans le Sud (Bureau des statistiques du Nunavut, 2015), et le prix d’un logement décent est inabordable pour plusieurs.

Tableau 5 – Revenu des artistes inuits qui produisent des œuvres d’arts visuels pour gagner un revenu et des non-artistes, par région
Région Revenu total moyen (toutes les sources) : artistes Revenu total moyen (toutes les sources) : non-artistes Écarts dans le revenu total moyen Moyenne des revenus tirés de l’art Pourcentage des revenus moyens tirés de l’art
Nunavut 25 361 $ 32 166 $ 6 804 $ 8 634 $ 34 %
Nunavik 31 112 $ 30 260 $ -851 $ 6 615 $ 21 %
Nunatsiavut 16 969 $ 26 366 $ 9 396 $ 6 816 $ 40 %
Région d’Inuvialuit 20 083 $ 31 819 $ 11 736 $ 7 821 $ 39 %
Hors Inuit Nunangat 21 324 $ 34 500 $ 13 176 $ 6 535 $ 31 %
Canada 25 246 $ 32 309 $ 7 063 $ 7 810 $ 31 %
Source : Statistique Canada, 2016. Totalisation spéciale, à partir de l’Enquête auprès des peuples autochtones de 2012 et de l’étude de Big River Analytics de 2016. Calculs fondés sur le Sondage sur l’économie axée sur les arts inuits de 2016.

Revenus moyens des artistes et type de production selon le genre (arts visuels et artisanat)

Revenus moyens des artistes selon le genre

Le tableau 6 présente les revenus moyens des artistes selon le genre, les canaux de distribution directs et tous les canaux de distribution. En moyenne, les hommes gagnent environ 50 p. 100 de plus par année que les femmes grâce à des ventes réalisées au moyen de canaux directs (6 466 $ pour les hommes comparativement à 4 380 $ pour les femmes). Si l’on ajoute les canaux des ventes au détail et en gros, cet écart augmente considérablement, les hommes gagnant plus de deux fois ce que les femmes gagnent en moyenne à partir de tous les canaux de distribution (11 625 $ pour les hommes comparativement à 5 195 $ pour les femmes).

Tableau 6 – Nombre d’artistes en arts visuels gagnant des revenus de leurs activités artistiques et revenus nets moyens estimés provenant des canaux de distribution directs et de tous les canaux de distribution, selon le genre
  Hommes Femmes
Nombre d’artistes 1 720 2 510
Revenus nets moyens provenant des canaux de distribution directs 6 466 $ 4 380 $
Revenus nets moyens provenant de tous les canaux 11 625 $ 5 195 $
Source : Statistique Canada, 2016. Totalisation spéciale, à partir de l’Enquête auprès des peuples autochtones de 2012 et de l’étude de Big River Analytics de 2016. Calculs fondés sur le Sondage sur l’économie axée sur les arts inuits de 2016.

L’écart dans les revenus selon le genre est assez important pour les hommes représentent 61 p. 100 des incidences économiques directes estimées des activités artistiques, bien qu’ils ne représentent que 41 p. 100 des artistes qui tirent un revenu de leur art. La différence dans les revenus selon le genre est encore plus grande lorsqu’il s’agit des canaux de vente au détail et en gros. Les hommes obtiennent 81 p. 100 des revenus d’artistes provenant des canaux de vente au détail et en gros, soit 8,9 millions de dollars, comparativement à 2 millions de dollars pour les femmes.

