À travers le regard de Mala

auteur : Publié avec l'autorisation du ministre des Affaires autochtones et du développement du Nord canadien
date : Ottawa, 2005
ISSN: 0-662-70751-6
QS-6183-000-FF-A2

Format PDF (2.08 Mo, 98 pages)

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Remerciements

Affaires autochtones et Développement du Nord Canada souhaite remercier les personnes qui ont rendu possible la production du présent ouvrage. Celui-ci est le fruit d'une vaste démarche de consultation auprès d'éducateurs et de spécialistes de l'éducation, de la culture et de l'histoire inuites, provenant de tout le Canada. Nous remercions tout spécialement Jon Bradley, professeur de la faculté d'éducation de l'Université McGill, qui a coordonné le travail de l'équipe de rédaction; les rédactrices et conseillères pour le projet, Sarah Bennett, Barbara Cram et Sala Padlayat, de la Commission scolaire Kativik; Leonard Dent, conseiller en éducation et superviseur du projet; Linda Millar, conseillère en éducation et conceptrice des exercices et des activités; Blair Stevenson et Chris Tzavellas, rédacteurs pour le projet.

De plus, nous aimerions souligner les efforts et le dévouement des personnes suivantes, qui ont procédé à la révision et apporté leurs précieux conseils : Shawn Bernard, conseiller, Division des services aux Micmacs, ministère de l'Éducation de la Nouvelle-Écosse; Susan Ball, ministère de l'Éducation du Nunavut; Linda Darling, Université de la Colombie-Britannique; Liz Apak Fowler, ministère de l'Éducation, de la Culture et de l'Emploi des Territoires du Nord-Ouest; Joe Kirman, Université de l'Alberta; Jose A. Kusugak, président de l'Inuit Tapiriit Kanatami; Stephen Hendrie, directeur des Communications, Inuit Tapiriit Kanatami; June Shappa, stagiaire, Inuit Tapiriit Kanatami; Valentina de Krom, directrice du Bureau de formation des Inuit et des Premières nations, Université McGill; Keith Lickers, agent d'éducation, Direction des politiques relatives au curriculum et à l'évaluation, ministère de l'Éducation de l'Ontario; Heather Marshall, Université de Saskatoon; John Mazurek, Institut d'études pédagogiques de l'Ontario, Université de Toronto; Linda McDowell, Université de Winnipeg; Stephanie Meakin, Conférence circumpolaire inuit; Debbie Mineult, gestionnaire de programme, contenu autochtone, ministère de l'Éducation de l'Alberta; Jennifer Mitchell, Elementary School Teachers Association of Ontario; Allan Patenaude, conseiller, Montréal; Catherine Pawis, directrice adjointe, Owen Public School; Deborah Pineau, étudiante, Université de Toronto; Gail Saunders, direction des programmes, Saskatchewan Learning; Ray Robertson, Saskatchewan Learning; Greg Smith, enseignant, Oliver (Colombie- Britannique); John Stewart, coordonnateur de programme, ministère de l'Éducation, de la Culture et de l'Emploi des Territoires du Nord-Ouest; Karina Younk, diplômée de l'Université McGill.

Introduction

La présente série de leçons s'appuie sur des narrations écrites à la première personne par un garçon inuk de 12 ans. Le module vous aidera, ainsi que vos élèves, à apprendre comment se déroule la vie d'une collectivité inuite de Salluit, établie dans la partie nord du Nunavik, dans le Nord-du-Québec. Même si le module s'adresse à des élèves de 9 à 12 ans, certaines leçons et stratégies peuvent être adaptées à d'autres groupes d'âge. Les activités et les fiches d'information proposées constituent des moyens stimulants et amusants d'en apprendre plus sur l'histoire, les coutumes et les traditions inuites au Canada.

Raison d'être

Le Canada est l'un des pays les plus diversifiés du monde grâce à la variété de ses reliefs, cultures, langues, coutumes et traditions. Les fortes variations climatiques et géographiques influencent profondément nos styles de vie et notre culture. Mieux nous connaissons la population canadienne, mieux nous pouvons apprécier les caractéristiques, les coutumes, les forces et l'histoire que chaque culture apporte à notre nation. Par l'entremise des propos d'un jeune garçon inuk de Salluit, le présent ouvrage donne un aperçu de la vie des Inuit.

Objectifs

Le présent document vise à approfondir les connaissances des élèves au sujet de l'histoire, des cultures et des traditions inuites, tout particulièrement celles des résidants de la collectivité inuite de Salluit, dans le Nord canadien.

Grâce aux leçons présentées dans le guide, les élèves seront en mesure :

  • de saisir par divers moyens ce qui fait la force des traditions des Inuit et la particularité de leur culture;
  • de décrire les nombreux événements qui ont modelé l'Arctique canadien depuis les premiers temps jusqu'à maintenant;
  • de déterminer, sur une carte géographique du Canada, l'emplacement de la collectivité de Salluit et des municipalités inuites voisines;
  • de soulever les similitudes et les différences entre la vie à Salluit et la vie dans leur propre collectivité.

Résultats d'apprentissage

À travers le regard de Mala. La vie dans une collectivité inuite propose aux éducateurs des moyens d'atteindre les objectifs d'apprentissage établis par les provinces pour les composantes de leur programme d'études qui portent sur les études sociales, l'histoire et la géographie. Étant donné la nature des activités suggérées, les élèves réaliseront leurs objectifs d'apprentissage aux chapitres de la langue, des arts et des mathématiques.

Cadre thématique

Les renseignements contenus dans le document sont présentés sous la forme d'un inukshuk (voir le diagramme qui suit). Un inukshuk est un cairn ou une structure de pierre essentielle à la survie dans l'Arctique. Les Inuit habitant l'Arctique utilisent les inuksuit (forme plurielle) depuis des siècles. Ceux-ci sont construits à l'aide de pierres ramassées tout autour, qu'elles soient petites ou grosses, rondes ou plates, placées en équilibre les unes par-dessus les autres. Certains inuksuit ressemblent simplement à une pile de pierres, d'autres s'apparentent à des animaux et d'autres encore rappellent des formes humaines. Faits de roches provenant d'un endroit particulier, ils procurent de précieux renseignements sur chaque emplacement. À titre d'exemple, mentionnons qu'un inukshuk peut sauver des vies en indiquant la route aux gens égarés dans un blizzard.

Chaque pierre du diagramme présenté ci-après correspond à un thème associé aux Inuit. La pierre du dessus incarne le module d'apprentissage relatif aux Inuit et elle repose sur deux couches correspondant aux diverses régions habitées par les Inuit. Viennent ensuite deux couches représentant divers thèmes ayant trait à la culture, à la société et à l'environnement inuits. S'inspirant de l'image de l'inukshuk, cet outil de navigation vous guidera tout au long des leçons qui, elles, ne traitent que de quelques-uns des thèmes indiqués ci-après. Toutefois, vous pouvez utiliser le diagramme pour élaborer d'autres leçons dans le cadre de votre module sur les Inuit.

Inukshuk

Matériel didactique

Nous proposons plusieurs fiches d'information. Il s'agit de matériel de référence auquel nous vous reportons dans les leçons.

En plus des ressources proposées, vous pourrez compter sur l'aide de bibliothécaires-enseignants afin de trouver des ouvrages, des vidéos, des magazines ou des sites Web sur le sujet. Ayez ces ressources en classe pour faciliter la réalisation des activités prévues.

Si possible, essayez d'organiser une sortie dans un musée de votre région, de sorte que les enfants puissent voir des artefacts et se familiariser avec la culture des résidants du Nord dans un environnement stimulant.

Par ailleurs, vous pouvez accéder au site Web qui permettra aux élèves de visiter en ligne certains des plus grands musées et galeries du pays. Vous pouvez aussi inviter un résidant de l'Arctique qui, en tant que personne-ressource, parlera aux enfants des Inuit et de leur culture. Avant tout, voyez le présent ouvrage comme une fenêtre sur l'univers particulièrement fascinant des Inuit.

Stratégies d'enseignement

Les leçons s'appuient sur la narration, à la première personne, de Mala, un garçon de 12 ans originaire de Salluit, au Nunavik.

Les objectifs de chaque leçon sont clairement énoncés, et vous pouvez les appliquer ou les adapter à votre programme d'études.

Les élèves sont encouragés :

  • à poser des questions;
  • à discuter;
  • à trouver de l'information à l'aide de diverses ressources;
  • à participer à des exercices de simulation;
  • à comparer la vie à Salluit avec la vie au sein de leur village ou de leur ville et à cerner les différences;
  • à échanger avec des correspondants de l'Arctique;
  • à décrire les collectivités dans l'Arctique canadien, à réfléchir à leur situation et à les apprécier.

Veuillez noter :

Même si le présent guide d'apprentissage renferme plusieurs leçons complètes, vous pouvez utiliser le nombre de leçons qui convient aux besoins de vos élèves. Voyez dans ce guide une « bibliothèque » d'information qui vous permet, à vos élèves et à vous, de faire connaissance avec les Inuit.

Sites Web utiles

Leçon no 1 : La mise en contexte

Objectifs de la leçon

À la fin de la leçon, l'élève sera en mesure :

  • de déterminer les renseignements qu'il croit exacts au sujet des Inuit;
  • de préciser ce qu'il aimerait apprendre dans ce module;
  • de savoir trouver de l'information et des ressources pour appuyer son étude;
  • de saisir l'importance de mieux connaître la population inuite au Canada.

Étape no 1 : Que savons-nous?

  • Demandez aux élèves de se lever et de situer les populations inuites sur une grande carte géographique du Canada. Placez des papillons adhésifs aux endroits suggérés.
  • Répartissez les élèves par groupes de cinq et demandez-leur d'inscrire le mot INUIT au centre d'une feuille de bloc-notes géant.
  • Donnez aux groupes cinq minutes pour penser à tout ce qu'ils savent sur les Inuit. (Rappelez-leur les règles du remue-méninges. Toutes les réponses sont acceptées.)
  • Affichez les feuilles et passez en revue les données qui y sont inscrites. (Nota: Conservez ces feuilles puisque vous les utiliserez de nouveau à la fin du module.)
  • Expliquez aux élèves qu'ils auront des occasions de vérifier la justesse de leurs connaissances au cours de leur étude de la vie inuite.

Étape no 2 : Que cherchons-nous à savoir?

  • Demandez à chaque groupe de prendre quelques minutes pour indiquer ce qu'ils aimeraient apprendre au sujet des Inuit. Encerclez les points d'intérêt commun et nommez-les.

Étape no 3 : Comment pouvons-nous en apprendre davantage?

  • Ensemble, songez à toutes les façons d'accéder à de l'information sur les Inuit et notez-les. N'oubliez pas d'indiquer les livres, les magazines, Internet, la messagerie électronique, les vidéos, les émissions de télévision, les invités, les visites de musées, de galeries d'art, etc. Plus la liste est longue, mieux c'est!
  • Expliquez aux élèves qu'ils s'apprêtent à visiter Salluit, au Nunavik, à travers le regard d'un jeune garçon prénommé Mala. Marquez clairement l'emplacement de Salluit sur la carte.
  • Soumettez à chacun des groupes l'une des questions suivantes comme matière à réflexion, maintenant qu'ils savent où le village se trouve.
    • Selon vous, quels moyens de transport les résidants du village utilisent-ils?
    • À votre avis, quelles sont leurs principales sources de divertissement?
    • Que croyez-vous qu'ils mangent?
    • D'après vous, quels animaux sauvages voient-ils tous les jours?
    • À quoi ressemblent leurs vêtements, selon vous?
  • À mesure que les groupes présentent le fruit de leurs réflexions, demandez-leur d'expliquer à la classe comment ils en sont venus à cette conclusion.
  • Demandez à chaque élève de tenir un journal d'apprentissage, dans lequel il consignera de l'information au fil des leçons. Donnez à tous le temps de décorer la couverture de leur journal à l'aide d'une image qui, selon eux, représente l'Arctique canadien.

Étape no 4 : Qu'en pensez-vous?

  • Demandez aux élèves d'indiquer, après y avoir réfléchi, pourquoi il serait intéressant d'apprendre à connaître les gens de Salluit. Demandez-leur de partager leurs réflexions avec un voisin. Demandez à quelques volontaires d'exposer leurs réponses au groupe.
  • Demandez aux élèves de songer à trois choses qu'ils aimeraient décrire aux enfants vivant dans l'Arctique canadien pour les aider à comprendre comment vivent les enfants habitant au sud du 60e parallèle. Notez ces suggestions et préparez-vous à en discuter au prochain cours.

Leçon no 2 : À la rencontre de Mala

Établir le lien

  • Discutez des listes que les élèves ont préparées à la dernière leçon. Demandez-leur d'expliquer pourquoi ils aimeraient transmettre ces renseignements aux résidants de l'Arctique canadien.
  • Montrez-leur des photos de Mala et de son environnement.

Objectifs de la leçon

À la fin de la leçon, l'élève sera en mesure :

  • de nommer plusieurs choses que Mala raconte au sujet de sa vie;
  • de discuter des ressemblances et des différences entre la vie de Mala et la sienne.

Matériel requis

  • Mala se raconte, Leçon no 2 - une copie par élève
  • Fiche d'activités de la Leçon no 2 - une copie par élève

Étape no 1 : Énoncez le but

  • Pour apprendre à connaître la population inuite de la collectivité de Salluit, il importe d'établir un lien avec quelqu'un qui peut raconter son histoire à la première personne. La leçon vous fera connaître Mala, un garçon inuk de 12 ans qui habite Salluit, dans le Nord-du-Québec. Grâce à ses récits, vous serez en mesure de vous familiariser avec la vie dans l'Arctique canadien.

Étape no 2 : Énoncez la stratégie

  • Expliquez aux élèves qu'ils amorceront aujourd'hui leur visite de la collectivité de Salluit, à l'aide du récit de Mala.
  • Dites-leur que chacun terminera seul l'activité du jour puisqu'ils recevront une copie du récit À la rencontre de Mala.
  • Expliquez-leur qu'ils recevront aussi une fiche d'activités, qui les aidera à cerner de bonnes pistes d'apprentissage.

Étape no 3 : Suivez la procédure

  • Remettez à chaque élève une copie de À la rencontre de Mala ainsi que la fiche d'activités afférente.
  • Expliquez aux élèves qu'ils disposent de 15 minutes pour lire l'histoire et répondre aux questions de la fiche d'activités.

Étape no 4 : Maximisez l'apprentissage

  • Discutez des réponses aux questions de la fiche d'activités.
  • Discutez de la façon dont les réponses reçues s'apparentent à la description que les élèves feraient de leur propre vie ou de la façon dont elles diffèrent.

Étape no 5 : Pensez-y

  • Dans leur journal, demandez aux élèves de dessiner un inukshuk qui les aiderait à se retrouver si, en partant de l'école, ils ne savaient plus comment se rendre à la maison. Dites-leur que quelques-uns de leurs dessins seront montrés à toute la classe au début du prochain cours.

Leçon no 2 : Mala se raconte

À la rencontre de Mala

Écoutez cette histoire (3:46')

Téléchargement : format MP3 (3.38 Mo)

Bonjour, je suis Mala et j'ai 12 ans. J'ai appris que tu allais étudier la vie au sein de ma collectivité, alors j'ai cru bon me présenter. Je viens de Salluit, une collectivité inuite au Nunavik, dans le Nord-du-Québec. J'habite ici avec ma mère, mon père, mes frères et ma petite soeur, Tunu. Beaucoup de parents et d'amis vivent aussi à Salluit.

Nous, les Inuit, habitons cette terre depuis des millénaires. Alors par où vais-je commencer? Eh bien! je vais d'abord te parler d'une de nos traditions. Elle consiste à construire un inukshuk. Peut-être as-tu déjà entendu parler des inuksuit, puisqu'ils sont très populaires de nos jours. On m'a dit que certaines villes du Sud, comme Montréal, avaient érigé un inukshuk en plein centre-ville.

Qu'est donc un inukshuk? Quand j'étais petit, c'est précisément ce que j'ai voulu demander à mon grand-père la première fois que j'en ai vu un. Ce jour-là, nous nous promenions en motoneige. Il commençait à neiger, et le vent tourbillonnait autour d'une grosse masse devant nous. Un ours polaire? Non, il n'y a pas d'ours polaire près de Salluit. C'était bien plus gros. Nous nous sommes approchés en prenant de la vitesse, et j'ai commencé à distinguer une énorme pile de roches couverte de neige. On aurait dit qu'un géant blanc s'était accroupi.

Ce n'est pas poli de poser trop de questions à nos sages, alors je n'ai rien dit. Mon grand-père a lu dans mes pensées et il m'a dit : « Cet inukshuk est utile, Mala. Tu vois le lac là-bas? Nos ancêtres ont construit l'inukshuk juste à côté pour indiquer l'endroit exact à partir duquel il faut pousser une harde de caribous à entrer dans l'eau. Autrefois, des chasseurs menaient la harde jusqu'ici; d'autres attendaient dans leur qajaq (kayak) pour intercepter les animaux avant qu'ils n'atteignent la rive opposée. Près d'autres lacs, les pierres de pointage d'un inukshuk indiquent un lieu où la pêche est bonne. »

Je me souviens que grand-père m'avait dit d'être reconnaissant pour ces piles de roches uniques et particulières. « On les construit toujours avec des pierres provenant d'un endroit particulier, et les inuksuit t'aideront à survivre à cet endroit-là, Mala », m'a-t-il dit.

