Déclaration de Madame Claudette Commanda, aînée algonquine

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Transcription

Moderator: Bonjour à tous. Je vous souhaite la bienvenue à l'annonce du lancement de l'enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, et à la rencontre avec les médias. Sans tarder, laissez-moi vous présenter l'aînée algonquine Claudette Commanda, qui récitera la prière d'ouverture et présentera les observations préliminaires.

Claudette Commanda: Bonjour, tout le monde. (Mots en langue autochtone). Bienvenue à tous! (Mots en langue autochtone). Je souhaite la bienvenue à chacun et chacune d'entre vous, qui avez l'esprit et le cœur ouverts. C'est un honneur pour moi d'être ici aujourd'hui à l'occasion de cet événement historique d'une grande importance. Je vais demander au Créateur de bénir ce moment et de nous guider dans la bonne voie. (Mots en langue autochtone).

Créateur, je demande que les ancêtres de cette terre et les ancêtres de tous les peuples nous accompagnent aujourd'hui. Créateur, je demande que les grands-mères et les grands-pères des quatre points cardinaux se joignent à nous aujourd'hui. Nous Vous remercions, Créateur, de Votre amour et de Votre bonté. Créateur, je Vous demande de soutenir les peuples et de leur donner la force, le courage et la volonté dont ils ont besoin. Créateur, nous Vous offrons nos paroles d'amour et nous n'oublions pas dans nos prières les familles des femmes et des filles autochtones. Réconfortez-les, Créateur, avec Votre bonté et Votre amour. Nous effectuerons ce travail de la bonne façon. Les peuples doivent tous avoir le même esprit et le même cœur en allant de l'avant, au service de la justice et de la protection que les femmes autochtones méritent tellement et dont elles ont tant besoin, à juste titre. (Mots en langue autochtone).

Créateur, je Vous demande de nous bénir et de nous aider à avoir une bonne vie. Merci, Créateur, de Votre amour. Miigwetch.

Bienvenue sur la Colline du Parlement, site que nous avons choisi pour vous faire part de cette annonce importante. Je m'appelle Claudette Commanda. Je suis ravie d'être ici aujourd'hui à l'occasion de cet événement. Je suis membre de la Nation algonquine. Je suis une mère et une grand-mère de la Nation algonquine anishinabe. Je vous souhaite à tous la bienvenue en territoire algonquin ancestral. J'ai consacré tout près de 30 ans à la promotion des peuples des Premières Nations, de l'histoire des Premières Nations et des droits traditionnels des Premières Nations, et je l'ai fait de maintes façons. Par ailleurs, j'ai toujours défendu et je défends encore ardemment les droits des femmes autochtones des Premières Nations, et je tente de sensibiliser les gens à la violence commise à l'endroit de ces femmes ainsi qu'à l'importance de prendre des mesures de sécurité pour assurer la justice et la guérison que souhaitent obtenir les collectivités autochtones des Premières Nations.

Les voix des femmes et des filles autochtones ainsi que celles de leur famille prônent la guérison, la justice et la protection de toutes les couches de la société et des quatre coins du pays. Il est temps d'entendre leurs voix. Il est temps de faire preuve de justice et d'agir.

C'est pour cela que nous sommes réunis ici aujourd'hui. Ici, dans l'édifice du Centre sur la Colline du Parlement, se trouve le magnifique vitrail commémoratif réalisé par Christi Belcourt, artiste métisse. Cette œuvre de Christi Belcourt rappelle les séquelles des pensionnats indiens. Le vitrail se trouve tout juste au-dessus de l'entrée réservée aux députés, dans l'enceinte de la Chambre des communes, pour que toutes les personnes qui y pénètrent n'oublient jamais ce qui s'est produit. Le titre de l'œuvre est dans la langue des Anishinaabe Ojibway, à savoir « Giniigaaniimenaaning », ce qui signifie « l'esprit du regard vers l'avenir pour ceux qui ne sont pas encore nés ».

J'aimerais également porter à votre attention la courtepointe intitulée « The Sisters in Spirit Travelling Quilt » qui nous a été généreusement donnée, ou prêtée, aujourd'hui. Elle a été créée par Alice Williams, une courtepointière anishinaabe et intervenante de la Première Nation de Curve Lake, en Ontario. Bien des femmes autochtones du Canada y ont participé.

Au centre de la courtepointe se trouve le carré de la grand-mère lune. Grand-mère lune nous guide et nous donne la force, la connaissance et la sagesse. Elle nous enseigne le rôle sacré des femmes en tant que donneuses de la vie. Et nous, les femmes, sommes le cœur de nos nations. La courtepointe illustre de façon symbolique et puissante la force et la solidarité des femmes autochtones à l'échelle de ce pays.

Ces deux œuvres d'art forment une percutante toile de fond pour l'annonce faite aujourd'hui.

Hier, j'ai eu le plaisir et l'honneur de participer à une cérémonie anishinaabe traditionnelle avec les trois ministres présents aujourd'hui afin d'honorer l'esprit de nos femmes et de nos filles qui sont disparues et qui ont été assassinées.

Aujourd'hui, nous prenons un moment pour réfléchir aux incidents graves et tragiques qui continuent de se produire, comme la découverte et le décès récent d'une jeune femme autochtone en Alberta cette semaine. Nos pensées se tournent vers sa famille, sa communauté et ses amis, à qui nous offrons nos condoléances. Je vous demanderais de vous joindre à moi pour observer un moment de silence à la mémoire de toutes ces vies perdues.

(Moment de silence.)

Claudette Commanda : Je remercie les ministres, tous les aînés et les nombreuses autres personnes concernées pour leur force et leur participation à l'événement d'aujourd'hui ainsi qu'à l'avenir.

Thank you. Merci. (Text in native language.) (Mots en langue autochtone.) Je termine en vous remerciant dans la langue première et originale de ce territoire algonquin : « gitchi miigwetch ».

 Je vous présente l'honorable Jody Wilson-Raybould, ministre de la Justice. Merci beaucoup. N'oubliez pas, l'amour est gratuit et l'espoir aussi. Merci.

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