Types de produits par genre

Les grandes différences dans les revenus des hommes et des femmes tirés de l’art peuvent être expliquées par les types d’art dans lesquels chaque genre est engagé. Le tableau 7 compare la proportion des revenus d’artistes par canaux de distribution directs à la proportion des ventes au détail et en gros par type de produit. Les hommes et les femmes créent des combinaisons très différentes d’œuvres d’art, en particulier en ce qui concerne les produits de la gravure et de la sculpture et de la couture. Les hommes ont déclaré que 56 p. 100 de leurs gains, en moyenne, provenaient de leurs gravures et sculptures, alors que les femmes n’avaient tiré que 4 p. 100 de leurs revenus de gravures et de sculptures. D’autre part, les femmes ont tiré 57 p. 100 de leurs revenus de vêtements et d’autres produits de couture, comparativement à 3 p. 100 pour les hommes. Cependant, la part des revenus des hommes et des femmes est à peu près la même pour ce qui est de la fabrication de bijoux et autres types de produits.

Tableau 7 – Pourcentage des ventes directes des artistes en arts visuels et des ventes au détail et en gros selon le type de produit et le genre de l’artiste
Type de produit Hommes Femmes Détaillants et grossistes
Sculpture et gravure 56 % 4 % 75 %
Couture 3 % 57 % 7 %
Fabrication de bijoux 17 % 14 % 2 %
Graphiques imprimés 6 % 3 % 14 %
Autre 18 % 21 % 2 %
Source : Statistique Canada, 2016. Totalisation spéciale, à partir de l’Enquête auprès des peuples autochtones de 2012 et de l’étude de Big River Analytics de 2016. Calculs fondés sur le Sondage sur l’économie axée sur les arts inuits de 2016.

Comparer les combinaisons de produits selon le genre à la gamme de produits destinés aux détaillants et aux grossistes aide à expliquer pourquoi les hommes ont tendance à gagner beaucoup plus que les femmes. Les hommes représentent la grande majorité des artistes qui font des sculptures et des gravures, œuvres qui comptent pour les trois quarts des ventes au détail et en gros. Il en va de même pour les graphiques imprimés, l’autre grande catégorie de produits au détail et en gros, bien que dans une moindre mesure. À l’inverse, même si les femmes produisent la grande majorité des produits de couture, ceux-ci ne représentent que 7 p. 100 des ventes au détail et en gros.

Emploi

La production et la vente d’œuvres d’art et d’artisanat inuits créent un nombre important d’emplois dans chaque région d’Inuit Nunangat et hors Inuit Nunangat. Le tableau 8 donne un aperçu des emplois attribuables à la production et à la vente d’œuvres d’art et d’artisanat inuits. Les emplois sont divisés selon les éléments constitutifs de l’industrie : les composantes directes, indirectes et induites, qui représentent les différents types d’emplois et les coûts des équivalents temps plein.

Collectivement, la production et la vente d’œuvres d’art et d’artisanat inuits créent ou soutiennent 2 129 équivalents temps plein (ETP). La majorité de ces emplois (1 150) se trouvent au Nunavut. La grande majorité des ETP (1 423 ou 67 p. 100) sont attribuables aux incidences directes, soit les paiements aux artistes nets de tous frais. Bien qu’il y ait beaucoup plus que 1 423 artistes qui produisent des œuvres pour gagner un revenu, si nous tenons compte du fait qu’il s’agit d’une activité à temps partiel pour de nombreux artistes, le nombre d’équivalents temps plein s’élève à 1 423.

La composante indirecte de l’économie liée aux arts inuits comprend les paiements des intrants dans le processus artistique, y compris les marges des ventes au détail et en gros. Les activités de vente au détail et en gros sont des intrants dans le processus de production, même lorsqu’il s’agit de services fournis après la création de l’art, car cela contribue à la valeur du produit au point d’achat. La composante indirecte contribue à 462 ETP dans tout le pays. Une proportion importante des ETP indirects est attribuable au grand nombre d’artistes qui produisent des œuvres destinées à la consommation. Les 9 420 personnes (70 p. 100 de tous les artistes) qui produisent des œuvres destinées à la consommation, même si elles ont tendance à produire moins d’œuvres et à consacrer moins d’heures par semaine à leurs projets artistiques, contribuent à l’économie artistique inuite par l’intermédiaire de la demande qu’elles créent pour des intrants artistiques et les retombées qui résultent de ces dépenses.

