Sur la route des pow-wow

Salut! Je m'appelle Jesse et je suis originaire de la Saskatchewan. Chaque année, j'attends avec impatience la fin des classes pour passer d'agréables moments avec ma famille. Laisse-moi te raconter comment ma famille et moi occupons nos vacances d'été.

L'été est l'une de mes saisons préférées. Durant cette période de l'année, ma famille et moi empruntons la route des pow-wow. Dès la fin de l'année scolaire, nous chargeons la remorque de nourriture, de vêtements et d'ornements de danse et nous voilà partis pour le reste de l'été! Nous voyageons au Canada et aux États-Unis et faisons des haltes là où sont organisés des pow-wow.

Beaucoup de membres des Premières nations apprécient les pow-wow, puisqu'ils leur donnent l'occasion de se rassembler pour partager des traditions culturelles, rencontrer d'anciens amis ou faire de nouvelles connaissances. C'est surtout durant les mois d'été que presque toutes les provinces du Canada et tous les états des États-Unis préparent des pow-wow. Généralement, on y organise des concours de danse, où des prix en argent sont remis aux meilleurs danseurs. Ma mère, ma soeur et moi-même aimons participer à ces concours. Derrière une table pliante, installée tout près de l'espace réservé aux danseurs, ma grand-mère s'affaire à vendre des pendants d'oreille et des mocassins perlés. Mon père, lui, est chargé d'élire les gagnants des concours de danse.

Le tambour est en quelque sorte au coeur du pow-wow.

Il se passe tant de choses lors des pow-wow! À commencer par le défilé solennel, c'est-à-dire la danse d'ouverture. Toutes les personnes qui ont collaboré à la mise sur pied de l'événement se mêlent aux participants du concours pour exécuter la première danse. Il faut toutefois respecter un certain ordre d'entrée sur la piste de danse. Les porteurs de drapeau sont les premières personnes à faire leur entrée. Il s'agit souvent d'anciens combattants à qui l'on demande de porter le drapeau de leur pays, celui du pays hôte ou celui d'autres Premières nations en visite. Les chefs, les sages et les dirigeants de bandes leur emboîtent le pas, suivis des anciens combattants autochtones. Vient alors le tour des princesses et des guerriers qui ont été élus pour représenter leur collectivité. Finalement, les danseurs entrent dans la ronde; les hommes précèdent les femmes, puis arrivent les enfants. Les joueurs de tambours et les chanteurs entonnent un hymne d'entrée solennel pour accompagner les membres du cortège, qui parcourent la piste de danse à plusieurs reprises. Quel spectacle magnifique! Vêtus de leurs plus beaux habits et ornements de cérémonie, tous les participants dansent fièrement au son du tambour hôte.

Il est difficile d'imaginer un pow-wow sans tambour. Tous les mouvements des danseurs sont dictés par le rythme de cet instrument de musique qui, selon certains, ressemble au battement du coeur. Le tambour est en quelque sorte au coeur du pow-wow. Pour jouer du tambour hôte, on regroupe généralement huit hommes autour d'un tambour très large, soit environ un mètre et demi de diamètre, qui est fabriqué à partir de peaux de cerf, de bison ou de vache. À l'aide de mailloches de cuir, les joueurs battent le tambour à l'unisson. Lors de chaque pow-wow, les joueurs du tambour hôte, et souvent plusieurs tambours invités, présentent le spectacle qu'ils ont préparé pour l'événement. Pendant que les hommes battent les tambours traditionnels, les femmes les accompagnent souvent de leurs chants.

De façon générale, on interprète les chants dans la langue ancestrale des joueurs de tambours, par exemple, en lakota, en ojibway ou en cri. Certains chants datent de plusieurs siècles, alors que d'autres ont été écrits plus récemment. Parfois, au lieu de mettre des paroles sur une chanson, on a recours à des sons appelés vocables. Les joueurs de tambours chantent en prononçant des syllabes telles que « a é ya o ». De cette façon, n'importe qui a la possibilité de participer à la chorale.