Il avait ajouté que, parfois, nos ancêtres construisaient une série de ces piles de roches. On pouvait se placer à côté de l'une d'elles et apercevoir la suivante à l'horizon. Il y en a toute une série le long de la rivière Kangirsuk et, selon grand-père, elles servent encore aujourd'hui de repères géographiques.

Maintenant, chaque fois que je vois un inukshuk, surtout quand je sors par mauvais temps, je me sens rassuré. Je sais que ces pierres me guideront jusque chez moi.

Leçon no 2 : Fiche d'activités

À la rencontre de Mala

Tout en lisant le récit de Mala, réponds aux questions suivantes :

  1. Selon toi, pourquoi Mala a-t-il choisi de te parler d'une tradition inuite dès le début de sa présentation?

    _______________________________________________________________
  2. La présentation de Mala nous apprend beaucoup de choses. Qu'as-tu appris au sujet de ce qui suit :

    1. deux modes de transport populaires?

      _________________________________________________________
    2. une chose à ne pas oublier lorsqu'on s'adresse à des sages?

      _________________________________________________________
    3. deux renseignements au sujet de la faune du Nunavik?

      _________________________________________________________
  3. D'après le récit, que crois-tu que Mala ressent pour sa culture et son patrimoine? Qu'est-ce qui te porte à penser ainsi?

    _______________________________________________________________

    _______________________________________________________________

    _______________________________________________________________

    _______________________________________________________________
  4. Après avoir lu la présentation de Mala, quels autres renseignements aimerais-tu lui demander s'il était ici?

    _______________________________________________________________

Leçon no 3 : L'emplacement de Salluit, au Nunavik

Établir le lien

  • Avant de commencer la leçon, demandez à chaque élève de présenter à un camarade l'inukshuk qu'il a dessiné au dernier cours. Demandez à plusieurs volontaires de montrer leur travail à tout le groupe.
  • Lisez le texte Mala, un garçon inuk aux élèves et posez-leur les questions suivantes :
    • Pourquoi a-t-on remplacé le mot Esquimau pour Inuit?
    • Qui se souvient du mot utilisé pour désigner une seule personne inuite? Deux personnes? Trois personnes?
    • Qu'est-ce qui t'a le plus surpris dans le récit de Mala?

Objectifs de la leçon

À la fin de la leçon, l'élève sera en mesure :

  • de situer le Nunavik et Salluit sur une carte géographique du Canada;
  • de relever les points marquants et les dates importantes de l'histoire de Salluit.

Matériel requis

  • Mala se raconte, Leçon no 3 - une copie
  • Fiche d'activités de la Leçon no 3 - une copie par élève
  • Fiche d'information de la Leçon no 3, parties A et B - une copie par élève
  • Carte du Canada ou carte circumpolaire de l'hémisphère nord

Étape no 1 : Énoncez le but

  • Pour comprendre la vie à Salluit, dans la collectivité de Mala, les élèves doivent savoir exactement où elle se trouve ainsi que les événements marquants de son histoire.

Étape no 2 : Énoncez la stratégie

  • Expliquez aux élèves qu'ils travailleront en groupes de trois à une activité de « recherche et découverte » et que, à partir de la fiche d'information qui leur sera remise, ils devront trouver les renseignements manquants. À l'aide de la fiche d'activités, ils pourront ensuite échanger leurs réponses pour être bien certains d'avoir tout trouvé.

Étape no 3 : Suivez la procédure

  • Répartissez les élèves en groupes de trois.
  • Remettez à chaque groupe une copie de la fiche d'information de la Leçon no 3, parties A et B.
  • Remettez à chaque élève une copie de la fiche d'activités de la Leçon no 3.
  • Donnez-leur 15 minutes pour trouver les renseignements recherchés.

Étape no 4 : Maximisez l'apprentissage

  • Discutez de l'information recueillie à l'aide de la fiche d'activités.
  • Demandez aux élèves d'apporter des corrections à leur fiche, puis de placer la version définitive dans leur journal.

Étape no 5 : Pensez-y

  • Demandez aux élèves de revoir l'explication que Mala donne des mots inuktituts (langue des Inuit) servant à désigner un, deux ou plusieurs Inuit.
  • Demandez-leur de songer à ce qui a poussé les Inuit à inventer ces mots. Discutez des raisons possibles.
  • Demandez-leur de réfléchir à un nom qui leur conviendrait et qui refléterait leur collectivité.
  • Demandez-leur d'adapter le nom à une, à deux ou à plusieurs personnes. Vous discuterez de ces noms à la prochaine rencontre.

Leçon no 3 : Mala se raconte

Mala, un garçon inuk

Écoutez cette histoire (2:40')

Téléchargement : format MP3 (2.25 Mo)

Bonjour, c'est moi, Mala. J'ai pensé à d'autres choses à te dire. Où je vis, nous nous appelons des Inuit, et une seule personne est désignée par le mot Inuk. Je suis donc un garçon inuk.

Il y a moins de 50 ans, on nous appelait les Esquimaux. D'après ce que j'ai entendu dire, Esquimau veut dire « mangeur de viande crue » dans une langue autochtone. On nous appelait ainsi puisque mes ancêtres mangeaient parfois de la viande crue; c'était un peu comme manger du sushi. Alors si tu entends le mot Esquimau, dis-toi que c'est un vieux mot.

Bien des gens ne connaissent que le mot Esquimau. C'est pourquoi je l'utilise parfois pour me faire comprendre des visiteurs qui viennent à Salluit ou des amis à qui j'écris par Internet. Les gens ne peuvent nous rendre visite en voiture puisque Salluit est à l'extrémité nord du Québec et qu'aucune route ne s'y rend. Les gens viennent surtout en avion. D'ailleurs, nous recevons aussi beaucoup de nourriture par la voie des airs. Dans l'Arctique, nous ne pouvons exploiter des fermes comme vous le faites parce qu'il fait trop froid. Maintenant, nous pouvons acheter des fruits, des légumes et même des vitamines à l'épicerie.

Comme je l'ai déjà dit, Inuk désigne une seule personne. Un Inuk est une personne - un homme ou une femme. Inuuk désigne deux personnes. Enfin, le mot Inuit en désigne plus de deux ou encore il signifie « le peuple ». Dans ma langue, cette façon de s'exprimer est très importante et elle s'applique même à nos verbes pour préciser s'il est question d'une personne, de deux personnes ou d'un groupe plus nombreux.

Leçon no 3 : Fiche d'information - Partie A

L'emplacement de Salluit, au Nunavik

Le Nunavik Note de bas de page 1

Le Nunavik s'étend sur plus de 500 000 kilomètres carrés et il se situe au nord du 55e parallèle, dans le Nord-du-Québec. Les Inuit y vivent depuis au moins 4 000 ans.

Les premiers Inuit ont gagné le Nunavik en traversant le détroit d'Hudson à partir de l'île de Baffin, pour se rendre dans ce qui est aujourd'hui le Nord-du-Québec. Ils ont vite établi leurs campements sur ce territoire de chasse prolifique. Au fil des siècles, des groupes d'Inuit se sont déplacés vers le sud en longeant la côte du Labrador et la côte est de la baie d'Ungava. À la même période, d'autres groupes naviguant sur les eaux occidentales du détroit d'Hudson ont débarqué dans la région d'Ivujivik. Ils ont fini par occuper les riches territoires de chasse de la côte est de la baie d'Hudson et de la côte ouest de la baie d'Ungava.

Il y a 700 ou 800 ans, les Thuléens sont également arrivés au Nunavik, apportant avec eux le qajaq et leur long umiaq couvert de peaux. Là, ils ont établi des peuplements permanents, plus populeux que les campements nomades des résidants qui les ont précédés.

Toutefois, ce n'est qu'au 17e siècle que les Inuit au Nunavik ont commencé à prendre contact avec les quelques explorateurs et chasseurs de baleines européens qui se rendaient dans certaines parties de leur territoire. Petit à petit, étant donné l'arrivée des commerçants de fourrures et des missionnaires, la vie des Inuit au Nunavik a commencé à changer. Le christianisme et la dépendance grandissante des Inuit à l'égard des marchandises échangées avec le Sud se sont fait sentir.

À la fin des années 1950, la plupart des Inuit au Québec avaient délaissé leurs campements traditionnels pour s'établir dans une dizaine de collectivités de la côte du Nunavik. On a procédé à la construction d'écoles, de postes d'infirmerie et de magasins. Depuis, une collectivité n'existe plus, mais deux se sont ajoutées, ce qui porte le nombre des collectivités dans la région à 14. La chasse et la pêche sont encore pratiquées, et chaque collectivité compte un édifice où le surplus de nourriture est emmagasiné et mis à la disposition de ceux qui en ont besoin. Le partage reste une valeur importante chez les Inuit.

Signée en 1975, la Convention de la Baie James et du Nord québécois a procuré aux Inuit un avenir plus sûr et a stimulé l'activité politique. Aujourd'hui, on note un désir grandissant, chez les quelque 9 750 Inuit au Nunavik, d'exercer plus de pouvoir dans leur région, comme c'est le cas des Inuit habitant le nouveau territoire appelé Nunavut.

L'inuktitut est la langue dominante des collectivités au Nunavik. Les enfants apprennent tout dans leur langue jusqu'en troisième année, puis leurs cours se déroulent principalement en anglais ou en français. Les enseignants et conseillers inuits sont formés dans le cadre d'un partenariat entre la Commission scolaire Kativik et la faculté d'éducation de l'Université McGill. De nombreux enseignants créent et mettent à l'essai du matériel d'apprentissage de la langue ou autres pour les Inuit. En outre, la Commission scolaire Kativik revoit constamment son programme d'études officiel afin qu'il réponde aux besoins traditionnels et contemporains des élèves.

Leçon no 3 : Fiche d'information - Partie B

Salluit : Un village côtier du Nunavik

Salluit est la cinquième plus grande collectivité inuite au Nunavik. Elle se trouve à la pointe nord-ouest du Québec, qui surplombe le détroit d'Hudson, tout juste avant que les eaux salées venues de l'Atlantique se jettent dans la baie d'Hudson.

Les sages ne s'entendent pas sur l'origine du nom Salluit. Voici néanmoins une histoire qui fournit une explication. Avant même que l'endroit soit habité, certains chasseurs ont dit qu'on y trouvait du gibier en abondance. Lorsque d'autres s'y sont rendus pour chasser, ils n'ont rien trouvé. Le mot Salluit fait référence à cette illusion de territoires de chasse abondante.

Cette collectivité côtière est entourée de montagnes, ce qui explique qu'on ne peut voir au loin vers les terres, et le sol qu'elle foule s'incline vers les eaux environnantes. La municipalité est nichée dans une très petite parcelle de terre. Les 600 à 700 résidants ont construit leur maison près les unes des autres et ils puisent leur eau dans des sources fraîches et délicieuses. La plupart des résidants de Salluit, les Sallumiut, parlent inuktitut.

En 1958, la petite île Qikirtaq, à l'entrée de la baie de Sugluk, a fait l'objet de fouilles archéologiques. Les données recueillies ont démontré que les Dorsétiens devaient s'être établis dans la région de Salluit plus ou moins entre les années 800 avant Jésus-Christ et 1000 de notre ère. À titre d'exemple, les chercheurs ont mis au jour le masque miniature de Sugluk, qui était taillé dans l'ivoire et ne faisait que deux centimètres. Ils ont déterminé qu'il datait environ de l'an 400 avant Jésus-Christ.

L'histoire récente de Salluit a débuté en 1925, année où un négociant en fourrures indépendant y a ouvert son poste de traite. La concurrence était féroce, toutefois, et la Compagnie de la baie d'Hudson n'a pas tardé à établir son poste de traite juste en face, dans la baie de Sugluk. En 1930, la Compagnie de la baie d'Hudson a construit sous un même toit un magasin et une unité résidentielle à l'endroit qui est aujourd'hui appelé Salluit. Toutefois, la chute des prix a mis fin aux belles années du commerce de la fourrure vers 1936.

La mission catholique installée à Salluit en 1930 n'est restée en activité que pendant près de 20 ans. En 1955, une mission anglicane y a élu domicile et, deux ans plus tard, une école fédérale de jour ouvrait ses portes. À mesure que les services publics se sont multipliés, les Inuit ont commencé à emménager dans la petite collectivité. Les premières habitations ont été construites en 1959. De nombreux Sallumiut ont uni leurs efforts et, en 1968, ils ont ouvert une coopérative. Salluit est officiellement devenue une municipalité en 1979.

Leçon no 3 : Fiche d'activités

L'emplacement de Salluit, au Nunavik

Travaillez en groupes de trois pour trouver les renseignements manquants.

  1. Le Nunavik couvre une superficie de plus de _____________ kilomètres carrés, et les Inuit y vivent depuis _____________ ans.
  2. Il y a 700 ans, les Thuléens sont arrivés dans la région aujourd'hui désignée comme le Nord-du-Québec et ils ont apporté avec eux le ______________________ et leur long _____________________ couvert de peaux.
  3. Deux événements ont changé la vie des premiers Inuit, soit : _________________________________________ et _____________________________________________.
  4. Le Nunavik compte aujourd'hui _____________ collectivités.
  5. La langue dominante des collectivités au Nunavik est l' _________________________________.
  6. Salluit est la _____________ plus grande collectivité au Nunavik.
  7. Certains croient que l'origine du nom Salluit s'explique par l'histoire suivante :
    _______________________________________________________________
  8. Un petit masque découvert dans la région de Salluit indique que les Dorsétiens ont dû occuper ce territoire dès ___________________.
  9. En 1930, la _______________________________ a ouvert des magasins pour le commerce de la fourrure, et ceux-ci ont cessé leurs activités vers 193en raison du déclin marqué du commerce.
  10. La première école à Salluit a ouvert ses portes en ___________________.
    Salluit est officiellement devenue une municipalité en ___________________.

Leçon no 4 : La chronologie de l'histoire des Inuit

Établir le lien

Demandez aux élèves de faire connaître leurs nouveaux noms, au singulier et au pluriel. Demandez-leur de parler d'une chose qui a retenu leur attention jusqu'ici.

Objectif de la leçon

À la fin de la leçon, l'élève sera en mesure :

  • de déterminer l'ordre chronologique de divers événements marquants associés à l'histoire des Inuit et à leur arrivée dans l'Arctique canadien.

Matériel requis

  • Mala se raconte, Leçon no 4
  • Fiches d'information de la Leçon no 4 - une copie par groupe
  • Plusieurs feuilles de bloc-notes (environ 10 centimètres de largeur)
  • Colle

Étape no 1 : Énoncez le but

  • L'histoire inuite est riche et truffée d'événements. Pour aider les élèves à comprendre pleinement les difficultés et les changements que les Inuit ont dû surmonter lorsqu'ils se sont installés dans ce qu'on appelle aujourd'hui le Canada, il importe d'examiner les événements majeurs qui ont jalonné leur histoire.

Étape no 2 : Énoncez la stratégie

  • Expliquez aux élèves qu'ils devront travailler en groupes pour dresser l'ordre chronologique des événements marquants de l'histoire inuite.

Étape no 3 : Suivez la procédure

  • Répartissez les élèves en groupes de trois ou de quatre.
  • Remettez à chaque groupe de la colle et trois ou quatre feuilles de bloc-notes.
  • Remettez à chaque groupe les fiches d'information de la Leçon no 4.
  • Demandez-leur de lire les documents, de repérer les dates et les événements importants, de les noter et de les placer par ordre chronologique.

Étape no 4 : Maximisez l'apprentissage

  • Demandez aux élèves d'afficher leur relevé chronologique dans la classe. Dites-leur de se choisir un porte-parole, qui présentera leur travail aux autres groupes.

Étape no 5 : Pensez-y

  • Demandez aux élèves ce qui les a surpris le plus au sujet des faits qu'ils ont découverts aujourd'hui.
  • Demandez aux élèves de songer à la façon dont ces événements historiques ont influencé le mode de vie actuel des Inuit.
  • Dites-leur d'inscrire leurs réflexions dans leur journal et de se préparer à les communiquer au prochain cours.

Leçon no 4 : Mala se raconte

D'où venons-nous?

Écoutez cette histoire (3:30')

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Quand une question me trotte dans la tête, je vais habituellement voir mes grands-parents. Par contre, une fois chez eux, la politesse veut que je ne pose pas de questions tout de suite en arrivant. Je me rappelle qu'un jour, j'étais assis avec ma grand-mère et je buvais du thé en mangeant du bannock (une sorte de pain). Après avoir passé un peu de temps avec elle, je lui ai demandé : « D'où venons-nous? »

Elle m'a jeté un regard pensif, puis elle a commencé à m'expliquer : « Quand j'étais enfant, mon grand-père me racontait des histoires qui étaient très importantes pour nous. » Mes deux grands-parents me disent cela souvent. Quand elle s'est mise à m'expliquer, je me suis dit : « Ma grand-mère a déjà été une petite fille! Je ne peux l'imaginer toute petite. Il semble qu'elle a toujours été vieille et sage - comme mes parents. »

Ma grand-mère m'a expliqué que plusieurs types de personnes venues de l'Ouest ont habité la région avant nous. Les Tuniit formaient un de ces groupes. Elle m'a dit qu'ils étaient plus petits que les Inuit mais beaucoup plus forts. « Tu peux encore voir les énormes rochers qui ont été déplacés là où ils vivaient », a-t-elle poursuivi. J'ai essayé de me représenter leur force et leur grandeur exactes. Ma grand-mère m'a dit que, lorsque les Inuit sont arrivés il y a très longtemps, les Tuniit leur avaient ouvert la voie. Je me demande parfois où sont rendus les Tuniit. Comment se fait-il qu'on ne les voie plus et, s'ils sont toujours dans les parages, pourquoi ne les croise-t-on jamais?

