Sommaire exécutif de ce que nous avons entendu : Rapport final sur le processus de mobilisation préalable à l’enquête
Le 8 décembre 2015, le gouvernement du Canada a lancé une enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.
Dans un premier temps, le gouvernement a demandé des idées sur la définition des paramètres et la portée de l'enquête. Il a voulu connaître les points de vue des survivantes, des familles et des proches des victimes touchés par la violence. Il a également demandé des commentaires des organisations autochtones nationales et des provinces et les territoires
Ce rapport résume ce qui a été entendu au cours du processus de mobilisation préalable à l'enquête. Il guidera également guider le gouvernement dans l'élaboration du mandat de l'enquête.
Processus de définition des paramètres de l'enquête
Le gouvernement du Canada a reçu des milliers de recommandations sur la meilleure façon de définir les paramètres de l'enquête. Les recommandations ont été formulées par le biais de :
- dix-sept rencontres en personne avec plus de 2000 survivantes, membres des familles et proches des victimes (incluant leur intervenant de soutien), ainsi qu'avec des organismes de première ligne;
- rencontres avec des organisations nationales autochtones, des dirigeants provinciaux et territoriaux (ou leurs représentants), des chefs autochtones, des universitaires et des experts juridiques;
- rétroaction reçue par téléphone, courrier, courriel, médias sociaux et par le biais d'un sondage en ligne
Les rencontres en personne ont permis au gouvernement d'entendre de vive voix les survivantes, les familles et les proches des femmes et des jeunes filles disparues et assassinées. Les participants ont reçu un soutien culturel, spirituel et religieux. Des aînés étaient également sur place pour tenir des cérémonies et prodiguer des conseils. Les travailleurs de soutien en santé étaient présents pour fournir un soutien culturel et affectif additionnel.
Résumé des recommandations
Le gouvernement a posé des questions précises sur les objectifs, la portée et la forme de l'enquête. Voici la rétroaction reçue et résumée. Pour une liste détaillée des recommandations, voir la section 4, résumé des recommandations, dans le résumé final.
1. Leadership, structure et portée de l'enquête
On nous a dit que l'enquête devrait être indépendante, transparente et dirigé par des femmes autochtones. La direction devrait représenter les collectivités autochtones et les régions. Il devrait également avoir un calendrier qui est sensible aux besoins des survivantes, des familles et des proches des victimes. Des efforts doivent être faits pour éviter un long et complexe processus judiciaire.
2. Participants
On nous a mentionné que l'enquête devrait inclure autant de personnes et organisations que possible, y compris les survivantes, les familles, les proches des victimes, les organisations autochtones nationales, les travailleurs de première ligne, les dirigeants autochtones et les organisations communautaires. Il conviendrait également de respecter les divers points de vue.
3. Enjeux clés et actions requises
On a appris que l'enquête devrait tendre vers une approche globale de l'analyse des enjeux. Elle devrait se pencher sur les causes économiques, culturelles, politiques et sociales de la violence envers les femmes, les filles, les transgenres et les personnes bispirituelles autochtones. Elle devrait également se pencher sur les causes du traitement inégal et injuste de ces groupes énumérés et recommander des solutions aux causes de la violence.
4. Soutien et pratiques culturelles
On nous a dit que l'enquête devra fournir une variété de cérémonies et de soutien culturels, spirituels et religieux. Les cérémonies doivent refléter la diversité de l'ensemble des participants et des régions et être approuvées par les aînés. De plus, il sera essentiel d'avoir du soutien professionnel en santé mentale et du soutien communautaires en santé. Le soutien professionnel et culturellement adapté sera nécessaire si l'enquête veut être efficace et éviter de causer d'autres traumatismes.
Conclusions
Le processus préalable à l'enquête a suscité l'espoir d'une enquête qui recommandera des actions spécifiques pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles autochtones, et les transgenres et les personnes bi-spirituelles autochtones. Il a également constitué une étape importante vers la réconciliation, la guérison et le traitement d'une tragédie nationale de longue date.
Après avoir entendu autant de personnes, il est clair que les gens et les communautés autochtones et non autochtones sont à la recherche d'un changement significatif et d'une justice pour les victimes et les familles.
Au gouvernement du Canada, nous partageons l'engagement de faire en sorte que l'enquête réussisse sur tous ces fronts, à la mémoire de celles que nous avons perdues, et pour aider à prévenir d'autres tragédies.