Avant le début du pow-wow, les femmes, les hommes et les enfants, vêtus de leurs plus belles tenues cérémonielles et de leurs traditionnels, appliquent de la peinture sur leur visage. Puis, les mères tressent les cheveux de leurs filles.

Les enfants, excités, courent dans tous les sens en attendant qu'on leur demande de se joindre au cercle. J'aime tout particulièrement regarder mon oncle se préparer avant le concours de danse libre des hommes. Il a acquis une grande habileté à revêtir sa tenue de cérémonie, à fixer sa queue décorative et à maquiller son visage. Durant l'heure qui précède le défilé solennel, les participants s'occupent des derniers préparatifs, laissant ainsi flotter dans tout le campement une ambiance pleine d'énergie.

De nombreux concours de danse sont mis sur pied durant les deux ou trois jours du pow-wow. Je participe au concours de danse libre traditionnelle, réservé aux jeunes hommes. Ma mère, c'est le concours féminin du châle d'apparat qui l'intéresse. Quant à ma petite soeur, elle apprend la danse des clochettes; c'est pourquoi elle porte cette belle robe décorée de petites cloches. Ma famille profite de l'hiver, période où les pow-wow se font plus rares, pour confectionner des costumes neufs ou réparer des ornements un peu usés, tels que les ceintures, les tabliers ou les queues décoratives.

J'aimerais bien, comme ma mère, remporter de nombreux concours de danse; mais pour l'instant, je ne suis que débutant. J'observe attentivement les danseurs plus expérimentés et je m'entraîne beaucoup, car je souhaite devenir le meilleur des danseurs.

Parfois, plusieurs bandes se réunissent pour exécuter une danse. De tels moments restent gravés dans ma mémoire. À cette occasion, tout le monde, Autochtones et non-Autochtones, se réunit pour danser dans une même ronde. Ma mère se sent heureuse lorsque des gens apprennent à connaître les Autochtones et leur culture en dansant sur leurs chants et leurs airs de tambour. Voilà, entre autres, ce qui rend mes vacances d'été si amusantes.

Tout le monde, Autochtones et non-Autochtones, se réunit pour danser dans une même ronde.

Les danses de pow-wow

Depuis toujours, la danse a une place de choix dans les cultures autochtones. Autrefois, avant de partir à la chasse ou au combat, les hommes exécutaient une danse. Lorsque les Autochtones ont commencé à vivre dans des réserves au 19e siècle, les familles ou les bandes, en particulier celles qui occupaient les plaines ou le plateau de l'Amérique du Nord, se rassemblaient pour danser. Les pow-wow sont nés de ces réunions communautaires. Pour t'aider à comprendre un peu plus la culture autochtone, j'ai décrit brièvement quelques danses fort populaires lors des pow-wow.

La danse traditionnelle des hommes

La danse traditionnelle des hommes est sans doute l'une des plus anciennes. Elle tire son origine des danses traditionnelles qui étaient associées à la chasse et à la guerre il y a des centaines d'années. Aujourd'hui, elle est devenue une danse spirituelle très importante, car elle raconte des histoires vécues par des ancêtres du danseur. Le danseur interprète différents personnages, comme le chasseur s'approchant furtivement d'un animal ou un guerrier allant à la rencontre de l'ennemi. Pendant son spectacle, il agite généralement un bâton de danse orné de plumes et un gros éventail représentant les ailes d'un oiseau. Il porte notamment un plastron fait d'os d'animaux ou de coquillages, un collier, une queue décorative fixée au bas de son dos, des clochettes ou des sabots d'animaux attachés à ses chevilles et un bouclier de cuir décoré de symboles autochtones.

La danse des herbes sacrées pour les hommes

Certaines personnes croient que la danse des herbes sacrées a été inventée à l'époque où les éclaireurs piétinaient les hautes herbes afin d'établir leur campement. Par la suite, on a commencé à pratiquer la danse des herbes sacrées lors des pow-wow. Vêtus d'un tablier, d'une cape et de jambières ornées des franges de fil ou de tissu, les participants frappent le sol avec leurs pieds comme s'ils cherchaient à aplanir l'herbe d'un pré. Au rythme de la danse, les franges décoratives suivent un mouvement régulier et léger, qui rappelle le doux balancement de l'herbe lorsque souffle le vent.