« Les gens du Sud, eux, disent qu'il y avait aussi un groupe appelé les Dorsétiens. Nous habitons aujourd'hui les terres de ce peuple. Ces gens le savent puisqu'ils sont venus du Sud et ont commencé à creuser la terre autrefois habitée par les Dorsétiens. Ces derniers n'avaient pas d'outil en fer parce qu'ils utilisaient strictement ce qu'ils trouvaient dans leur environnement », m'expliquait grand-mère.

Je me souviens aussi que, comme elle me racontait ces histoires, une chanson jouait à la radio. Il s'agissait d'une chanson de Jobie Arnaituk, de Kangiqsujuaq, la collectivité la plus proche à l'est de Salluit. Sa chanson parlait de son grand-père, qui était allé chasser le phoque sur une banquise, dont un fragment s'est détaché sous ses pieds. L'homme a été emporté et s'est perdu. C'est de cette façon qu'il « s'est retrouvé à l'est », disait la chanson.

Leçon no 4 : Fiche d'information

La chronologie de l'histoire des Inuit

De nombreux archéologues croient que, il y a environ 10 000 ans, des bandes de chasseurs nomades en Sibérie ont suivi les animaux qui migraient vers l'Alaska, en traversant le détroit de Béring. À mesure que reculaient les glaciers de la période glaciaire, mais avant que la majeure partie du détroit soit submergée par les eaux fondantes, ces chasseurs suivaient les hardes qui venaient brouter la végétation de ce pont continental. Ces chasseurs, les premiers Inuit en Amérique du Nord, ont fini par arriver en Alaska pour y former des collectivités côtières. La plupart de ces collectivités ont adopté une culture fondée sur les ressources océaniques et chassaient les animaux marins.

Il y a à peu près 4 000 ans, les groupes inuits ont commencé à se disperser dans tout l'Arctique canadien, allant jusqu'au Groenland vers l'est. Chasseurs de boeufs musqués et de caribous, ces peuples pré-dorsétiens ont apporté avec eux la culture axée sur les ressources de l'océan que leur avaient léguée leurs ancêtres en Alaska.

Puis, ces peuples se sont mêlés aux Inuit de la culture dorsétienne, qu'on appelait les Tuniit, à moins qu'ils ne leur aient cédé la place. Cette culture plus récente, qui a fait surface à la grandeur de l'Arctique il y a environ 3 000 ans, s'appuyait également sur les ressources de la mer. Ces peuples dorsétiens ont construit d'assez grandes habitations permanentes pour l'hiver, qu'ils couvraient probablement de mottes de gazon. En été, ils se logeaient dans des tentes rectangulaires fabriquées de peaux d'animaux chassés dans la région. Des sculptures miniatures très délicates ont été retirées des sites occupés par les Dorsétiens. La tradition orale des Inuit décrit les Dorsétiens comme étant incroyablement forts mais très doux. Pour une raison encore inexpliquée, ils sont disparus de la majeure partie de l'Arctique voilà plus ou moins 1 000 ans.

Il y a de 800 à 1 000 ans environ, la dernière vague d'Inuit a commencé à déferler sur l'Arctique canadien. Ces gens étaient les Thuléens, ancêtres des Inuit contemporains. Ils ont apporté de nouvelles techniques, comme les attelages de chiens, le qamutik (traîneau à chiens), l'igluvigaq (maison de neige) et des armes perfectionnées. Comme tous les groupes qui les ont précédés, ils parlaient des dialectes de l'inuktitut, la langue des Inuit.

À l'arrivée d'explorateurs comme Martin Frobisher, à la fin du 16e siècle, et Henry Hudson, au début des années 1600, la culture traditionnelle des Inuit a commencé à changer mais petit à petit. Après ces hommes, d'autres Européens, par exemple, William Baffin et Thomas James, sont venus chercher le légendaire et mystérieux passage du Nord-Ouest, une route au nord des Amériques sur laquelle ils fondaient tous leurs espoirs et qui procurerait un accès facile aux richesses de l'Asie. Même si tous ces explorateurs ont laissé leur nom sur les cartes géographiques de l'Arctique, aucun d'entre eux n'a beaucoup influencé la vie des Inuit.

Puis, les chasseurs de baleines ont sillonné l'Arctique du milieu du 18e siècle à la fin du 19e siècle. Les capitaines les plus avisés embauchaient des marins inuits expérimentés et ils leur donnaient des baleiniers. Ces embarcations avaient sensiblement la même grandeur et la même forme que l'umiaq - un long bateau non ponté et couvert de peaux de phoque qu'on utilisait pour transporter le campement d'un endroit à un autre -, mais elles étaient faites de bois et de métal.

C'est alors que la vie des Inuit s'est mise à changer rapidement. Dans ce qu'on appelle aujourd'hui Kivalliq (autrefois le district de Keewatin), même les Ahiarmiut (autrefois appelés Gens du Chevreuil ou Gens du Caribou par certains Inuit) ont commencé à entendre parler des chasseurs de baleines. Kivalliq est situé en face du Nunavik, sur la côte ouest de la baie d'Hudson. Graduellement, bon nombre des Ahiarmiut, le seul groupe inuit habitant des terres intérieures, se sont déplacés vers la côte et ont cessé de respecter leur tradition qui consistait à suivre le trajet migratoire du caribou. Ils travaillaient dans des endroits où on extrayait l'huile de la chair de baleine pour la vendre dans le Sud et en Europe. Pour la première fois, les Inuit, qui ont toujours utilisé toutes les parties des baleines capturées, voyaient la majeure partie d'une carcasse jetée en pure perte. Les chasseurs de baleines du Sud ne voulaient que l'huile et les fanons. N'affichant aucun respect pour la baleine, ces hommes laissaient les gigantesques carcasses s'enfoncer dans l'eau.

Les commerçants de fourrures se sont ensuite manifestés et ils ont établi leurs postes de traite d'un bout à l'autre de l'Arctique canadien. De nombreux groupes d'Inuit s'étaient déjà procuré des fusils, mais les commerçants ont répandu l'usage des armes partout. Ils fournissaient également des pièges et des munitions, que les chasseurs pouvaient payer plus tard, lorsqu'ils revenaient avec des fourrures.

Les missionnaires, qui ont suivi les commerçants, ont perturbé bien davantage le monde des Inuit. Entre autres, ils s'efforçaient de changer le régime de croyances inuit. Pendant des siècles, les Inuit avaient cru que chaque élément de la nature avait un esprit et qu'il fallait le respecter. Dès leur arrivée, les missionnaires ont dit aux Inuit que tout ce en quoi ils avaient cru depuis si longtemps était faux.

Au Groenland et au Labrador, des missionnaires moraves ont créé un alphabet romain pour les dialectes inuits qu'on y parlait. Ils ont rédigé des livres à l'aide de ce nouvel alphabet et ils ont ouvert des écoles pour en faire l'enseignement. Dans le Nord-du-Québec, des missionnaires anglicans désirant élaborer un alphabet pour l'inuktitut (la langue inuite) en ont fait autant. Ces anglicans du Québec n'ont pas utilisé l'alphabet romain mais l'alphabet syllabique (voir le syllabaire à la page 83) que James Evans avait créé pour les Cris au Manitoba en 1845. Ils se sont servis de ses quelque 50 symboles pour représenter les sons de l'inuktitut.

Enfin, en 1883, E. J. Peck a mis au point le syllabaire inuit et a commencé à l'enseigner aux gens du Poste-de-la-Baleine, tout près de la baie Cumberland. Cette collectivité est aujourd'hui appelée Kuujjuaraapik, en inuktitut, et Whapmagoostui, en cri. Les Inuit ont vite appris l'écriture syllabique. En un rien de temps, ils se sont mis à écrire à leurs parents et amis et ils acheminaient leurs lettres par l'entremise des baleiniers.

Dans les années 1940, le gouvernement du Canada a commencé à s'intéresser de façon marquée au Nord, en partie pour protéger l'Arctique pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a mis en place des détachements de la Gendarmerie royale du Canada dans l'Extrême-Arctique pour défendre les terres du Nord et pour offrir des services qu'il croyait utiles aux Inuit. Le gouvernement a ouvert des écoles et des postes d'infirmerie. Les enfants inuits étaient tenus de fréquenter l'école; les familles devaient donc s'installer dans des peuplements et abandonner leur style de vie nomade traditionnel.

Leçon no 5 : Les Inuit d'un bout à l'autre du globe

Établir le lien

Demandez aux élèves de revoir ce qu'ils ont appris sur l'histoire des Inuit. Dites-leur de se trouver un partenaire et d'échanger les réflexions qu'ils ont inscrites dans leur journal. Demandez aux élèves d'échanger avec les autres.

Objectifs de la leçon

À la fin de la leçon, l'élève sera en mesure :

  • de repérer sur une carte les divers peuplements inuits dans l'Arctique canadien;
  • de nommer au moins cinq faits intéressants concernant une collectivité inuite et ses membres;
  • de nommer les divers peuplements et groupes inuits dans l'Arctique.

Matériel requis

  • Mala se raconte, Leçon no 5 - une copie par élève
  • Fiche d'activités de la Leçon no 5 - une copie par groupe
  • Fiche d'information de la Leçon no 5, parties A à F - une copie par groupe
  • Carte géographique du Canada et du monde entier
  • Papillons adhésifs

Étape no 1 : Énoncez le but

  • Expliquez aux élèves que, pour bien comprendre les Inuit d'aujourd'hui, il est important de connaître les divers groupes inuits qui peuplent l'Arctique et de savoir où ils se trouvent.

Étape no 2 : Énoncez la stratégie

  • Dites aux élèves qu'ils travailleront en groupes pour apprendre le nom des divers groupes inuits dans l'Arctique ainsi que leur emplacement. Expliquez-leur qu'ils recevront une fiche d'activités qui les aidera à recueillir de l'information, qu'ils partageront par la suite avec le reste de la classe. Rappelez-leur que chacun d'entre eux devra participer à la collecte de renseignements et à la présentation en classe.

Étape no 3 : Suivez la procédure

  • Divisez la classe en six groupes de travail.
  • Remettez à chaque groupe une copie de la fiche d'activités de la Leçon no 5 et une copie de la fiche d'information no 5, parties A à F.
  • Expliquez aux élèves qu'ils auront 15 minutes pour prendre connaissance de l'information (confier la lecture à un membre du groupe) et répondre aux questions de la fiche d'activités. Rappelez-leur qu'ils doivent prévoir du temps pour situer le groupe inuit sur la carte.

Étape no 4 : Maximisez l'apprentissage

  • Demandez à chaque équipe d'indiquer le nom du groupe inuit qu'elle devait étudier et de situer ce groupe.
  • Placez des papillons adhésifs sur la carte pour situer les diverses collectivités.
  • Demandez aux groupes de dévoiler à tour de rôle les faits intéressants qu'ils ont appris.

Étape no 5 : Pensez-y

  • Soulignez aux enfants que l'information qu'ils ont communiquée fait ressortir le caractère riche et mouvementé de l'histoire des Inuit. Demandez-leur de nommer trois choses qu'ils retiendront de la leçon d'aujourd'hui et qui les ont aidés à comprendre les Inuit. Demandez-leur de noter ces renseignements dans leur journal et de se préparer à les partager avec les autres au prochain cours.

Leçon no 5 : Mala se raconte

Mala va à Kuujjuaq

Écoutez cette histoire (3:26')

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Cet été, j'ai fait un voyage à Kuujjuaq. Avec l'équipe de soccer de l'école, j'ai pris l'avion pour aller participer à un tournoi en salle qui se jouait entre des équipes du Nunavik. Nous avons disputé de nombreuses parties puisque nous nous sommes rendus aux demi-finales. Malheureusement, nous avons été battus par une très bonne équipe d'Ivujivik. J'ai eu beaucoup de plaisir, par contre, et je me suis fait de bons amis.

Pendant mon séjour à Kuujjuaq, j'ai habité chez un de mes oncles. J'ai passé la plupart de mes soirées à jouer à des jeux vidéo et à manger des croustilles avec mes cousins et leurs amis. Un soir, nous avons dû arrêter de jouer parce que d'autres visiteurs sont arrivés. C'étaient des Inuit d'un autre pays; ils ont dit qu'ils étaient venus à Kuujjuaq et qu'ils séjourneraient eux aussi dans la famille de mon oncle.

L'une de ces personnes m'a demandé d'où je venais. Je lui ai répondu : « Je suis de Salluit. Et toi? » Elle m'a dit qu'elle habitait à Nuuk, au Groenland. Elle a piqué ma curiosité, alors je lui ai demandé : « C'est comment la vie au Groenland? » « Eh bien!, pour commencer, je parle inuktitut moi aussi, a-t-elle ajouté. Toutefois, le Groenland est un peu différent parce qu'il fait partie du Danemark. Donc, je parle aussi danois. »

Ce groupe d'Inuit au Groenland était venu à Kuujjuaq pour prendre part à un grand rassemblement international d'Inuit. La rencontre n'avait rien d'ordinaire. Elle s'adressait aux Inuit en Sibérie (Russie), en Alaska (États-Unis), au Canada et au Groenland. J'ignorais que des Inuit habitaient la Russie! On m'a dit que leur rencontre s'appelait la Conférence circumpolaire inuit et qu'elle avait lieu tous les quatre ans.

Je suis resté assis encore un peu à discuter avec les nouveaux visiteurs et j'en ai appris plus sur les Inuit habitant d'autres pays et sur la raison de ces rencontres. Ces derniers ont expliqué le but de telles rencontres en disant : « Elles prouvent que les Inuit travaillent ensemble pour assurer l'avenir de tout l'Arctique. » Après un petit bout de temps, nous sommes retournés à nos jeux vidéo.

Juste avant de m'endormir, ce soir-là, je me souviens m'être dit qu'un jour, peut-être, je participerais à une grande assemblée et que je rencontrerais beaucoup d'Inuit vivant dans d'autres pays.

Leçon no 5 : Fiche d'information - Partie A

Les Yupik et les Tchouktche en Sibérie

Les Yupik vivent le long de la côte est de la péninsule de Tchoukotka, en Sibérie, et sur l'île Saint Lawrence, en Alaska. Ils étaient principalement des gens de la mer qui, au printemps et à l'automne, chassaient les mammifères marins à bord de grands canots de mer. Ils capturaient également des animaux terrestres et des oiseaux marins et ils mangeaient des oeufs et des plantes comestibles.

Pendant le régime soviétique, le gouvernement communiste a affaibli le mode de vie des Yupik, fermé leurs villages et forcé la population à s'assimiler aux nouveaux arrivants venant du Sud. Aujourd'hui, les Yupik renouent avec certains aspects de leur culture, et un fort mouvement soutient le retour à leurs propres collectivités.

Les Tchouktche sont des Inuit qui habitent l'extrême nord-est de la Sibérie depuis environ 7 000 ans. Traditionnellement, ils gardaient des rennes et troquaient les produits dérivés du renne avec les gens de la côte contre du poisson, de l'huile et des peaux de morse. Malgré un mode de vie souvent rude, ce peuple fier et autonome n'hésite pas à défendre sa liberté. Il est intéressant de savoir que les hommes et les femmes tchouktches prononcent leurs mots différemment.

Les Tchouktche habitent tout près des Yupik en Sibérie et ils ont adopté leurs techniques pour pêcher et chasser les gros mammifères marins. Les Tchouktche, eux, ont influencé l'organisation sociale et la culture matérielle des Yupik. Le changement s'est opéré graduellement, en dépit des conflits entre les deux groupes. La tradition orale des Yupik parle des Tchouktche colériques et des Yupik pacifiques.

Dans les années 1920, on disait des Tchouktche qu'ils formaient une nation saine et forte. Depuis, des résidus radioactifs et des métaux lourds se sont insinués dans la chaîne alimentaire de ce peuple, entraînant diverses maladies. Chez les Tchouktche, seulement 40 % des naissances se déroulent normalement. Ce peuple est aux prises avec de très hauts taux de suicide et d'alcoolisme.

La guerre froide a séparé les Tchouktche et les Yupik pendant bien des années, mais, depuis 1988, les deux peuples ont rétabli le contact.

Leçon no 5 : Fiche d'information - Partie B

Les Yupik en Alaska

Les Yupik en Alaska sont de proches parents des Yupik habitant la Sibérie. Même si leur mode de vie a lui aussi subi de nombreux changements radicaux, les Yupik forment aujourd'hui le plus important groupe autochtone en Alaska. Heureusement, une bonne partie d'entre eux ont conservé leur langue : le yupik central. À l'école, près du tiers des enfants apprennent le yupik central comme langue maternelle.