Enfin, la composante induite, qui comprend les retombées découlant des dépenses réalisées au moyen des revenus gagnés dans les composantes directes et indirectes de l’économie liée aux arts inuits, fournit 244 ETP. Ces ETP se trouvent surtout dans les secteurs de la vente au détail et des services; par conséquent, les coûts des ETP tendent à être inférieurs à ceux de la composante indirecte de l’économie liée aux arts inuits, qui plus concentrée dans les industries extractives.

Tableau 8 – Incidence de l’économie liée aux arts visuels et à l’artisanat sur les équivalents temps plein
Région ETP (incidences directes) ETP (incidences indirectes) ETP (incidences induites) ETP (total)
Nunavut 789 230 131 1 150
Nunavik 283 99 50 432
Nunatsiavut 80 21 12 113
Région d’Inuvialuit 73 20 11 104
Hors Inuit Nunangat 183 87 36 307
Ventes secondaires 16 5 3 24
Canada 1 423 462 244 2 129
Source : Statistique Canada, 2015. Tableaux 282-0028, 281-0030, et étude de Big River Analytics de 2016. Calculs fondés sur le Sondage sur l’économie axée sur les arts inuits de 2016.

Ventes par l’intermédiaire des médias sociaux

En octobre 2010, Facebook a lancé le concept des pages de « groupes », qui peuvent être créées par des personnes liées à un sujet particulier. Les groupes permettent aux utilisateurs de Facebook d’échanger des idées, des photos, des vidéos, des questions, des avis et d’autres contenus liés au sujet du groupe. Peu de temps après le lancement des groupes Facebook, les groupes communautaires sont devenus une tribune pour l’échange local de renseignements et une plateforme pour les utilisateurs de Facebook, qui peuvent ainsi demeurer connectés à une communauté, quel que soit leur emplacement géographique. Des groupes spécialisés dans les nouvelles et les événements d’actualité, les boutiques d’achat et de vente, le divertissement et les bulletins communautaires ont été créés pour la plupart des communautés Note de bas de page 4 autant dans le Nord que dans le Sud.

Un changement apporté aux groupes survenu en février 2015 a facilité et officialisé la vente de biens et de services, et a accru l’efficacité de ces groupes en tant que plateforme de vente. Certains groupes spécialisés dans la vente d’art et d’artisanat sont devenus de grands réseaux, facilitant ainsi la vente d’une quantité importante d’œuvres d’art et d’artisanat inuites. Le meilleur exemple de ceci est le groupe « Iqaluit Auction Bids » (IAB), fondé par David Alexander en novembre 2011. En mars 2012, le groupe comptait plus de 7 500 membres. Au moment de la rédaction du présent document, le nombre de membres d’IAB s’élevait à plus de 26 300, soit une hausse de plus de 300 p. 100 depuis 2012. Dans la page d’IAB, on peut lire ce qui suit : [TRADUCTION] « Les produits de fabrication artisanale, les œuvres d’art et d’artisanat et les outils pour fabriquer ces produits sont tous les bienvenus sur ce site. Veuillez ne plus acheter en magasin des articles tels que des chaussures, des bottes, des vêtements, des boutons de narine, etc. Les articles qui ne sont pas de fabrication artisanale seront supprimés sans préavis. » IAB est un important marché de base pour les œuvres d’arts visuels et d’artisanat dans le Nord, et compte un nombre croissant d’acheteurs et de vendeurs venant du Sud. Les artistes qui ont participé à nos séances d’information ont souligné l’efficacité de la plateforme pour la vente de leurs œuvres, et ont dit avoir été surpris d’avoir réussi à obtenir de bons prix. Une partie du succès d’IAB et de groupes similaires vient du lien qui s’établit entre les consommateurs et les artistes. Les consommateurs sont heureux, car l’argent est directement versé au producteur, sans soutenir une longue chaîne d’approvisionnement : « Les prix sont bons. J’ai remarqué que les prix des kamiks sont relativement élevés, mais lorsque vous achetez directement auprès des gens qui les font, ça vaut le coup, surtout pour les soutenir », a déclaré Liz Fullenwider, une cliente d’IAB (CBC News, 2012).