La danse libre des hommes

La danse libre des hommes est un tourbillon confus de gestes rapides et de couleurs. Le danseur doit être en excellente forme physique, car il doit sans cesse sauter, tournoyer et exécuter de difficiles va-et-vient avec ses jambes. La danse libre a vu le jour en Oklahoma dans les années 20. Elle avait pour but de divertir les personnes qui visitaient les réserves autochtones. Aujourd'hui, cette danse, l'une des plus spectaculaires du pow-wow, est généralement pratiquée par des jeunes hommes. Pour exécuter cette danse, le participant porte, entre autres ornements, un bandeau perlé, un tablier perlé garni de franges et des queues décoratives attachées à ses bras, à son cou et à son dos. Il couvre également sa tête d'un chapeau de poils hérissés ou d'une calotte à bascule sur laquelle sont fixées deux plumes d'aigle ornées de rubans et de plumets colorés.

La danse libre du châle d'apparat pour les femmes

La danse libre du châle d'apparat est une danse passionnante et pleine d'entrain. Elle met en valeur la grâce, l'endurance et les habiletés athlétiques de la femme. Connue dans les années 50 comme étant une danse de compétition, elle vient tout juste de s'ajouter aux danses de pow-wow. La danseuse porte un magnifique châle décoré de longs rubans ou d'une frange. Elle est chaussée de hauts mocassins perlés ou de mocassins bas surmontés de jambières colorées. Pour réaliser sa prestation, elle donne des coups de pied dans les airs, tournoie sur elle-même et exécute des mouvements rapides. Puis, elle déploie son châle en le tenant à une extrémité, donnant ainsi l'impression qu'elle est munie des ailes d'un papillon.

Les centaines de clochettes cousues sur la robe de tissu, de velours ou de cuir produisent un merveilleux tintement à chaque pas de danse.

La danse à clochettes pour les femmes

La danse à clochettes est née dans le nord du Minnesota et a été popularisée par les danseurs ojibways. Il semble qu'une légende soit rattachée à cette danse. Un sorcier cherchait désespérément une façon de guérir sa petite-fille très malade. Une nuit, il a rêvé d'un esprit vêtu d'une robe à clochettes. Ce dernier a conseillé au sorcier de confectionner une robe de ce genre pour sa petitefille. Il disait que si l'enfant dansait en portant cette robe, le mal serait chassé. Dès son réveil, le grand-père a suivi les instructions de l'esprit et s'est mis à fabriquer une robe à clochettes. On a alors organisé une danse dans la salle des fêtes. Après avoir fait quatre fois le tour de la salle en dansant avec sa belle robe, l'enfant malade a recouvré la santé. De nos jours, les robes à clochettes sont fabriquées à la main. On utilise des couvercles de boîtes à tabac auxquels on donne une forme triangulaire. Les centaines de clochettes cousues sur la robe de tissu, de velours ou de cuir produisent un merveilleux tintement à chaque pas de danse.

DES TERMES DE POW-WOW

Le vocable est une phrase habituellement composée de voyelles qui remplace les paroles dans les chants de pow-wow. Il s'agit de sons dépourvus de sens, tels que « a à ya o é, ce qui donne à tous la chance de se joindre aux chanteurs.

Les mocassins sont les chaussures traditionnelles des Autochtones. Ils ressemblent à des pantoufles et sont faits à la main au moyen de peaux de cerf ou d'orignal. Les mocassins sont souvent ornés de perles et de piquants de porc-épic.
Les hommes qui pratiquent la danse libre portent une queue décorative faite à partir de plumes de dindon, d'épervier ou d'aigle. Le danseur fixe cet arrangement de plumes sur sa tête ou ailleurs sur son corps.
Le bâton de danse est un long bâton que le danseur tient d'une main. Il peut être décoré de plumes, de perles et de rubans de couleurs.

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