Les Yupik en Alaska peuplent de petits villages côtiers répartis le long de la mer de Béring et des cours inférieurs du fleuve Yukon et de la rivière Kuskokwin. Même si peu de routes se rendent à ces villages, les gens se relient au monde extérieur au moyen de l'ordinateur, du téléphone et de vols aériens quotidiens. De nombreux Yupik, dont les ancêtres chassaient les animaux marins, travaillent aujourd'hui dans des écoles, des magasins, des bureaux du gouvernement ou des entreprises de pêche commerciale. Toutefois, certains vivent pratiquement à la manière de leurs ancêtres : ils chassent le morse, l'orignal et le caribou, quoiqu'ils aient habituellement recours à des techniques modernes. Les Yupik chassent la baleine mais moins qu'autrefois. Ils pêchent aussi le saumon et la truite, cueillent des légumes sauvages et des petits fruits et ramassent des oeufs. Des activités communautaires réunissent les gens et aident les enfants à comprendre leur culture et à en être fiers.

Les Inupiaq en Alaska

Des fouilles archéologiques ont démontré que les Inupiaq vivent en Alaska depuis plus de 10 000 ans. Les collectivités inupiaqs formaient les villages les plus au nord de l'Alaska, le long de Norton Sound, et elles s'étalaient vers le sud jusqu'à la frontière canadienne. Les plus grandes populations étaient nichées le long du trajet emprunté par les mammifères marins. Les Inupiaq chassaient la baleine boréale dans des embarcations recouvertes de peaux et ils harponnaient et traînaient des baleines de 50 tonnes jusqu'au rivage. Certains vivaient dans des peuplements côtiers, et d'autres optaient pour une vie plus nomade.

De nos jours, environ le tiers des Inupiaq vivent dans des villages et des villes, et les deux tiers habitent des villages ancestraux et de grands centres construits sur d'anciens sites de commerce. Bon nombre d'entre eux sont encore des pêcheurs de saumon, des gardiens de rennes et des chasseurs de caribous ou de mammifères marins. Comme avant, les femmes sont nombreuses à travailler la fourrure, à coudre des vêtements pour leur famille et à fabriquer des paniers en écorce de bouleau.

Leçon no 5 : Fiche d'information - Partie C

Les Inuvialuit ou les Inuit du Mackenzie

Les terres inuvialuites couvrent environ 800 kilomètres à partir de la frontière de l'Alaska jusqu'à l'archipel arctique, qui baigne dans le golfe Amundsen. Elles englobent la région du delta du Mackenzie, où se trouvent les villes modernes que sont Aklavik, Inuvik et Tuktoyaktuk. Cette région est la plus riche de l'Arctique en végétation, en animaux marins et, sans doute, en animaux terrestres. Étant donné l'abondance de la nourriture, les gens forment de grandes collectivités.

Même si les Inuvialuit construisaient des maisons de neige, leurs habitations permanentes étaient bâties de billes de bois flotté couvertes de mottes de gazon. Les plus grands villages comptaient une maison de danse, qui faisait environ 20 mètres de longueur.

Lorsque les Européens ont croisé les Inuvialuit pour la première fois, au 18e siècle, ces derniers étaient environ 2 500. Pendant près de 500 ans, ils ont vécu dans une paix et une abondance relatives, évitant leurs ennemis du Sud, les Dénés, qui en faisaient tout autant. Le contact avec les Européens a amené des maladies, qui ont décimé la population inuvialuite pendant un certain temps. Aujourd'hui, il y a environ 3 000 Inuvialuit, et leurs terres s'étendent jusqu'à l'île Holman, dans le Centre de l'Arctique.

Les Inuit dans le Centre de l'Arctique

Les Inuit du Cuivre et les Netsilik (Gens du Phoque) ont été les derniers de leur culture à subir l'influence des Européens. Ils occupent le Centre-Nord de l'Arctique et sont étroitement apparentés aux Inuvialuit.

Les Inuit du Cuivre occupent depuis 1 000 ans les îles Banks et Victoria ainsi que les terres continentales environnantes. À la fin du 19e siècle, leur population de quelque 800 personnes se divisait au printemps et à l'été en groupes d'environ 50 personnes. Ainsi, il se déplaçaient à l'intérieur des terres pour pêcher et chasser le boeuf musqué et le caribou. En hiver, plusieurs de ces groupes de chasseurs se réunissaient et formaient des villages parsemés de maisons de neige construites sur la glace marine, où ils chassaient le phoque.

Leur nom provient du cuivre avec lequel ils fabriquaient des couteaux de fantaisie et d'autres objets, qu'ils échangeaient jusqu'en Alaska. Au début du 20e siècle, le contact avec les Européens a poussé les Inuit du Cuivre à abandonner leur mode de subsistance indépendant axé sur la chasse pour s'adonner au piégeage dans le but de faire le commerce de la fourrure. Aujourd'hui, ce groupe inuit vit dans les villages appelés Sachs Harbour, Cambridge Bay, Holman, Coppermine et Bathurst Inlet.

Les Netsilik sont les Gens du Phoque, mais, comme leurs voisins les Inuit du Cuivre, ils chassaient le caribou, le boeuf musqué et l'ours polaire. Ils parcouraient leur territoire de 259 000 kilomètres carrés, qui se situe entre le détroit de Victoria, la baie Comité et l'île Somerset, et ils en avaient une connaissance intime. Les Netsilik avaient tendance à former de petits groupes de chasseurs, qui se dispersaient dans cette vaste région. Même s'ils franchissaient souvent de grandes distances pour se procurer des marchandises venant du Sud auprès des premiers explorateurs, leurs méthodes traditionnelles n'ont été menacées qu'à partir de 1923, lorsque la Compagnie de la baie d'Hudson a établi son premier poste de traite sur l'île du Roi-Guillaume. De nos jours, les Netsilik vivent surtout dans les villages appelés Spence Bay, Pelly Bay et Gjoa Haven.

Leçon no 5 : Fiche d'information - Partie D

Les Inuit au Nunavut

Le 1er avril 1999, le Nunavut devint réalité! Le Nunavut - troisième territoire du Canada - couvre près de deux millions de kilomètres carrés (presque le cinquième des terres émergées du pays) dans l'Est de l'Arctique canadien. Il abrite trois régions, soit Qikiqtaaluk (île de Baffin), Kivalliq (district de Keewatin) et Kitikmeot (Centre de l'Arctique).

L'arrivée dans cette région des Inuit de l'île de Baffin remonte à au moins 4 000 ans. Les premiers nomades de ce groupe vivaient dans des tentes faites de peaux et non dans un igluvigaq. Contrairement aux groupes inuits de l'île de Baffin qui ont suivi, ils ne se déplaçaient pas en traîneau à chiens.

Le premier contact connu entre les Inuit de l'île de Baffin et les Européens a eu lieu au 16e siècle, lorsque des explorateurs britanniques, à la recherche du passage du Nord-Ouest, ont abouti près de ce qu'on appelle aujourd'hui Iqaluit. Puis, les chasseurs de baleines, les commerçants de fourrures et les missionnaires sont arrivés, apportant avec eux des marchandises du Sud. Il a fallu attendre le 20e siècle avant que les Inuit ressentent pleinement l'influence des nouveaux venus. Au cours de cette période, la Gendarmerie royale du Canada a établi ses postes, le gouvernement fédéral a implanté un régime scolaire typique du Sud et les postes de traite ont été transformés en magasins.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Armée de l'air américaine a construit une base à Frobisher Bay, et les Inuit dans la région en ont subi les effets. De nos jours, Frobisher Bay a été rebaptisée Iqaluit et est devenue la capitale du Nunavut. L'inuktitut est la langue utilisée dans la plupart des classes, de la maternelle à la troisième année. Les problèmes qu'on trouve au Sud sont maintenant largement répandus au Nunavut. Par exemple, les itinérants se multiplient à Iqaluit. Aujourd'hui, par contre, grâce à la création du Nunavut, les Inuit peuvent garder un oeil sur leurs propres terres et ils travaillent activement à raviver leurs valeurs et leur culture.

Leçon no 5 : Fiche d'information - Partie E

Les Inuit au Labrador

Contrairement à la plupart des Inuit, les Inuit au Labrador entretiennent des relations avec les Européens depuis des siècles. Ils ont croisé les chasseurs de baleines et pêcheurs basques dans le Sud du Labrador dès 1540. Même si les deux groupes se livraient parfois à un commerce pacifique dans le Nord, ils ont généralement entretenu des relations hostiles tout au long du 17e siècle. Les Inuit pillaient les campements de pêche désertés pendant l'hiver et ils emportaient tout ce qu'ils jugeaient utile. À leur retour, les pêcheurs tuaient quelques Inuit. Toutefois, les Inuit avaient pris goût aux marchandises européennes et ils étaient prêts à faire du troc pour en obtenir davantage. Le principal objet de commerce était les fanons de la baleine boréale. En Europe, ces derniers servaient à fabriquer des supports à corset, des brosses et d'autres marchandises vendues à prix fort.

Même si, en été, les groupes d'Inuit se déplaçaient vers le sud, se rendant aussi loin qu'au détroit de Belle-Isle, ils revenaient dans l'Arctique chaque hiver pour s'adonner à la chasse traditionnelle. Aucun non-Inuit n'habitait cette région jusqu'à ce que les missionnaires moraves établissent leur première mission au Labrador en 1771, fondant par la même occasion un village appelé Nain. Entre 1771 et 1902, sept autres missions se sont installées sur la côte du Labrador. Bien que les missionnaires comptaient avant tout répandre le christianisme, ils ont aussi exploité des postes de traite pour financer les missions, ont donné des soins médicaux et ont tenu des écoles, où ils enseignaient la lecture.

La Compagnie de la baie d'Hudson a acheté les postes de traite moraves en 1926 et, après que Terre-Neuve est entrée dans la Confédération canadienne, en 1949, le gouvernement fédéral s'est chargé d'offrir aux Inuit de l'enseignement et des services médicaux. Pendant 150 ans, l'enseignement dans les écoles était offert en inuktitut. À partir de 1949, par contre, tous les cours se donnaient en anglais, et les gens ont donc commencé à perdre la maîtrise de leur langue maternelle. Depuis deux décennies seulement, l'inuktitut a été réintégré au programme d'études. L'Association des Inuit du Labrador s'efforce avec d'autres de préserver la langue et la culture des Inuit.

Leçon no 5 : Fiche d'information - Partie F

Les Inuit au Kalaallit Nunaannit (Groenland)

Les premiers Inuit ont migré vers le Groenland (Kalaallit Nunaannit) il y a environ 4 500 ans. Au fil des siècles, deux autres vagues de migration ont suivi. Tous ces groupes ont élu domicile sur les riches territoires de chasse de l'île. Il y a de cela près de 1 100 ans, les Thuléens, les ancêtres des Groenlandais d'aujourd'hui, se sont installés dans les parties est et ouest du Groenland. La culture des Thuléens était plus avancée que celle des peuples déjà établis. À bord du qajaq et de l'umiaq, les peuples thuléens chassaient les mammifères marins, dont leur principale proie, la baleine boréale de 40 tonnes.

Les Thuléens ont créé des peuplements plus nombreux que ceux des groupes nomades qui les ont précédés et, pour la première fois, ces peuplements sont permanents. Cela a créé une structure sociale plus centralisée et régie par un dirigeant choisi. Afin de situer dans le temps la dernière migration des Inuit quittant l'Alaska et le Canada pour le Groenland, il faut reculer de 200 à 300 ans, à l'époque où les peuples polaires actuels, les Inughuit, se sont arrêtés dans les peuplements thuléens sur la côte nord-ouest et dans les environs.

Des fermiers scandinaves sont arrivés de l'Islande vers l'an 1000. Ils ont établi leur peuplement de l'Est dans le Sud et, plus tard, leur peuplement de l'Ouest dans la région de Nuuk. Le climat du Groenland s'est refroidi progressivement, et il n'a plus été possible d'y cultiver des terres et d'y élever du bétail. Puis, les bateaux norvégiens qui ravitaillaient les colons scandinaves ont cessé de s'y rendre en raison de problèmes politiques que connaissait l'Europe. Dans les années 1300, le peuplement de l'Ouest a commencé à s'affaiblir. Le peuplement de l'Est n'est disparu qu'au début des années 1400. Les Scandinaves qui sont restés au Groenland se sont fondus dans les populations inuites. Bon nombre de Groenlandais sont aujourd'hui d'ascendance mixte, inuite et scandinave.

Au cours des siècles suivants, les explorateurs et les chasseurs de baleines ont sillonné les côtes du Groenland, mais les Autochtones ont poursuivi leurs activités comme ils le faisaient depuis des centaines d'années. Vers 1948, des gens ont uni leurs efforts et ont amorcé la modernisation du Groenland, ou Kalaallit Nunaannit, comme on l'appelle dans la langue des Inuit. On y trouve maintenant un bon système de santé et, dans l'ensemble, une population qui se porte mieux. La pêche est devenue une industrie majeure au Groenland.

Les Groenlandais produisent l'un des plus vieux journaux du monde, le Atuagagdliutit, dont le premier exemplaire remonte à 1861. Leur littérature est très riche et, en 1960, leur taux d'alphabétisation s'élevait à 98 %. Les Groenlandais forment une nation autonome rattachée au Royaume du Danemark. Formé en 1979, le gouvernement autonome du Groenland exerce des pouvoirs législatifs complets sur les affaires internes du Groenland.

Leçon no 5 : Fiche d'activités

Les Inuit d'un bout à l'autre du globe

À l'aide des fiches d'information fournies, réponds avec ton groupe aux questions suivantes. Préparez-vous, ton équipe et toi, à présenter vos réponses à la classe.

  1. Sur quel(s) groupe(s) inuit(s) ta lecture porte-t-elle?

    _______________________________________________________________
  2. Où ces Inuit sont-ils établis? Décris-les et assure-toi de pouvoir montrer aux autres élèves où il se trouvent sur une carte géographique.

    _______________________________________________________________
  3. Dresse une liste d'au moins cinq choses que tu as apprises au sujet de ces gens.

    _______________________________________________________________

Leçon no 6 : La température et le pergélisol

Établir le lien

Demandez aux élèves de relire les commentaires qu'ils ont notés au sujet de ce qu'ils ont appris jusqu'ici sur les Inuit. Demandez-leur de partager leurs réflexions avec la classe.

Objectifs de la leçon

À la fin de la leçon, l'élève sera en mesure :

  • de définir les mots pergélisol, limite des arbres et aurores boréales;
  • de décrire le climat et la végétation typiques du Nunavik;
  • de démontrer sa compréhension du climat de l'Arctique à l'aide de divers moyens.

Matériel requis

  • Mala se raconte, Leçon no 6 - une copie par élève
  • Fiche d'information de la Leçon no 6 - une copie par élève
  • Fiche d'activités de la Leçon no 6 - une copie par élève
  • Ouvrages de référence et renseignements additionnels recueillis pour le module

Étape no 1 : Énoncez le but

  • Le climat constitue une particularité de l'Arctique canadien. En s'informant sur le climat et ses répercussions sur la végétation du Nord, les élèves seront mieux en mesure de saisir à quoi ressemble la vie dans une collectivité inuite.

Étape no 2 : Énoncez la stratégie

  • Expliquez aux élèves qu'ils travailleront individuellement et qu'ils doivent choisir une seule activité parmi celles proposées.
  • Dites-leur qu'ils doivent lire la fiche d'information de la Leçon no 6 avant de choisir leur activité.

Étape no 3 : Suivez la procédure

*Nota : Puisque les élèves seront invités à trouver des renseignements ou documents supplémentaires, il se peut que plus d'une leçon soit nécessaire pour réaliser l'exercice.

  • Distribuez des copies de la fiche d'information de la Leçon no 6.
  • Distribuez des copies de la fiche d'activités de la Leçon no 6, dans laquelle on propose des choix à l'élève.
  • Lisez à voix haute le récit Mala se raconte de la Leçon no 6.
  • Donnez aux élèves le temps de lire la fiche d'information, de choisir une activité et de la réaliser.

Étape no 4 : Maximisez l'apprentissage

  • Une fois les activités terminées, discutez des résultats avec la classe.

Étape no 5 : Pensez-y

  • Invitez les élèves à se demander si cette activité les a aidés à en apprendre plus sur les Inuit, à être conscients de la relation qui existe entre le climat, la végétation et le style de vie et à la comprendre.
  • Dites-leur d'inscrire leurs réflexions dans leur journal et de se préparer à en discuter au prochain cours.

Leçon no 6 : Mala se raconte

Mala va à la pêche sous la glace

Écoutez cette histoire (3:58')

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La pêche sous la glace est l'une de mes activités printanières préférées. À l'arrivée du printemps, les jours rallongent considérablement et la température s'élève même si l'eau reste couverte d'une épaisse couche de glace. Au printemps, les gens aiment se retrouver à l'extérieur parce qu'il y a tellement plus de lumière qu'à l'hiver et qu'ils peuvent encore se déplacer sur la glace marine. Même les jeux vidéo et la télé ne me disent pas grand-chose à cette période de l'année! Quand le printemps se pointe, il semble que mes amis et moi sommes toujours dehors.