IAB et les pages locales d’achat et de vente de Facebook ont créé un canal de distribution de ventes directes aux consommateurs, à une échelle jamais vue dans l’économie liée aux arts inuits. En raison du caractère saisonnier des ventes (plus élevées en hiver et moindres en été), cette étude n’a pas pu mesurer directement les incidences des ventes en ligne sur Facebook; toutefois, les déclarations des participants aux séances d’information tenues dans l’ensemble d’Inuit Nunangat indiquent que la hausse des ventes en ligne met en évidence l’importance accrue du canal de distribution des ventes directes aux consommateurs.

L’étiquette L’Igloo

Le gouvernement du Canada transfère actuellement l’étiquette L’Igloo à l’Inuit Art Foundation (IAF). Cette démarche est l’occasion idéale de passer en revue, de modifier et d’améliorer l’étiquette L’Igloo.

Dans le cadre du Sondage sur l’économie axée sur les arts inuits de 2016, on a demandé aux détaillants, aux grossistes et aux consommateurs à quel point ils prenaient en considération l’étiquette L’Igloo dans leurs décisions d’achat ou de vente d’œuvres d’art inuites. Fait intéressant, les détaillants et les grossistes Note de bas de page 5 attribuent une valeur moyenne relativement faible à l’étiquette L’Igloo (7,27 $), alors que les consommateurs lui attribuent une valeur moyenne beaucoup plus élevée (117,23 $). Le tableau 9 présente ces estimations, ainsi que les marges d’erreur type associées et un intervalle de confiance de 95 p. 100. Note de bas de page 6

Tableau 9 – Valeurs moyennes attribuées à la présence de l’étiquette L’Igloo pour les consommateurs, les détaillants et les grossistes
  Valeur moyenne estimée Erreur type Limite inférieure de l’intervalle de confiance à 95 % Limite supérieure de l’intervalle de confiance à 95 %
Détaillants et grossistes 7,27 $ 2,98 $ 1,14 $ 13,39 $
Consommateurs 117,26 $ 14,51 $ 88,67 $ 145,79 $
Étude de Big River Analytics de 2016. Calculs fondés sur le Sondage sur l’économie axée sur les arts inuits de 2016.

Il y a six titulaires de licence qui distribuent environ 30 000 étiquettes L’Igloo par année. La valeur moyenne pour le consommateur de 117,26 $ implique une valeur globale annuelle pour les consommateurs d’un peu plus de 3,5 millions de dollars. Le coût du maintien de l’étiquette L’Igloo, y compris la mise à jour de la base de données, l’impression et le marketing, s’élève à environ 100 000 $ par année, de sorte que la valeur nette attribuée par l’étiquette L’Igloo est très élevée.

Arts de la scène

En raison des limites des données, nous réduisons notre examen des incidences économiques des artistes inuits de la scène à ceux qui exercent leur métier pour gagner un revenu. Les paiements à ces artistes nets de tous frais (incidences directes) totalisent 8,4 millions de dollars. Dans le cas des arts de la scène, les incidences indirectes proviennent d’activités telles que la location de locaux, l’achat d’équipement et d’instruments, la vente au détail de billets et les enregistrements. Le tout s’élève à 3 millions de dollars. Les incidences induites ont contribué au PIB pour un peu plus de 1,9 million de dollars. Les incidences économiques totales en fonction du PIB étaient légèrement inférieures à 13,4 millions de dollars en 2015.

