Traités de paix et d'amitié (1725-1779)

Pendant les XVIIe et XVIIIe siècles, les empires de France et de Grande Bretagne ont constamment combattu pour contrôler la colonisation en Amérique du Nord. Sur la côte atlantique, ils se sont battus en Acadie, qui incluait ce qui est maintenant l'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et la partie ouest de l'État du Maine. L'Acadie était un endroit stratégique sur le plan militaire puisque celle-ci et l'entrée du fleuve Saint-Laurent offraient des avantages économiques aux colonisateurs européens en raison des forêts, du commerce des fourrures et de la pêche. Cette région était hautement convoitée dans la bataille pour la suprématie entre la Nouvelle-France et la Nouvelle-Angleterre. Les Autochtones vivant dans la région incluaient les Abénaquis et les Passamaquoddy du Maine et de l'Acadia, les Malécites de la vallée de la rivière Saint-Jean et les Mi'kmaq de la péninsule de la Nouvelle-Écosse, de l'isthme de Chignecto et de l'île du Cap-Breton. À Port-Royal dans la vallée de l'Annapolis, qui se trouve à être le lieu de la première colonie d'Amérique du Nord, les Français ont été les premiers à établir de solides alliances commerciales et militaires avec les différents peuples autochtones vivant dans la région.

Lorsque les guerres européennes ont gagné les colonies, les représentants des colonies demandaient souvent l'appui de leurs alliés autochtones dans les conflits continus. Les Français avaient établi des relations plus solides avec les Autochtones locaux que les Britanniques et ont donc accru la sécurité de leurs activités dans la région. Les Français encourageaient régulièrement la conduite de la guerre et ont incité les Mi'kmaq à harceler les Britanniques. Les Mi'kmaq attaquaient sporadiquement les bateaux de pêche de la Nouvelle-Angleterre et les navires marchands qui pratiquaient la pêche dans les eaux bordant la Nouvelle-Écosse. Les attaques se sont poursuivies jusqu'en 1713, au moment où les hostilités en Europe et dans les Amériques ont pris fin avec la signature du Traité d'Utrecht.

Étant donné que ses campagnes militaires ont échoué dans la dernière portion de la guerre, la France a dû cédé à la Grande-Bretagne en 1713 la partie de l'Acadie qui constitue aujourd'hui la Nouvelle-Écosse. Toutefois, la France n'a pas perdu toutes ses possessions en Atlantique : elle a conservé l'île Royale (île du Cap-Breton), l'île St. Jean (Île-du-Prince-Édouard) et le Nouveau-Brunswick d'aujourd'hui. Au cours des années suivant le transfert, la France a continué d'appuyer ses premiers colons et ses alliés autochtones en Nouvelle-Écosse. Dans un effort visant à régulariser le commerce et à assurer une paix stable, le gouverneur britannique Dummer est allé voir les Autochtones de la région et, le 15 décembre 1725, les deux groupes ont négocié un traité de paix et d'amitié. Le Traité de Boston de 1725 concernait entre autres les Autochtones du Maine, du New Hampshire, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse. En vertu des conditions du traité, les signataires autochtones ont convenu de « s'abstenir de tout acte d'hostilité, de blessures et de discordes à l'égard de tous les sujets de la Couronne de Grande-Bretagne, et de ne pas faire usage de coups, de violence, ni de molester qui que ce soit, ne touchant ni à sa personne ni à ses biens ». Par le biais de ce traité, le gouverneur Dummer voulait éviter un conflit entre les colons britanniques et les Autochtones locaux en établissant des relations commerciales avec eux et en obtenant leur consentement pour la colonisation de la région par les Britanniques.

Le traité de 1725 ne permettait pas d'établir une paix durable et stable dans la région de l'Atlantique. Les administrateurs français de Louisbourg continuaient d'offrir des présents aux Autochtones qui acceptaient d'attaquer les colonies britanniques. Les missionnaires français donnaient aussi des présents à ceux qui s'opposaient aux Britanniques. Les Britanniques et des groupes de Mi'kmaq, de Malécites et de Passamaquoddy ont conclu ensemble des traités de paix et d'amitié à plus d'une demi-douzaine d'occasions entre 1725 et 1779. Néanmoins, au fur et à mesure que la bataille pour les terres colonisées se poursuivait dans tout le continent, les Français continuaient de se tourner vers leurs alliés autochtones pour obtenir un appui. Les hostilités dans la région se sont poursuivies jusqu'à ce que la Grande-Bretagne et la France eurent mis fin à leur conflit en Amérique du Nord à la fin de la guerre de Sept Ans, soit en 1760.

Les traités de paix et d'amitié conclus pendant cette période étaient tous similaires. Leurs conditions permettaient simplement de rétablir la paix et les relations commerciales. Dans ces traités, les Autochtones ne cédaient de droits ni à des terres, ni à des ressources. Deux des traités comportent une clause commerciale particulière qu'on ne trouve pas dans les autres connue sous le nom de « clause relative aux maisons de troc ». Dans les traités de paix et d'amitié de 1752 et de 1760-1761, les Britanniques promettaient d'établir une maison de troc, ou poste de traite, pour utilisation exclusive par les signataires autochtones. Puisque l'un des buts premiers des traitées était de rétablir le commerce avec la colonie, ces « maisons de troc » visaient à encourager une relation commerciale entre les Mi'kmaq, les Malécites, les Passamaquoddy et les colons britanniques. Étant donné que les postes de traite réels étaient de courte durée, la clause relative à la maison de troc est devenue le sujet principal de deux affaires au tribunal dans les années 1980 et 1990. Dans les affaires Simon et Marshall, les plaignants autochtones affirmaient que la clause relative à la maison de troc consacrait les droits ancestraux de chasse et de pêche dans toute la région et leur assurait une subsistance convenable dans celle-ci.

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