La dernière fois que j'ai pêché sous la glace, j'accompagnais mon frère, Ittuq. Il vient toujours me chercher en motoneige parce que nous faisons un bon bout de chemin pour trouver les coins où la pêche est bonne. D'habitude, je dévale le long escalier de notre maison et je saute à bord du traîneau que mon frère tire derrière sa motoneige. Les motoneiges tirent des traîneaux à l'aide d'une longue corde, et nous les avons adaptées en y soudant une barre de fer qui sert d'attelage.

Ittuq conduit vraiment bien alors, pendant que nous descendons les rues jusqu'à la glace marine, je m'installe confortablement dans le traîneau et je regarde les maisons défiler. Les maisons à Salluit sont construites à bonne distance du sol. Elles sont un peu surélevées de sorte que la terre juste au-dessous reste gelée pendant l'été. Mon professeur de sciences dit que, si les maisons étaient assises directement sur le sol, le pergélisol fondrait et les maisons s'enfonceraient. Pergélisol veut dire que le sol est gelé en permanence, même l'été.

Lorsque nous atteignons la glace marine, mon frère prend de la vitesse et se dirige tout droit vers un lac intérieur, jusqu'à notre lieu de pêche. Il arrive que la température au printemps descende encore à -20 oC, ou même plus bas, s'il vente.

Lorsque nous arrivons à destination, il y a bien souvent déjà des trous. S'ils n'ont pas été utilisés de la journée, ils sont recouverts d'une couche de glace, que nous devons briser, puisque l'air froid gèle l'eau à la surface du trou. Lorsqu'il n'y a plus de glace dans le trou, nous jetons nos lignes à l'eau. Elles doivent descendre assez profondément parce que la glace est vraiment épaisse. La glace peut avoir environ un mètre d'épaisseur, ou parfois moins, selon l'endroit où nous pêchons.

Il ne reste plus qu'à attendre. À cet endroit, nous tentons de capturer l'omble chevalier. C'est un poisson vraiment savoureux qui ressemble un peu au saumon. Parfois, il faut beaucoup de temps pour attraper quoi que ce soit, et il arrive même que nous devions aller percer un autre trou ailleurs. Ça ne me fait rien d'attendre, par contre. Je peux me fermer les yeux tout en pêchant et sentir la chaleur du soleil sur mon visage. J'adore la pêche sous la glace au printemps.

Leçon no 6 : Fiche d'information

La température et le pergélisol

Le Nunavik est une région arctique du Québec. Il compte 14 collectivités, qui sont toutes situées le long de la côte. La survie des Inuit dans la région dépend de nombreux cours d'eau (la baie d'Hudson, le détroit d'Hudson, la baie d'Ungava et la multitude de lacs et de rivières). En hiver, les Inuit se déplacent sur de grandes surfaces de glace marine pour aller à la chasse. En été, ils pêchent dans les baies et les rivières glaciales.

À quelques centimètres de profondeur à peine, le sol du Nunavik reste gelé en permanence. C'est ce qu'on appelle le pergélisol. Les quelques centimètres du dessus - la couche active où poussent les minuscules fleurs de la toundra - dégèlent pendant le court été arctique. Sous la mince couche de toundra, on trouve une couche de terre gelée et rocailleuse qui ne se réchauffe jamais assez pour dégeler. Cette couche de terre, appelée pergélisol, reste aussi dure et imperméable que du béton.

Par ailleurs, la limite des arbres divise le Nunavik. C'est dire que, au nord de la limite, aucun arbre ne peut survivre au froid. Seuls des arbustes, des herbages et des plantes poussent tout près du sol. Au sud de la limite des arbres, on voit des bosquets de petits arbres rabougris. En réalité, la limite des arbres ne trace pas une ligne séparatrice bien droite, mais elle forme une région mitoyenne où des bosquets d'arbres nains alternent avec des zones de toundra.

Il y a plus de lumière en été, au Nunavik. Le soleil plonge tout juste au-dessous de l'horizon très tard le soir, alors il ne fait jamais complètement nuit. Les Inuit profitent donc des longs jours d'été pour se déplacer et chasser. En moyenne, l'été, la température varie entre 12 oC et 4 oC. En hiver, toutefois, le soleil ne se lève que pour quelques heures. Les lumières colorées du Nord - les fameuses et mystérieuses aurores boréales - remplissent le ciel de la nuit pendant cette longue période de froid. La première neige touche le sol vers la mi-septembre, parfois avant. En hiver, la température se situe en moyenne à -25 oC, mais elle peut chuter à -60 oC.

Leçon no 6 : Fiche d'activités

La température et le pergélisol
Quelques suggestions pour des activités d'apprentissage

Choisis l'une des activités suivantes et réalise-la à l'aide des ressources à ta portée.

1. Les lumières du Nord

Le spectacle des aurores boréales est unique au Nord. Les premiers explorateurs européens ont souvent été stupéfaits à la vue des « lumières dansantes ». Toutefois, la science fournit une explication claire à ce phénomène. Consulte des ouvrages de référence afin de pouvoir décrire comment et pourquoi ce phénomène se produit dans l'atmosphère. Les aurores boréales produisent-elles des sons? Peux-tu illustrer une aurore boréale?

2. La pure vérité

Il est parfois difficile de bien comprendre ce qu'est le pergélisol. Comment ce phénomène pourrait-il influencer la vie des Inuit? À quelles difficultés les Inuit pourraient-ils se buter lorsqu'ils construisent des maisons ou qu'ils installent des câbles électriques ou des tuyaux pour l'eau courante? En gardant ces questions à l'esprit, recommande une façon de s'y prendre pour construire une maison à Salluit et décris ta méthode. Illustre ensuite ton concept.

3. Les éponymes

Depuis environ 300 ans, de nombreux explorateurs européens ont laissé leur carte de visite dans l'Arctique. Frobisher, Hudson, James et Franklin, par exemple, ne se font pas oublier grâce à des repères géographiques nommés en leur honneur. À partir de n'importe quelle région circumpolaire, choisis une rivière ou un lac nommé en l'honneur d'une personne et dresse un rapport sur cette personne. N'oublie pas de préciser ce qu'elle a fait pour être ainsi reconnue. Fais un peu de recherche pour déterminer si le cours d'eau que tu as choisi porte aussi un nom inuktitut et si on lui a récemment redonné son nom traditionnel. Pourquoi change-t-on le nom de nombreux endroits situés au nord du 55e parallèle?

4. Que représente un nom?

Dans ce que nous appelons aujourd'hui le territoire du Nunavut, la municipalité de Frobisher Bay a officiellement pris le nom d'Iqaluit, le 1er janvier 1987. Signifiant « là où se trouve le poisson » en inuktitut, le nouveau nom avait longtemps servi aux Inuit pour désigner cette ville-centre de l'Est de l'Arctique, située sur l'île de Baffin. Au cours des 40 dernières années, bien des noms européens donnés à des lieux comme Frobisher Bay ont été remplacés par les mots utilisés à l'origine par les Inuit pour les décrire. Essaie de trouver d'autres exemples d'endroits qui ont repris leur appellation inuite d'origine. Songe à la signification des noms inuits donnés à ces endroits et à ce qu'ils évoquaient pour les personnes qui les avaient choisis. Selon toi, pourquoi les Inuit aimeraient-ils que les noms d'origine inuktitut remplacent les noms anglais et français?

5. De la poésie, s'il te plaît

Essaie de trouver un poème qui illustre la beauté d'un ou de plusieurs aspects de l'Arctique. Le poète qui l'a écrit s'est peut-être inspiré des vastes étendues, du craquement de la glace la nuit, de l'aboiement des chiens de traîneau ou même du bruissement à peine perceptible des ailes du harfang des neiges. Trouve un poème qui te plaît et fais une série de dessins qui illustrent les images que le texte a évoquées chez toi.

6. Tout est dans le nom

Le récit de Mala démontre à quel point la langue et la terminologie sont importantes pour son peuple et lui. Mala parle des noms qui étaient autrefois utilisés pour les décrire, son peuple et lui. Selon Mala, le mot Esquimau n'est pas flatteur pour les siens; il leur a été donné par des étrangers qui ne connaissaient rien à la culture et aux traditions inuites. Pourquoi, selon toi, certains noms sont-ils insultants tandis que d'autres sont plutôt flatteurs? Qui devrait décider des noms et des termes à utiliser pour décrire les citoyens canadiens?

7. De l'eau, de l'eau partout

Quelle différence y a-t-il entre l'eau salée et l'eau douce? D'où vient le sel que renferme l'eau salée? Quelles créatures marines vivent dans l'eau douce et dans l'eau salée? Comment les différences entre les eaux influent-elles sur la vie des Inuit?

Leçon no 7 : L'importance de la famille

Établir le lien

Demandez aux élèves de se placer deux par deux et d'échanger leurs réponses à l'exercice Pensez-y de la leçon précédente. Demandez à des volontaires de présenter leurs réponses à tout le groupe.

Nota: Comme pour toutes les discussions ayant trait à la famille, le sujet abordé pourrait être délicat pour certains élèves. Vous connaissez vos élèves mieux que quiconque. Si vous croyez que l'activité pourrait s'avérer trop difficile pour certains, veuillez la modifier ou l'éliminer.

Objectifs de la leçon

À la fin de la leçon, l'élève sera en mesure :

  • de fournir des renseignements précis sur la cellule familiale dans la culture inuite;
  • de démontrer qu'il reconnaît et comprend l'importance de la famille dans la culture inuite;
  • d'utiliser le modèle de la famille inuite pour l'appliquer à sa propre famille.

Matériel requis

  • Mala se raconte, Leçon no 7 - une copie
  • Fiche d'information de la Leçon no 7 - une copie par élève
  • Fiche d'activités de la Leçon no 7, parties A, B et C - une copie par élève

Étape no 1 : Énoncez le but

  • Dans la culture inuite, la cellule familiale est très importante. Les renseignements contenus dans la présente leçon aideront les élèves à reconnaître et comprendre les liens puissants qui unissent les membres de la famille dans la culture inuite et les rôles de chacun des membres.

Étape no 2 : Énoncez la stratégie

  • Dites aux élèves qu'ils vont en apprendre plus sur la famille inuite. Expliquez-leur que, comme pour toutes les cultures, celle des Inuit a plus d'une façon de définir la cellule familiale. Le récit qu'ils entendront porte sur une seule famille et sa structure.
  • Expliquez-leur qu'ils devront réaliser une activité à partir de ce récit et de renseignements additionnels qu'ils trouveront dans la fiche d'information de la Leçon no 4.
  • Leur tâche consistera à choisir une des activités proposées et à la réaliser dans leur journal.

Étape no 3 : Suivez la procédure

  • Lisez le récit intitulé Mala rend visite à ses grands-parents à la classe.
  • Distribuez la fiche d'information de la Leçon no 7, qui porte sur le rôle des membres de la famille.
  • Distribuez la fiche d'activités de la Leçon no 7, parties A, B et C.
  • Demandez aux élèves de choisir une activité qui les intéresse et de la réaliser à même leur journal.

Étape no 4 : Maximisez l'apprentissage

  • Demandez aux élèves de former des petits groupes et de discuter des activités qu'ils ont effectuées. Cela les aidera à se sentir plus à l'aise que s'ils devaient s'adresser à toute la classe.

Étape no 5 : Pensez-y

  • Demandez aux élèves de déterminer si un des membres de leur famille pourrait être qualifié de isumataq ou de « conseiller de grand savoir ». Dites-leur de justifier leur choix dans leur journal.

Leçon no 7 : Mala se raconte

Mala rend visite à ses grands-parents

Écoutez cette histoire (7:27')

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Ma professeure de sciences

sociales dit que nos sages sont nos enseignants les plus importants. Alors elle nous a donné ce devoir à faire : « Demandez à un sage de vous expliquer les noms associés à votre parenté. » Elle voulait que je découvre pourquoi nous appelons certaines gens angak (oncle) et d'autres najatsaq (cousine). J'ai décidé de demander à mon anaanatsiaq, ma grand-mère maternelle, de m'aider.

Ce n'était pas difficile puisque je rends visite à ma grand-mère et à mon grand-père tous les jours. Ils habitent la même rue que moi. D'habitude, j'arrête en revenant de l'école pour prendre de leurs nouvelles et voir s'ils ont besoin d'aide. C'est mon devoir en tant que petit-fils. De plus, ma grand-mère fait le meilleur bannock de tout Salluit.

Aujourd'hui, je remonte la rue enneigée en suivant les marques de dérapage laissées par les tout terrain pressés d'avancer. Très vite, j'aperçois la fumée qui s'échappe, comme d'habitude, de la cheminée en métal du bungalow à charpente de bois qu'habitent mes grands-parents. Un gros husky tacheté bondit de derrière le réservoir de mazout. Elle remue la queue en me voyant, suivie de près par son rejeton lourdaud qui sautille et me donne des coups de patte sur le genou gauche. Je les envoie et je pénètre dans la maison.

Grand-mère me réserve un accueil chaleureux qui, comme toujours, me rend heureux. Grand-père est en train de fabriquer un filet, et ses yeux abandonnent son travail pour se poser sur moi. Il me dit : « Fiston, qu'as-tu fait aujourd'hui? »

« Comme d'habitude, je suis allé à l'école, sauf que ma nouvelle professeure de sciences sociales aimerait que je vous pose une question. »

« Ah oui! Et qu'est-ce que c'est? », demande grand-mère, un peu surprise, en me tendant une tasse de thé fumant et une grosse tranche de bannock encore tout chaud. La confiture de bleuets fond à mesure que je l'étends, exactement comme je l'aime. La bouche pleine, je parviens à dire : « Elle veut que vous m'expliquiez les noms qui désignent les membres de ma famille. Tout le monde, dans la classe, doit se les faire expliquer par un sage. »

Grand-mère hoche la tête en ramassant une moufle en peau de phoque, qu'elle continue de coudre. « Commençons par ton grand-père maternel. Il est le père de ta mère (ataatatsiaq). Je suis ta grand-mère maternelle (anaanatsiaq), parce que je suis la mère de ta mère. Ton père est ton ataata, et ta mère, ton anaana. Ittuq, ton frère aîné, est ton angajuk. Quppaq, ton petit frère, est ton nukaq. Tunu, ta soeur, est ta naja. »

« Toutes les soeurs de ta mère et ses cousines sont tes tantes maternelles (ajakuluk) », ajoute-t-elle en se levant pour me servir une autre tranche de bannock. « Tous les frères de ta mère et ses cousins sont tes oncles maternels (angak). »

J'enregistre mentalement ce qu'elle me dit en essayant de classer tous les liens dans ma tête, mais ça en fait beaucoup à apprendre. Heureusement, je suis sauvé par le téléphone. Grand-père dépose le filet qu'il tissait patiemment et se lève pour répondre. « C'est ton ataata, Mala. Il veut que tu rentres chez toi pour l'aider à vérifier les filets de pêche. »

Je leur dis : « À demain » en enfilant mes bottes, je m'étire pour prendre mon parka et je sors.

Le lendemain, comme toujours, j'arrête en revenant de l'école. Grand-père est parti en motoneige, mais grand-mère roule de la pâte à tarte sur un morceau de papier ciré, qu'elle a étendu sur la toile cirée à carreaux qui couvre sa table de cuisine. Elle essuie la farine qui lui couvre les mains et me sert mon goûter habituel au retour de l'école, du bannock et du thé. « Tu sais, nous ferions mieux de terminer ton projet de sciences sociales aujourd'hui, Mala. Hier, nous n'avons même pas fait le côté paternel de ta famille. »

« Je sais. Je suppose que je devrais prendre des notes », lui dis-je en prenant un stylo et du papier dans mon sac à dos. « C'est un peu plus difficile que je le croyais, et je n'arrive pas à démêler les noms. »

Grand-mère me fait un sourire entendu et elle commence : « Le père de ton père est ton grand-père paternel (ataatatsiaq). La mère de ton père est ta grand-mère paternelle (aana). Toutes les soeurs et les cousines de ton père sont tes tantes paternelles (atsa). Et tous les frères et les cousins de ton père sont tes oncles paternels (akkak). »

Je lui demande : « Et les enfants du frère de mon père? »

« Qatak (cousins). N'utilise que le mot qatak. Le nom à donner aux cousins et aux cousines paternelles dépend du sexe d'un enfant. Comme tu es un garçon, tu appelleras tous les fils de tes oncles et de tes tantes qatak. Toutes les filles de tes oncles et de tes tantes sont tes najatsaq. »

« Comment ma soeur Tunu appelle-t-elle ses cousins? », lui demandai-je.

« Tous les fils des tantes et des oncles paternels d'une fille sont ses aniksaq. Toutes leurs filles sont ses qatak. »

Grand-mère commence à travailler la pâte pour lui donner une forme plate. Elle prend un couteau pour la tailler en rond sur l'assiette d'aluminium qui attend tout près et me dit : « La personne la plus importante est celle qui a aidé ta mère à te mettre au monde. Elle est ton arnaqutik. Elle t'encourage, et tu fais sa fierté, surtout quand tu accomplis une chose pour la première fois ou que tu captures ton premier animal! Pour une fille, ce sera sa sanaji. »

J'y ai bien réfléchi, et tout me semble encore confus. « Mais, grand-mère, lui dis-je, les Qallunaaq ne semblent pas utiliser autant de termes. » (Ceux que nous appelons Qallunaaq ne sont pas mes cousins, mais les non-Autochtones.)