Tableau 10 – Sommaire des incidences économiques des artistes inuits de la scène au Canada, par région, en 2015
  Artistes Incidences directes Incidences indirectes Incidences induitest Total
Nunavut 161 4 436 329 $ 1 594 688 $ 1 025 273 $ 7 056 291 $
Nunavik 50 1 451 548 $ 521 775 $ 335 465 $ 2 308 788 $
Nunatsiavut 73 748 792 $ 269 162 $ 173 052 $ 1 191 005 $
Région d’Inuvialuit 36 388 834 $ 139 771 $ 89 863 $ 618 467 $
Hors Inuit Nunangat 40 1 391 988 $ 500 366 $ 321 700 $ 2 214 053 $
Total 360 8 417 490 $ 3 025 ,761 $ 1 945 ,353 $ 13 388 605 $
Big River Analytics. 2016. Calculs fondés sur le Sondage sur l’économie axée sur les arts inuits de 2016. Source : Statistique Canada, 2016. Totalisation spéciale, à partir de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011.

Incidences sur l’emploi

Le tableau 11 donne un aperçu des coûts estimés des ETP pour les composantes directes, indirectes et induites des incidences économiques. Nous estimons que 495 ETP ont été créés ou soutenus par des artistes inuits de la scène et d’autres métiers connexes en 2015.

Tableau 11 – Sommaire des incidences sur l’emploi des arts inuits de la scène au Canada (ETP), en 2015
  Incidences directes Incidences indirectes Incidences induites Total
Coûts ETP 29 334 $ 39 303 $ 32 832 $  
Estimation des ETP 359 77 59 495
Big River Analytics. 2016. Calculs fondés sur le Sondage sur l’économie axée sur les arts inuits de 2016. Source : Statistique Canada, 2016. Totalisation spéciale, à partir de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011.

Les incidences sur l’emploi des arts inuits de la scène au Canada sont nettement inférieures, par exemple, aux arts visuels et à l’artisanat. Cela s’explique en partie par les coûts directs plus élevés d’ETP dans le secteur des arts de la scène. Les artistes du spectacle à temps plein ont tendance à gagner plus que les artistes en arts visuels à temps plein.

Cinéma, médias, écriture et edition

Les données sur le cinéma, les médias, l’écriture et l’édition varient considérablement entre le Nunavut et les autres régions d’Inuit Nunangat. Au Nunavut, l’industrie du cinéma et des médias est beaucoup plus développée, et la taille de l’industrie est beaucoup plus grande.

Le cinéma, les médias, l’écriture et l’édition sont considérés comme une seule catégorie, car les entreprises régionales de production de médias dans les régions d’Inuit Nunangat sont largement représentatives de la plupart des activités liées au cinéma, aux médias, à l’écriture et à l’édition qui se déroulent dans la région. Parmi les principales entreprises régionales de production de médias, notons :

Chacune de ces entreprises produit des films locaux et des contenus multimédias, et tant Avataq (organisation-satellite de TNI) qu’ICS se spécialisent aussi dans les médias imprimés. À l’exception de TNI Note de bas de page 7 , nous incluons des estimations des incidences économiques de toutes ces sociétés de production.

Pour le Nunavut, nous avons élargi la collecte de données pour y inclure toutes les activités de production qui ont eu lieu en 2015; nous avons cependant inclus une deuxième estimation pour assurer la comparabilité avec d’autres régions.

Le tableau 12 fournit une ventilation des incidences économiques totales du cinéma, des médias, de l’écriture et de l’édition dans chaque région d’Inuit Nunangat et hors Inuit Nunangat. Il existe probablement un certain chevauchement entre les arts de la scène et le cinéma, les médias, l’écriture et l’édition, compte tenu de la transférabilité des compétences requises dans les arts de la scène et les emplois créatifs connexes et les compétences requises pour travailler dans le cinéma, les médias, l’écriture et la publication.

