Poètes autochtones : Albert Dumont
La poésie, une forme d'écriture personnelle, permet à divers individus de pouvoir exprimer leurs pensées les plus profondes. Albert Dumont, que nous avons eu la chance de rencontrer, en est un parfait exemple. Célébrant une réalisation personnelle, il a décidé de mettre sur papier sa réjouissance face à cet évènement dans un poème qu'il a appelé La voie qu'emprunteraient mes enfants.
Ce poème et témoignage inspirant souligne parfaitement la richesse de la culture autochtone.
Nous vous invitons à visionner d'autres histoires de réussite autochtones du Canada.
Téléchargement : Format MP4
Transcription : Poètes autochtones, Albert Dumont
Albert Dumont
- Je m'appelle Albert Dumont. Certaines personnes me connaissent sous le nom de « South wind ». On peut dire que je suis reconnu comme conseiller spirituel, activiste. Je me bats pour les droits de la personne et de l'environnement et je suis aussi reconnu comme poète et conteur.
(Musique)
Quel poème nous partagez-vous aujourd'hui?
- Ça s'appelle « La voie qu'emprunteraient mes enfants ». C'est le premier poème que j'ai écrit dans ma vie, après 5 ans de sobriété.
Quelles sont les origines du poème?
- D'une manière ou d'une autre, tous nos ancêtres ont un esprit poétique. C'était leur manière de s'exprimer. C'était naturel pour eux de parler poétiquement. Ils n'essayaient pas de se détrôner les uns des autres avec leur lisière lyrique. Je ne pense même pas qu'il existait un mot pour la poésie dans la langue de mes ancêtres. Pour vous donner un exemple, sur son lit de mort, le chef Crowfoot a dit :
Qu'est-ce que la vie
C'est l'éclat d'une luciole dans la nuit
C'est le souffle d'un bison en hiver
C'est la petite ombre qui court dans l'herbe
Et se perd au coucher du soleil
- Le chef Crowfoot n'essayait pas d'être un poète. Il était entrain de mourir et c'était juste une déclaration qu'il a fait, mais je l'utilise comme exemple de la manière dont parlaient nos ancêtres. Donc, ce type de poésie nous vient naturellement. C'est ma conviction profonde et les citations de mes ancêtres et des anciens chefs m'ont vraiment inspirés.
La voie qu'emprunteraient mes enfants
- C'est le premier poème que j'ai écrit en 1993. C'était pour célébrer mes 5 ans de sobriété. J'ai déposé mon tabac et j'ai demandé à mes ancêtres de m'aider à trouver les bons mots.
- Le poème s'appelle « La voie qu'emprunteraient mes enfants »
Année après année j'ai parcouru le sentier de mes pleurs,
Mon esprit endormi, Pendant les années de boisson
Puis, un jour, alors que je me tenais pieds nus sur une route de gravier
J'ai enfin compris, je trace la voie qu'emprunteraient mes enfants
Je me suis demandé, qui a une vie à gaspiller
Et veut voir un jour, le cœur de ses enfants se briser
Aucune réjouissance ne saluera l'exemple que nous donnons
Quand notre esprit dort, année après année