Grand-mère lève les yeux pour me regarder. « Les Qallunaaq (non-Autochtones) s'efforcent davantage d'utiliser un nom qui indique s'il s'agit d'un garçon ou d'une fille. Des noms comme Annie, Marie et Susie sont donnés aux filles. Par contre, Tristan, Christian et Laurent sont réservés aux garçons. Mala est ton nom. Ton ajakuluk (tante maternelle) le porte aussi et elle est une femme. Quand tu parles de ton ajakuluk, il est important que tu la mentionnes correctement. Ces termes forment une importante part du respect de la famille. »

« D'accord. Je crois que je comprends. »

« Veux-tu encore du thé? »

Leçon no 7 : Fiche d'information

Les rôles traditionnels des membres de la famille inuite

Dans votre famille, y a-t-il des tâches, des fonctions ou des activités qui sont attribuées à des personnes en particulier? Votre père fait-il les emplettes? Votre mère est-elle entraîneure d'une équipe sportive du coin? Chaque famille a sa façon de répartir le travail afin que chacun apporte une contribution réaliste et significative.

Les rôles et les responsabilités peuvent changer à la longue, à mesure que les besoins de la famille évoluent. La liste qui suit définit les rôles et les responsabilités au sein d'une famille traditionnelle inuite. Il se peut qu'elle ne s'applique pas en tous points aux familles inuites contemporaines, mais elle nous montre la structure qui permettait aux familles traditionnelles de composer avec leur rude climat et d'y survivre.

Rôle du père

  • Chef de la maisonnée, personne qui subvient aux besoins de la famille, protecteur, conseiller et instructeur.
  • Écoute les conseils des sages et de ses parents.

Rôle de la mère

  • Chef du foyer, personne qui subvient aux besoins de la famille, protectrice, conseillère en l'absence de son mari, instructrice, couturière et responsable de l'éducation des enfants.

Rôle des enfants

  • Fils aîné : Apprend de son père et grâce aux conseils de ses grands-parents, des sages et des gens âgés à subvenir aux besoins de la famille et à devenir protecteur, conseiller et instructeur.
  • Fille aînée : Apprend à subvenir aux besoins de la famille et à devenir protectrice, conseillère, instructrice et couturière pour prêter main-forte à sa mère et aide à prendre soin de ses cadets et de ses cousins.
  • Fils plus jeune : Contribue aux tâches attribuées aux hommes de la maison selon ses capacités, apprend le rôle de l'homme à l'aide de jeux et d'expériences, par ses erreurs et grâce aux conseils que lui fournissent des femmes et des hommes plus vieux que lui.
  • Fille plus jeune : Contribue aux tâches attribuées aux femmes de la maison selon ses capacités, apprend le rôle de la femme à l'aide de jeux et d'expériences, par ses erreurs et grâce aux conseils d'autres filles et d'autres femmes. Elle obtient également des conseils auprès des hommes plus âgés sur la façon d'éviter les dangers qui la guettent.
  • Bébé : Obtient l'attention de tout le monde.

Rôle des grands-parents et des sages

  • Ayant traversé toutes les joies et les difficultés de la vie, ils sont des isumataq ou des conseillers de grand savoir qui renseignent sur la façon de vivre au quotidien. Ils observent les problèmes sociaux et en guident la résolution.

Leçon no 7 : Fiche d'activités - Partie A

Quelques activités d'apprentissage proposées

1. Les rôles au sein de la famille

Quels sont les rôles et les responsabilités des membres de ta famille? Y a-t-il des tâches dont chacun s'acquitte à des heures différentes? Certaines tâches sont-elles réservées à des membres de la famille? Qui a décidé des rôles attribués à chacun, et est-il possible de changer de responsabilités? Dresse une liste de tous les membres de ta famille que tu vois ou avec qui tu communiques chaque jour et indique les responsabilités de chacun. N'oublie pas d'inscrire tes responsabilités.

2. La liste des membres de la famille

Bien des familles pourraient être qualifiées d'« élargies ». Dresse la liste des personnes qui font partie de ta famille immédiate et de ta famille élargie. En quoi leur rôle au sein de la famille ressemble au tien ou en diffère?

3. L'arbre généalogique

Comme Mala le démontre clairement, les relations familiales sont importantes dans la société inuite. Conçois ton propre arbre généalogique représentant trois générations, c'est-à-dire toi-même, tes parents et tes grands-parents. Ton arbre généalogique t'aidera à comprendre les liens tissés à l'intérieur de ton unité sociale immédiate.

4. Une lettre pour Mala

Écris une lettre à Mala pour lui décrire, avec le plus de détails possible, les divers rôles et responsabilités des personnes qui habitent chez toi. Assure-toi d'expliquer les mots que tu utilises pour désigner chaque membre de ta famille.

5. L'arbre généalogique inuit (1)

Fais équipe avec quelques élèves de ta classe et, à l'aide du modèle d'arbre généalogique inuit (Partie B) et d'autres ressources mises à ta portée, détermine les noms désignant chaque membre de ta parenté et place ces noms dans les boîtes appropriées. (Les réponses sont indiquées dans la Partie C.)

6. L'arbre généalogique inuit (2)

Inscris le nom des membres de ta parenté dans le modèle d'arbre généalogique inuit (Partie B) qui t'a été remis et utilise la Partie C comme source de référence.

Leçon no 7 : Fiche d'activités - Partie B

L'arbre généalogique inuit (sans traduction)

Modèle d'arbre généalogique inuit (sans traduction)

Leçon no 7 : Fiche d'activités - Partie C

L'arbre généalogique inuit (avec traduction)

Modèle d'arbre généalogique inuit (avec traduction)

Leçon no 8 : La visite du Musée virtuel

Établir le lien

Faites un retour sur la leçon précédente en demandant aux élèves s'ils ont appris des choses surprenantes au sujet de la cellule familiale inuite. Discutez de plusieurs réponses. Invitez les élèves qui le veulent à lire la réponse qu'ils ont inscrite dans leur journal au sujet d'un membre de leur famille qu'on pourrait considérer comme un isumataq ou un conseiller de grand savoir. Discutez-en.

Nota : Pour réaliser la présente leçon, les élèves doivent avoir accès à Internet.

Objectifs de la leçon

À la fin de la leçon, l'élève sera en mesure :

  • d'accéder au site Web du Musée virtuel pour y puiser de l'information;
  • de décrire les images et les renseignements qu'il a trouvés et d'établir le lien avec ce qu'il sait déjà au sujet des Inuit.

Matériel requis

  • Accès à des ordinateurs branchés à Internet
  • Fiche d'activités de la Leçon no 8 - une copie par élève

Étape no 1 : Énoncez le but

  • Afin de tout mettre en oeuvre pour initier les élèves à l'histoire, à la culture et aux traditions inuites, la présente leçon revient sur les concepts déjà appris et propose de nouveaux renseignements. Les élèves en apprendront davantage sur les sujets étudiés grâce aux images et aux renseignements qu'ils découvriront tout au long de la visite virtuelle.

Étape no 2 : Énoncez la stratégie

  • Si le nombre d'ordinateurs raccordés à Internet est insuffisant, vous pouvez choisir de placer les élèves en petits groupes pour réaliser cette activité ou même d'ajouter cette activité à celles suggérées dans l'une des leçons précédentes.
  • Les élèves devront accéder au site Web du Musée virtuel, relever les renseignements qui s'y trouvent concernant les Inuit et remplir la feuille de réflexions en y précisant ce qu'ils ont appris pendant l'exercice.

Étape no 3 : Suivez la procédure

  • Demandez aux élèves de se raccorder à leur fournisseur Internet.
  • Demandez-leur de se rendre au site Web à l'adresse www.museevirtuel.ca.
  • Lorsque la page d'accueil paraîtra à l'écran, demandez-leur d'explorer le site en cliquant sur les divers icônes.
  • Expliquez-leur que, lorsqu'ils auront exploré le site, ils devront indiquer leurs réflexions sur la fiche d'activités de la Leçon no 8.

Étape no 4 : Maximisez l'apprentissage

  • Demandez aux élèves d'explorer le site, puis de remplir la feuille de réflexions afin d'en discuter à la prochaine leçon.

Étape no 5 : Pensez-y

  • Demandez aux élèves si, à leur avis, la visite du Musée virtuel les a aidés à mieux comprendre et apprécier la culture inuite. Dans l'affirmative, comment? Discutez-en.

Leçon no 8 : Fiche d'activités

La visite du Musée virtuel - Réflexions

Tout en visitant le Musée virtuel, sers-toi de la présente feuille de réflexions pour t'aider à noter tes impressions.

Comment te rendre au Musée :

  • Tape l'adresse du site : www.museevirtuel.ca .
  • Lorsque la page d'accueil s'affichera, clique sur « Français », puis sur « Expositions du MVC ».
  • Cherche des liens au sujet des Inuit.
  • Utilise le reste de la période pour explorer les thèmes qui t'intéressent le plus.
  • Quand tu auras terminé ta visite virtuelle, réponds aux questions suivantes et place la fiche de réflexions dans ton journal.

1. Voici trois choses que la visite du site m'a apprises au sujet des Inuit :

1) ______________________________________________________

2) ______________________________________________________

3) ______________________________________________________

2. Dans ce site, la chose la plus intéressante que j'ai vue était :

_______________________________________________________ , parce que

_______________________________________________________________

3. Je crois que le Musée virtuel offre une occasion unique de se renseigner sur les Inuit parce que :

_______________________________________________________________

Leçon no 9 : Les déplacements

Établir le lien

Demandez aux élèves de sortir la feuille de réflexions qu'ils ont remplie à la dernière leçon. Prenez quelques minutes pour discuter des choses qu'ils ont apprises ou approfondies en visitant le Musée virtuel.

Objectifs de la leçon

À la fin de la leçon, l'élève sera en mesure :

  • de nommer les moyens de transport que les Inuit utilisent ou utilisaient pour chasser et se déplacer;
  • d'expliquer les avantages et les inconvénients de divers moyens de transport empruntés par les Inuit;
  • de comparer les moyens de transport utilisés dans l'Arctique canadien avec ceux qu'il trouve dans sa collectivité et de faire ressortir les différences.

Matériel requis

  • Mala se raconte, Leçon no 9 - une copie par groupe
  • Fiche d'information de la Leçon no 9 - une copie par groupe

Étape no 1 : Énoncez le but

  • Le fait de se familiariser avec les moyens de transport que les Inuit utilisent ou utilisaient donne aux élèves une autre occasion d'explorer les traditions inuites et de les comparer avec leur propre expérience de vie.

Étape no 2 : Énoncez la stratégie

  • Demandez aux élèves de former des petits groupes et de lire, à tour de rôle, le récit de Mala. Lorsqu'ils auront terminé, demandez-leur de rédiger une histoire d'une page relatant une aventure que Mala ou ses ancêtres auraient pu vivre. L'histoire doit faire référence à un moyen de transport (actuel ou ancien).

Étape no 3 : Suivez la procédure

  • Distribuez la fiche d'information de la Leçon no 9.
  • Dites aux élèves qu'ils devront, à tour de rôle, lire à haute voix les diverses sections de la fiche d'information.
  • Après la lecture, ils auront le reste de la période pour rédiger une histoire ou un conte dans lequel ils devront faire référence à un moyen de transport parmi ceux énumérés.

Étape no 4 : Maximisez l'apprentissage

  • Lisez les histoires au reste de la classe.

Étape no 5 : Pensez-y

  • Demandez aux élèves s'ils aimeraient se déplacer à la manière des Inuit. Pourquoi?
  • Demandez-leur d'échanger leurs réflexions avec leur groupe de travail.

Leçon no 9 : Mala se raconte

Les moyens de transport

Écoutez cette histoire (3:02')

Téléchargement : format MP3 (7.96 Mo)

Pendant l'hiver, je vais souvent à la chasse avec mon père. Nous prenons sa nouvelle motoneige. Mon père l'a achetée à la coopérative du coin l'été dernier. Ce magasin se trouve dans un petit édifice rempli à craquer de toutes sortes d'articles à vendre : de la nourriture, des motoneiges, des fusils et des munitions pour la chasse et tout ce dont on peut avoir besoin à Salluit.

De nos jours, la plupart des Inuit se déplacent en motoneige l'hiver, en canot et dans de petites embarcations l'été et en avion à longueur d'année. Toutefois, mes parents et mes grands-parents m'ont raconté comment ils voyageaient il y a quelques décennies à peine. Ça m'étonne encore de voir comment les Inuit fabriquaient leurs propres moyens de transport.

Quelques personnes utilisent encore les attelages de chiens, qui servaient aux déplacements en hiver. Les attelages varient d'une région à l'autre, par contre. Dans ma région, le harnais de chaque chien est attaché au traîneau puisque nous n'avons pas d'arbre. Dans les régions boisées, les Inuit attellent leurs chiens l'un derrière l'autre pour que les cordes ne se prennent pas aux arbres. Les chiens tirent un qamutik, c'est-à-dire un traîneau en bois fabriqué sans clou. Aujourd'hui, nous tirons plutôt le qamutik à l'aide d'une motoneige. Nous y déposons tout notre matériel de chasse et le gibier que nous capturons.

Je me souviens qu'un jour, mon grand-père m'a dit que, lorsque leurs maisons d'hiver commençaient à fondre, à la fin de l'hiver, ils gagnaient leurs territoires de chasse printaniers en traêneau à chiens, tandis qu'ils le pouvaient. En effet, les Inuit empilaient bien haut tous leurs biens personnels enroulés dans des peaux qu'ils fixaient au qamutik à l'aide de cordes faites de peau de phoque barbu.

Toutes ces réflexions me donnent le goût d'aller chasser. En fait, mon père m'a dit que nous irions peut-être chasser demain, s'il fait beau.

Leçon no 9 : Fiche d'information

Les déplacements

Il y a 35 ans à peine, les Inuit se déplaçaient surtout en traîneau à chiens. Ils attelaient leurs chiens robustes aux traîneaux (qamutiit). (Qamutiit est le pluriel de qamutik.) Aujourd'hui, les attelages de chiens amènent les touristes en randonnée ou participent à des courses. Les Inuit se déplacent maintenant à l'aide de motoneiges et de toutes sortes de véhicules tout terrain. En hiver, la motoneige, par exemple, peut vous amener à destination beaucoup plus rapidement que les traîneaux à chiens. Néanmoins, ces deux moyens de transport comportent de bons et de mauvais côtés.

Les attelages sont plus lents, et il faut nourrir les bêtes. Toutefois, les chiens défieront même le blizzard pour rentrer à la maison! Sans chien, vous devez marcher - peu importe la distance à parcourir - et transporter vos biens et fournitures essentiels sur votre dos. Même si la motoneige vous permet de vous rendre beaucoup plus rapidement, elle ne vous ramènera pas à la maison dans un blizzard. Lorsque vous vous perdez dans la toundra au froid mordant et qu'un voile blanc vous aveugle, la vitesse n'offre aucun réconfort et ne vous mettra pas sur la route de la maison. Si votre motoneige fait défaut ou tombe en panne d'essence, vous ne pourrez plus compter que sur votre débrouillardise pour survivre!

En été, les Inuit prennent place à bord de canots et d'embarcations à moteur pour chasser et se déplacer. Ils y installent des moteurs amovibles pour accélérer leurs déplacements. Il y a environ 45 ans, les Inuit utilisaient encore la longue embarcation mince, légère et flottante appelée qajaq. Vous en avez sans doute déjà vu à la télévision. Certains Inuit au Groenland s'en servent encore aujourd'hui. Les bonnes choses durent!

Bien des gens croient qu'un qajaq ne peut transporter qu'une seule personne. En fait, il peut en accueillir jusqu'à cinq; tout dépend du poids total. Les gens plus minces et les enfants se glissent à l'intérieur du qajaq de manière à faire face à l'ouverture. Deux autres personnes peuvent s'étendre à plat ventre sur le dessus du qajaq en s'agrippant solidement à l'ouverture, histoire de ne pas y laisser leur peau. On ne s'y risque pas lorsque l'eau est agitée. Quand il y a beaucoup de vagues, on pagaie habituellement le long de la côte à bord du qajaq, tandis que les autres membres du groupe marchent sur la rive jusqu'à la prochaine destination.

Il y a quelques décennies, plusieurs familles inuites possédaient ensemble un chalutier de bois de 10 mètres de long propulsé à l'aide d'un moteur au diesel. Cette embarcation servait à transporter cinq ou six familles et tous leurs biens d'un campement à l'autre. On chassait, selon l'endroit, le type d'animal qui y abondait - que ce soit le bélouga le long de la côte ou le poisson qui remonte la rivière pour frayer. Une fois rendus au nouveau campement, tous participaient à l'installation des tentes.