Tableau 12 – Sommaire des incidences économiques du cinéma, des médias, de l’écriture et de l’édition inuits au Canada, par région, en 2015
  Incidences directes Incidences indirectes Incidences induites Total
Nunavut 3 602 593 $ 1 015 897 $ 785 143 $ 5 403 633 $
Nunavik Note de bas de page 8 - - - -
Nunatsiavut 464 573 $ 135 024 $ 101 932 $ 701 529 $
Région d’Inuvialuit 473 859 $ 260 649 $ 124 866 $ 859 375 $
Hors Inuit Nunangat 1 903 852 $ 536 868 $ 414 922 $ 2 855 643 $
Total 6 444 877 $ 1 948 438 $ 1 426 863 $ 9 820 180 $
Étude de Big River Analytics de 2016. Calculs fondés sur le Sondage sur l’économie axée sur les arts inuits de 2016. Source : Statistique Canada, 2016. Totalisation spéciale, à partir de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011.

Un peu moins de 10 millions de dollars de contribution au PIB ont été générés en 2015 par le cinéma, les médias, l’écriture et l’édition inuits. Cela ne comprend pas l’activité économique qui a eu lieu au Nunavik. Le cinéma, les médias, l’écriture et l’édition inuits ont soutenu 208 ETP au Canada, en 2015.

Incidences économiques totales

Le tableau 13 présente les incidences économiques totales de l’économie liée aux arts inuits au Canada. L’économie liée aux arts inuits au Canada a contribué au PIB à hauteur de 87,2 millions de dollars en 2015. Ce montant comprend 64 millions de dollars provenant des arts visuels et de l’artisanat, 13 millions de dollars provenant des arts de la scène et 9,8 millions de dollars provenant du cinéma, des médias, de l’écriture et de l’édition.

Tableau 13 – Sommaire des incidences économiques des arts inuits au Canada, par région, en 2015
  Arts visuels et artisanat Arts de la scène Cinéma, médias, écriture et édition Total
Nunavut 37 301 423 $ 7 056 291 $ 5 403 633 $ 49 761 347 $
Nunavik 10 956 502 $ 2 308 788 $ - Note de bas de page 9 13 265 290 $
Nunatsiavut 2 900 456 $ 1 191 005 $ 701 529 $ 4 792 990
Région d’Inuvialuit 3 241 662 $ 618 467 $ 859 375 $ 4 719 504 $
Hors Inuit Nunangat 9 616 753 $ 2 214 053 $ 2 855 643 $ 14 686 449 $
Total 64 016 796 $ 13 388 604 $ 9 820 180 $ 87 225 580 $
Étude de Big River Analytics de 2016. Calculs fondés sur le Sondage sur l’économie axée sur les arts inuits de 2016. Source : Statistique Canada, 2016. Totalisation spéciale, à partir de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011.

Le tableau 14 présente les estimations totales des ETP créés ou soutenus grâce à l’économie liée aux arts inuits au Canada en 2015. 2 704 ETP, dont 2 106 liés aux arts visuels et à l’artisanat, 419, aux arts de la scène, et 208, au cinéma, aux médias, à l’écriture et à l’édition, ont été créés ou soutenus en 2015 grâce à l’activité économique générée par l’art inuit.

Tableau 14 – Sommaire des incidences de l’emploi lié aux arts inuits au Canada, par région, en 2015
  Arts visuels et artisanat Arts de la scène Cinéma, médias, écriture et édition Total
Nunavut 1 150 208 112 1 470
Nunavik 432 74 15 Note de bas de page 10 506
Nunatsiavut 113 37 12 162
Région d’Inuvialuit 104 18 10 132
Hors Inuit Nunangat 307 82 59 448
Total 2 106 419 208 2 733
Étude de Big River Analytics de 2016. Calculs fondés sur le Sondage sur l’économie axée sur les arts inuits de 2016. Source : Statistique Canada, 2016. Totalisation spéciale, à partir de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011.

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