Leçon no 10 : La faune de l'Arctique

Établir le lien

  • Faites un retour sur ce que les élèves ont appris jusqu'ici : l'emplacement de Salluit et d'autres collectivités au Nunavik sur une carte; l'histoire des Inuit et les principaux événements qui ont influencé leur vie; le climat et la végétation, la cellule familiale et les moyens de transport; la visite du Musée virtuel, qui leur a fait voir des images et des objets propres à la culture inuite.
  • Dites-leur qu'ils vont se pencher sur la faune du Nunavik. Demandez-leur quels sont, à leur avis, les animaux qu'on trouve autour des collectivités inuites au Canada. Discutez-en.

Objectifs de la leçon

À la fin de la leçon, l'élève sera en mesure :

  • de nommer les divers animaux qui habitent la partie nord du Nunavik;
  • d'expliquer le lien entre le mode de vie des Inuit et les animaux de leur milieu.

Matériel requis

  • Mala se raconte, Leçon no 10 - une copie
  • Fiche d'information de la Leçon no 10 - une copie
  • Fiche d'activités de la Leçon no 10, parties A et B - une copie par élève
  • Divers ouvrages, magazines et autres documents de référence traitant de la vie au sein des collectivités inuites dans le Nord du Canada

Étape no 1 : Énoncez le but

  • Depuis toujours, les animaux prennent une place très importante dans le mode de vie des Inuit, qui est axé sur la chasse et le camping. Pour aider la classe à comprendre le lien entre les Inuit et les animaux qui vivent sur leur territoire, il lui faut un compte rendu précis des espèces indigènes qui s'y trouvent.

Étape no 2 : Énoncez la stratégie

  • Expliquez aux élèves que, pour la présente leçon, ils devront utiliser des livres, des magazines, Internet et d'autres sources de référence afin de trouver un animal qui vit à proximité des collectivités inuites.

Étape no 3 : Suivez la procédure

  • Lisez Mala se raconte aux élèves ainsi que la fiche d'information de la Leçon no 10 sur la faune de l'Arctique.
  • Remettez à chaque élève les parties A et B de la fiche d'activités de la Leçon no 10.
  • Donnez-leur suffisamment de temps pour qu'ils cherchent et recueillent de l'information (peut-être plus d'une période).

Étape no 4 : Maximisez l'apprentissage

  • Demandez aux élèves de se placer en groupes de quatre et de discuter des renseignements que chacun a trouvés.

Étape no 5 : Pensez-y

  • Demandez aux élèves de réfléchir à la façon dont certaines espèces se sont adaptées à leur habitat pour survivre. Dites-leur que, tout comme le lagopède alpin, qui vit dans la région circumpolaire et dont les pattes se sont recouvertes de plumes pour conserver la chaleur, des animaux de notre région se sont adaptés à leur environnement. Demandez-leur de nommer un animal de notre région qui peut changer ou s'adapter en fonction de son environnement. Demandez-leur d'expliquer ce phénomène dans leur journal et de se préparer à en parler à la prochaine leçon.

Leçon no 10 : Mala se raconte

La faune de l'Arctique

Écoutez cette histoire (7:46')

Téléchargement : format MP3 (3.3 Mo)

La faune est très variée dans la région de Salluit. On la trouve dans l'océan, sur la terre, dans les lacs et les ruisseaux d'eau douce et dans les airs. Certains animaux sont migrateurs, c'est-à-dire qu'on ne les voit dans la région qu'à certaines périodes de l'année. Toutefois, il en reste toujours pour nous permettre de vivre de la chasse toute l'année.

Certains oiseaux et animaux migrent de façon saisonnière mais, heureusement, ils ne partent pas tous en même temps. On dirait que certains font la rotation. Par exemple, les bernaches du Canada arrivent au printemps et redescendent au sud à l'automne. Quelques oiseaux restent, comme les corbeaux, les harfangs des neiges et les lagopèdes. Parfois, on peut même voir la sauvagine par grand froid, pour autant qu'elle ait de l'eau et un abri pour survivre.

Il y a aussi toutes sortes de poissons! Certains poissons restent dans les lacs d'eau douce à longueur d'année, tandis que d'autres migrent vers les cours d'eau salée et reviennent plus tard. Incroyable!

On rencontre aussi des animaux marins en route vers leur aire de reproduction. Le caribou compte parmi les plus importants animaux terrestres migrateurs. Il est plus gros que le renne mais plus petit que le wapiti. On en voit un sur la pièce de 25 ¢ du Canada. Nous pouvons vraiment dire que le caribou nous aide à vivre puisque nous l'utilisons en entier.

La viande du caribou est vraiment délicieuse, et sa peau sert à la fabrication de vêtements d'extérieur, soit des parkas, des amauti (un vêtement que portent les femmes pour transporter leur bébé sur leur dos), des moufles et des bottes. Lorsque la fourrure est épaisse, elle peut aussi servir de matelas doux et chaud. L'os, une fois fracturé, est tranchant et fait de bons outils de coupe. On peut aussi le façonner pour en faire une aiguille. L'os inférieur de la patte arrière est transformé en racloir pour assouplir les peaux, et les bois deviennent des poignées ou des attaches qui permettent de maintenir ensemble deux objets de bois. Les ligaments du caribou deviennent de la babiche, c'est-à-dire un fil à coudre naturel.

Rien n'est jeté, et tout est précieux.

Leçon no 10 : Fiche dinformation

La faune de l'Arctique

Au-delà de la limite des arbres, on ne compte en moyenne qu'environ 20 espèces de mammifères terrestres. Par comparaison à d'autres régions de la planète, on trouve seulement un petit nombre d'espèces végétales. L'écosystème de l'Arctique est donc moins diversifié et plus fragile. Si une espèce est perturbée, les répercussions peuvent se faire lourdement sentir sur les autres espèces. Chacune d'elles dépend souvent de la courte saison de croissance estivale, et celle-ci lui impose aussi des contraintes.

Durant ces quelques mois d'été, la vie explose vraiment dans l'Arctique. Des centaines de millions d'oiseaux migrateurs se posent dans la région. Certains, comme les sternes arctiques, ont voyagé depuis l'Antarctique. D'autres, par exemple le caribou migrateur, suivent le même parcours nord-sud et sud-nord depuis des siècles. L'océan Arctique perd une partie de sa couche de glace à cette période, et la vie marine abonde là où la glace rencontre la mer libre.

Même si l'été est une saison particulièrement débordante de vie, les animaux non migrateurs doivent tout de même survivre le reste de l'année. Dans cette région de froid intense et de neige abondante, on peut observer la parfaite adaptation de certains animaux à leur environnement rude. Nombre d'entre eux hibernent, comme les lemmings; d'autres, comme les caribous, creusent çà et là dans la neige pour trouver du lichen à manger. Chez certains animaux, la fourrure change de couleur et s'épaissit; chez d'autres, le plumage passe des couleurs d'été à un blanc hivernal. Avec le temps, les pattes du lagopède, un petit tétras de l'Arctique, se couvrent de plumes pour se tenir au chaud; c'est comme si l'oiseau portait une paire de pantoufles duvetées par une longue nuit d'hiver.

La vie des Inuit est étroitement liée à celle des animaux du Grand Nord par l'entremise de la chaîne alimentaire, à la fois complexe et précaire. Les Inuit composent le tissu fragile de la vie arctique, tout comme le loup et la baleine. Toutes ces créatures dépendent les unes des autres.

Au fil des siècles, les Inuit ont acquis de vastes connaissances relatives à l'écologie. Ils ont dû observer de près et avec beaucoup d'attention les animaux et les plantes de leur région pour survivre au beau milieu d'un territoire stérile, rude et couvert de neige.

Leçon no 10 : Fiche d'activités - Partie A

La faune de l'Arctique - Partie A

Effectue une recherche en t'aidant des questions suivantes pour trouver de l'information et écris tes découvertes dans ton journal.

  1. Quel animal as-tu choisi pour ta recherche?
  2. Dans ton journal, fais un schéma précis de l'animal ou décris-le en détail.
  3. Décris l'habitat de cet animal.
  4. Que mange-t-il?
  5. A-t-il des ennemis naturels? Si oui, quels sont-ils?
  6. Comment cet animal s'est-il adapté au climat et à la végétation de l'Arctique?
  7. Cet animal pourrait-il survivre dans ta région? Justifie ta réponse.
  8. Dans ce que tu as appris au sujet de cet animal, qu'aimerais-tu partager avec les autres élèves du groupe (au moins trois choses)?

Leçon no 10 : Fiche d'activités - Partie B

La faune de l'Arctique - Partie B

Le présent exercice nous permet de déterminer et d'illustrer par un graphique le poids de chaque type d'animal que Mala et sa famille capturent en une année. À l'aide du tableau ci-dessous, crée un diagramme à barres horizontales pour comparer le poids total de chaque animal. Commence par répartir les espèces sur l'axe x et le poids total sur l'axe y, au bas de la page. Tu trouveras tous les renseignements dont tu as besoin dans le tableau qui suit. Selon le poids, quel est l'animal que la famille de Mala a le plus chassé?

Tableau représentant la faune
Espèces Poids moyen d'un animal Nombre de captures
Loup 35 kg 2
Morse 1 400 kg 1
Renard arctique 5,5 kg 4
Phoque barbu 270 kg 7
Lagopède 1 kg 22
Caribou 100 kg 28

Titre: _________________________________________

Diagramme - 3 000 kg avec axe y et axe x

Leçon no 11 : Les habitations modernes et traditionnelles

Établir le lien

Demandez aux élèves de sortir ce qu'ils ont écrit sur la façon dont les animaux sauvages arrivent à s'adapter et d'en faire part au groupe. Faites-leur penser que les gens doivent aussi s'adapter tous les jours pour survivre dans leur habitat respectif.

Objectifs de la leçon

À la fin de la leçon, l'élève sera en mesure :

  • de déterminer les habitations traditionnelles qui convenaient au style de vie nomade des Inuit;
  • de décrire une habitation « typique » d'une collectivité inuite contemporaine;
  • de relever les ressemblances et les différences entre la vie dans la région circumpolaire et celle dans sa propre collectivité.

Matériel requis

  • Mala se raconte, Leçon no 11 - une copie par groupe
  • Fiche d'information de la Leçon no 11 - une copie par groupe
  • Bâtonnets à café en bois
  • Essuie-tout
  • Petites roches (si possible)
  • Sucre en cubes ou morceaux de mousse de polystyrène taillés
  • Limes à ongles
  • Colle blanche

Étape no 1 : Énoncez le but

  • Pour éliminer les préjugés au sujet de la vie contemporaine des Inuit, il est important que les élèves voient des images d'habitations inuites modernes et traditionnelles. Les élèves peuvent ainsi se faire une meilleure idée des habitations traditionnelles et établir le lien avec la vie nomade que menaient autrefois les Inuit.

Étape no 2 : Énoncez la stratégie

  • Expliquez aux élèves qu'ils s'apprêtent à étudier les maisons et les structures traditionnelles des Inuit. Dites-leur qu'ils devront fabriquer, en petits groupes, la réplique d'une tente ou d'un igluvigaq afin de mieux comprendre et apprécier la vie des premiers Inuit, dont la culture nomade était axée sur la chasse.

Étape no 3 : Suivez la procédure

  • Remettez à chaque groupe une copie de Mala se raconte et de la fiche d'information de la Leçon no 11. Demandez-leur de suivre sur leur copie pendant que vous lisez le récit à haute voix.
  • Expliquez-leur que chaque groupe devra décider de construire une tente ou un igluvigaq et le faire à l'aide des instructions contenues dans la fiche d'information de la Leçon no 11.
  • Donnez-leur le matériel nécessaire et demandez-leur de construire une structure très semblable à celle qu'ils voient dans le document. Expliquez-leur que, faute de peaux de phoque, de fanons, de pana (couteau pour découper les blocs de neige) et de blocs de glace, ils devront s'adapter et utiliser le matériel que vous leur remettez ainsi que tout autre matériel dans la classe qu'ils jugent utile.
  • Donnez-leur le reste de la période pour terminer leur construction.

Étape no 4 : Maximisez l'apprentissage

  • Présentez les structures une fois terminées et demandez à chaque groupe de nommer les principales caractéristiques de leur abri, comme l'expliquait la fiche d'information de la Leçon no 11.

Étape no 5 : Pensez-y

  • Demandez aux élèves s'ils ont trouvé la tâche facile ou ardue. Pourquoi? Comment le travail de groupe a-t-il influencé le processus? Demandez-leur de penser aux difficultés supplémentaires avec lesquelles les Inuit devaient composer lorsqu'ils construisaient une tente ou un igluvigaq.
  • Demandez-leur d'inscrire les questions et les réponses dans leur journal afin d'en discuter à la prochaine leçon.

Leçon no 11 : Mala se raconte

Mala construit un igluvigaq avec son père

Écoutez cette histoire (3:52')

Téléchargement : format MP3 (4.37 Mo)

Je suis vraiment excité aujourd'hui. Le directeur de l'école a demandé à mon père de participer à la journée de la culture. Mon école organise l'activité pour que les élèves sachent mieux qui ils sont et d'où ils viennent et pour qu'ils soient fiers d'eux-mêmes. Mon père a été appelé à construire un igluvigaq, une maison de neige.

Il a déjà choisi le bon emplacement. Il dit que c'est très important de trouver le type de neige qu'il faut pour construire un igluvigaq ainsi qu'un endroit où il ne sera pas enterré sous la neige au moindre blizzard. Quand nous sommes arrivés, mes camarades de classe et moi, mon père a commencé à nous expliquer que l'igluvigaq devait être de la bonne taille pour tenir au chaud toutes les personnes qui y habiteront. Il a ajouté qu'il fallait planifier où se trouvera l'entrée puisque les blocs qui serviront à bâtir les murs seront coupés à partir du plancher. La construction d'un igluvigaq exige beaucoup de planification, et on peut s'y prendre de multiples façons.

Mon père nous montre le pana, un couteau à neige plus large qu'un couteau de cuisine et qui sert à bâtir un igluvigaq. Il coupe le premier bloc de neige, qui n'a rien d'un cube. Le premier bloc ressemble davantage à un triangle. Il est mis à plat de façon à ce que son long côté marque une pente jusqu'au sol, puis il est ancré par terre à l'aide de lamelles de neige. Mon père coupe un autre bloc, qu'il place à côté du précédent en utilisant la même technique. La partie supérieure de ces deux blocs est taillée en biseau de sorte que chaque bloc est plus élevé que le précédent. La partie supérieure est taillée en angle vers l'intérieur pour que les murs prennent la forme d'un dôme. Les blocs sont mis en place, mais il reste des trous entre eux. Ces trous devront être bouchés de l'extérieur par de petits morceaux de neige. Mon père m'a déjà montré comment on faisait.

Une fois les murs en place et l'igluvigaq presque terminé, un bloc de neige circulaire est mis sur le dessus, puis glissé à sa place en taillant la neige et en poussant le bloc vers le bas. Pour finir, on perce un petit trou d'aération sur le dessus. On taille une brique de glace dans une rivière ou un lac gelé afin de faire plus de lumière à l'intérieur de l'igluvigaq. Mon père en a déjà trouvé une et il l'a placée dans le mur de l'igluvigaq pendant la construction. Enfin, l'entrée est percée et mon père sort.

Il m'a dit que, lorsqu'il était enfant, on utilisait une porte de bois. La dernière étape consiste à fabriquer un abri pour protéger la porte et empêcher le vent d'entrer directement dans l'igluvigaq. « Regardez, c'est terminé », dis-je en m'exclamant.

Mon père répond : « Oui, et tout ce travail disparaîtra au printemps. Il fondra et, pour en voir un autre, il faudra en construire un nouveau à sa place. »

Je préfère vraiment ces journées à celles où nous restons dans la classe tout le temps.

Leçon no 11 : Fiche d'information

Les habitations modernes et traditionnelles des Inuit

Les modes de vie changent à mesure que les besoins de survie évoluent. Pour composer avec leur environnement, bon nombre de familles inuites se regroupaient périodiquement en bandes pour s'entraider et pour se déplacer vers de nouvelles aires de chasse et de pêche. Compte tenu de ce style de vie nomade, les habitations permanentes ne faisaient pas partie de la tradition inuite. En fait, les gens habitaient deux types de maison : la tente en peaux de phoque l'été et l'igluvigaq l'hiver.

Pour fabriquer la tente traditionnelle, on cousait ensemble de 10 à 15 peaux de phoque, selon leur taille. Environ 11 poteaux de bois ou grands fanons soutenaient les peaux. On plaçait ensuite des pierres autour de la tente pour la maintenir au sol.

Les Inuit construisaient l'igluvigaq à l'aide de gros blocs formés d'un type particulier de neige dure. Ils se servaient d'un long couteau plat appelé pana pour découper les blocs de neige compactée par le vent. Tout d'abord, ils traçaient un grand trou circulaire dans la neige. Puis, ils plaçaient les blocs en spirale jusqu'au sommet du dôme, formant ainsi les murs et le toit. Une fois l'abri construit, ils creusaient un tunnel à un niveau inférieur à celui du plancher de l'igluvigaq. Ce tunnel servait de couloir d'entrée et de coupe-froid. Habituellement, on insérait un bloc de glace dans le mur en guise de fenêtre et on pratiquait un petit trou d'aération dans le plafond.

Lorsque l'igluvigaq était terminé, la famille rangeait soigneusement ses biens personnels à l'intérieur pour des raisons de commodité. Ce dont on n'avait pas besoin à l'intérieur restait dehors. Ces abris uniques servent encore pour la chasse et le camping.

La vie au village exige un différent type d'habitation. Aujourd'hui, à Salluit, on trouve des maisons modernes à charpente en bois équipées de système de chauffage au mazout ou à l'électricité. Ces maisons sont dotées de commodités modernes, par exemple, des lave-vaisselle, des machines à laver, des téléviseurs et des fours à micro-ondes. Contrairement aux habitations traditionnelles, qui ressemblaient davantage à des salles communes, les maisons modernes comportent des pièces distinctes destinées à divers usages.

Leçon no 12 : La chasse et le camping

Établir le lien

  • Discutez des commentaires que les élèves ont notés dans leur journal après avoir construit une tente ou un igluvigaq.
  • Rappelez aux élèves que, même si certaines de ces structures sont toujours utilisées pour la chasse et le camping, la plupart des Inuit vivent aujourd'hui dans des maisons de bois et jouissent des mêmes commodités qu'eux.

Objectifs de la leçon

À la fin de la leçon, l'élève sera en mesure :

  • de déterminer l'importance de la chasse et du camping au sein des collectivités inuites traditionnelles et modernes;
  • d'expliquer comment les commodités d'aujourd'hui, par exemple, les outils, les bateaux à moteur, les tout terrain et les motoneiges, ont changé le mode de vie des Inuit;
  • de préciser les avantages et les inconvénients des méthodes traditionnelles et modernes de chasse et de camping.

Matériel requis

  • Mala se raconte, Leçon no 12 - une copie

Étape no 1 : Énoncez le but

  • Depuis longtemps, la chasse et le camping revêtent beaucoup d'importance pour les Inuit. Pendant la période où les Inuit menaient une vie de nomades, au temps où ils suivaient la vie sauvage et installaient des campements, ils nourrissaient un profond respect pour la terre et ses ressources. Dans la société inuite actuelle, l'amour de la terre et un énorme respect de la nature restent pour les jeunes des moyens essentiels de connaître leur patrimoine.
  • Il est essentiel d'apprendre à connaître ce respect pour la nature afin de mieux saisir un autre aspect de la culture inuite.

Étape no 2 : Énoncez la stratégie

  • Annoncez aux élèves que, aujourd'hui, ils auront l'occasion de saisir l'importance de la chasse et du camping dans la culture inuite. Dites-leur qu'ils devront tenir un journal personnel pendant cinq jours et y noter une expérience en plein air telle que l'aurait vécue un chasseur ou un campeur moderne ou, il y a bien des décennies, un chasseur ou un campeur traditionnel.

Étape no 3 : Suivez la procédure

  • Demandez à plusieurs élèves de lire à tour de rôle le récit de la Leçon no 12 intitulé Mala parle de chasse et de camping à son ataatatsiaq, en faisant circuler votre copie.
  • Dites-leur qu'ils peuvent choisir d'écrire une histoire qui aurait été vécue par un chasseur inuit traditionnel il y a bien des années ou par un jeune inuk d'aujourd'hui qui explore l'environnement au cours d'un voyage de camping.
  • Dites-leur d'utiliser leur journal comme s'il s'agissait d'un journal personnel, pour noter une expérience étalée sur cinq jours en s'attardant sur les points suivants :
    • trouver l'emplacement du campement;
    • installer le campement;
    • décrire la faune;
    • commenter l'expérience.
  • Mettez le texte Mala se raconte de la Leçon no 12 à la portée des élèves ainsi que d'autres documents connexes recueillis pour le présent module.

Étape no 4 : Maximisez l'apprentissage

  • Donnez aux élèves le reste de la période pour terminer leur compte rendu.
  • Expliquez-leur qu'ils discuteront de leur travail à la prochaine leçon.

Étape no 5 : Pensez-y

  • Demandez aux élèves de prendre quelques minutes à la fin de la période pour réfléchir aux questions suivantes :
    1. Comment l'activité t'a-t-elle aidé à mieux comprendre la relation que les Inuit entretiennent avec la nature? Faites connaître plusieurs réponses.
    2. Quel style de vie préférerais-tu, à ton avis : traditionnel ou moderne? Pourquoi? Faites connaître plusieurs réponses.

Leçon no 12 : Mala se raconte

Mala parle de chasse et de camping à son ataatatsiaq

Écoutez cette histoire (8:11')

Téléchargement : format MP3 (8.76 Mo)

À mon arrivée chez mes grands-parents aujourd'hui, mon anaanatsiaq était en train de faire cuire un ragoût composé de gros morceaux de caribou savoureux. L'odeur embaume toute la cuisine. J'ai pensé à demander à mon ataatatsiaq de me raconter ses histoires. Alors je me lance : « Tout juste avant le coucher du soleil, aujourd'hui, mon ataata est revenu de la chasse. Il a été parti pendant deux nuits seulement, mais il dit qu'il a pu aller très loin sur la glace marine grâce à sa motoneige. Pourrais-tu me dire, ataatatsiaq, comment tu allais chasser avant l'arrivée de la motoneige? »

Grand-père dépose le morceau de stéatite verdâtre qu'il sculpte, et qui commence à ressembler vaguement à un morse, puis dit : « Dans notre façon de faire les choses, les méthodes de chasse traditionnelles et modernes sont assez similaires. Nous chassons encore les mêmes animaux qu'il y a des siècles, par exemple, le caribou, le phoque et le morse. Les seules différences sont que nous ne sommes plus nomades et que nous avons modernisé certains de nos outils. Maintenant que nous vivons au sein de collectivités, nous ne suivons plus notre prochain repas à la trace. Nous chassons toujours certains animaux lorsque la saison s'y prête. Nous, c'est-à-dire ceux d'entre nous qui ont connu la vie nomade, avons encore envie d'errer librement sur la terre », ajoute mon grand-père avec une pointe de tristesse.

Grand-père reste un moment silencieux, tournant et retournant la pierre dans ses mains usées par le temps. Il l'examine pour voir comment il parviendra à voir apparaître un morse d'un pareil morceau de pierre dure. « Nos responsabilités de chasseur, elles, n'ont pas changé, dit-il finalement. Avant d'aller chasser, Mala, il ne faut surtout pas oublier de dire à quelqu'un l'animal que tu vas chasser et la direction que tu comptes prendre. C'est extrêmement important! De cette façon, si tu t'attardes plus qu'à l'habitude, il y aura toujours quelqu'un pour aller voir si tout va bien pour toi. C'est ta première responsabilité.

« En hiver, s'il n'y a aucune cabane autour, tu dois être en mesure de construire un petit igluvigaq pour passer la nuit. Alors tu dois toujours apporter ton pana, le couteau qui te permet de bâtir un igluvigaq. Ne pars jamais sans ton pana. C'est ta deuxième responsabilité.

« Autrefois, la chasse était notre mode de vie. Nous ne faisions pas de camping comme tel. Nous établissions nos campements dans nos territoires de chasse - un ou plusieurs campements en été et en hiver - et, en plus d'y vivre, nous y apprêtions les peaux de phoque et de caribou. De nos jours, comme tu le sais, le camping est une activité familiale populaire. On le pratique surtout à partir de la fin du printemps ou du début de l'été jusqu'à la fin de l'automne. Toutefois, cela dépend beaucoup des animaux qu'on peut chasser et de la température.

« Certains Inuit d'aujourd'hui, poursuit-il, ont des cabanes plus ou moins permanentes à des endroits de leur choix. Ils quittent leur cabane, qu'ils utilisent comme un genre de camp de base pour faire un peu de camping nomade. Ils transportent souvent sur leur dos des tentes en toile. Toutefois, personne ne vit à l'extérieur autant que nous l'avons fait. Aujourd'hui, grâce à nos motoneiges et à nos véhicules tout terrain, nous pouvons faire la navette entre nos collectivités, à peu près comme bon nous semble.

« Autrefois, nous nous déplacions à l'aide de traîneaux à chiens en hiver. Attachés par des harnais, les chiens tiraient les qamutiit. Aujourd'hui, nous utilisons les motoneiges pour nous déplacer. Elles sont beaucoup plus rapides, mais les deux modes de transport comportent des avantages et des inconvénients.

« Les chiens mettent plus de temps à se rendre à destination et ils mangent beaucoup. De plus, il faut les garder en forme, car ils déploient beaucoup d'efforts pour tirer un traîneau sur la neige et sur la glace. » Il s'arrête un instant et lève soudainement les yeux. « La chose la plus importante à retenir au sujet des chiens, c'est qu'ils braveront le blizzard pour te ramener à la maison! Aujourd'hui, les attelages de chiens ne servent pratiquement plus qu'au tourisme et aux compétitions.

« La motoneige est rapide et t'amène à destination en un rien de temps. Elle fait du bruit et doit être nourrie comme les chiens - toutefois, sa nourriture se résume à de l'huile et à de l'essence. Par contre, Mala, la motoneige ne saura pas te ramener à la maison au beau milieu d'un blizzard. Lorsqu'on se perd dans la toundra, la vitesse importe peu. Et, ajoute-t-il, si ta motoneige fait défaut ou tombe en panne d'essence, tu ne pourras compter que sur ta débrouillardise pour survivre.

« En été, nous utilisons nos canoes et nos bateaux à moteur pour nous déplacer et pour chasser. L'installation de moteurs amovibles nous permet d'atteindre notre destination plus rapidement », dit-il en souriant une fois de plus, tout en continuant de pratiquer des sillons délicats dans les nageoires en stéatite du morse.

« Avant, les Inuit se servaient du qajaq, une longue embarcation flottante à la fois légère et effilée. Certains Akukittumiut, comme on appelle les gens de Kalaallit Nunaatnnit (Groenland), l'utilisent encore aujourd'hui.

« Les bonnes choses durent longtemps, dit grand-père. On pourrait penser qu'un qajaq ne peut transporter qu'une seule personne, mais il peut en contenir quatre autres. Les personnes plus minces et les enfants se glissent à l'intérieur et se tiennent la tête vers l'ouverture. Deux autres personnes se couchent à plat ventre sur le dessus du qajaq. Elles doivent faire face à l'ouverture et s'agripper solidement aux parois, histoire de ne pas y laisser leur peau. On ne s'y risquait pas lorsque l'eau était agitée. À moins de traverser, entre des îles, une grande zone de turbulence, on pagayait tout près de la rive. Les autres membres du groupe suivaient à pied, sur la rive, jusqu'à la prochaine destination.

« Quand j'étais jeune, notre chalutier, une embarcation de bois faisant 10 mètres de long, était propulsé à l'aide d'un moteur au diesel. On l'utilisait pour transporter cinq ou six familles et tous leurs biens personnels, d'un campement à l'autre. Nous suivions les animaux qui étaient en abondance selon la saison, que ce soit le bélouga le long de la côte ou le poisson qui remonte la rivière pour frayer.

« Au temps de mes grands-parents, les gens se déplaçaient d'un campement à l'autre à bord d'un umiaq. Celui-ci ressemblait à un bateau de bois, mais sa coque était tapissée de peaux de phoque. Les femmes, les enfants et les sages, surtout, y prenaient place. Les hommes, eux, suivaient, ouvraient la voie ou chassaient en chemin dans leur qajaq. Lorsque l'eau était calme et que nul danger ne régnait, un homme âgé tenait le gouvernail de l'umiaq, et les femmes pagayaient. Si l'eau était agitée ou peu profonde ou si des plaques de glace flottaient autour, le capitaine prenait le gouvernail.

« C'est à peu près ça », dit grand-père, qui emballe sa sculpture dans un vieux mouchoir. Il commence à ranger ses outils et me dit : « Grand-mère va me servir à souper. Aimerais-tu rester, Mala, pour manger du ragoût de caribou? »

Leçon no 13 : Ma vie et la vie de Mala

Établir le lien

  • Demandez aux élèves de discuter avec un partenaire de ce qu'ils ont inscrit dans leur journal. Dites-leur de répéter l'exercice avec au moins trois autres partenaires.
  • Posez la question suivante au groupe : Dans ce que vous avez entendu, qu'est-ce qui a éveillé votre intérêt? Pourquoi?
  • Lisez deux ou trois comptes rendus à la classe. Expliquez que ce n'est qu'en étudiant l'histoire, la culture et les traditions des gens qu'on peut vraiment les comprendre. Demandez-leur de lever la main s'ils croient avoir beaucoup appris au sujet des Inuit.

Objectifs de la leçon

À la fin de la leçon, l'élève sera en mesure :

  • de situer précisément l'emplacement des collectivités inuites dans l'Arctique canadien;
  • de dresser une liste des événements marquants de l'histoire des Inuit;
  • de nommer les modes de transport utilisés par les Inuit;
  • de discuter de la chasse et du camping et de leurs répercussions sur le mode de vie des Inuit;
  • de transmettre de l'information sur la structure familiale inuite;
  • de discuter de la température et du pergélisol et d'établir des liens entre les défis que posent les conditions climatiques et la façon dont se sont adaptés les animaux de l'Arctique.

Matériel requis

  • Mala se raconte, Leçon no 13 - une copie
  • Feuilles de bloc-notes de la Leçon no 1

Étape no 1 : Énoncez le but

  • Un des principaux objectifs consiste à comparer l'idée que les élèves se faisaient au départ de la vie des Inuit dans l'Arctique avec celle qu'ils en ont maintenant. À cette fin, les élèves doivent reprendre les feuilles de bloc-notes géant qu'ils avaient remplies à la Leçon no 1, revoir ce qu'ils y avaient noté et en vérifier l'exactitude.

Étape no 2 : Énoncez la stratégie

  • Expliquez aux élèves qu'ils travailleront en groupes pour cerner les idées fausses et les renseignements erronés qu'ils avaient notés à la Leçon no 1 au sujet des Inuit. Ils pourront ensuite corriger ces renseignements en établissant une liste de questions qui serviront à un jeu-questionnaire.

Étape no 3 : Suivez la procédure

  • Répartissez les élèves en groupes de trois.
  • Lisez à voix haute Mala se raconte de la Leçon no 13.
  • Demandez aux élèves d'utiliser les feuilles de bloc-notes géant qu'ils avaient remplies à la Leçon no 1 ainsi que les notes inscrites dans leur journal.
  • Le défi pour les élèves consiste à travailler en groupes et à préparer une liste de 20 questions qui, à leur avis, mettront à l'épreuve les connaissances que les élèves de leur classe ont des Inuit.

Étape no 4 : Maximisez l'apprentissage

  • Lorsque chaque groupe aura préparé ses questions, aménagez la classe comme s'il s'agissait d'un jeu télévisé et demandez aux élèves d'agir à tour de rôle comme participants.
  • Chaque participant ne peut donner qu'une réponse à la question qui lui est posée. Si la réponse est incorrecte, les spectateurs peuvent proposer une réponse.
  • Le but est de déterminer qui obtient le plus grand nombre de bonnes réponses - les participants ou les spectateurs!

Étape no 5 : Pensez-y

  • Maintenant que le module sur les Inuit est terminé, demandez aux élèves de songer aux questions suivantes :
    1. D'après toi, quelle est l'importance de ce que tu as appris?
    2. Grâce à ce que tu as appris récemment, comment arrives-tu à mieux comprendre et respecter les résidants de l'Arctique canadien?
    3. Aimerais-tu changer de place avec Mala? Quelle expérience de ta vie dans le Sud aimerais-tu lui faire connaître?
  • Demandez-leur de discuter de leurs réponses avec un partenaire. Demandez à des volontaires de partager leurs réflexions avec tout le groupe.

Leçon no 13 : Mala se raconte

Mala te dit : « À la prochaine! »

Eh bien! je crois que c'est la fin. Je suis content d'avoir pu te parler de ma vie, ici, à Salluit. J'espère que tu comprends mieux comment on vit dans une collectivité inuite au Nunavik. Je suis certain que tu as reçu assez de renseignements pour te faire une bonne idée.

Si jamais tu viens dans ma région, peut-être que nous pourrions aller pêcher sous la glace ensemble ou faire de la motoneige avec mon ataatatsiaq. Peut-être que la prochaine fois, tu auras des histoires à me raconter sur ton coin de pays.

À la prochaine!

Glossaire

Glossaire de mots inuktituts (Nunavik)

Veuillez noter que les définitions suivantes s'appliquent aux mots inuktituts utilisés au Nunavik. La prononciation peut varier dans les autres régions.
Mot inuktitut [et sa prononciation représentée phonétiquement] Définition
aana ['ahh-na] Grand-mère paternelle
Ahiarmiut ['ah-ee-ar-mee-oot] Groupe d'Inuit parfois appelé Gens du Chevreuil ou Gens du Caribou
ajakuluk ['ah-jak-oo-look] Tante maternelle
akkak ['ak-kah] Oncle paternel d'un garçon
Aklavik [ak-'la-vik] Collectivité inuite dans les Territoires du Nord-Ouest
Akukittumiut ['ah-ku-'kit-tu-mee-yoot] Résidants du Groenland
amauti [ah-'mah-tee] Vêtement que les femmes portent pour transporter leur bébé sur leur dos
anaana [ah-'nahh-nah] Mère
anaanatsiaq [ah-'nahh-nat-see-ah] Grand-mère maternelle
angajuk ['ang-ah-yuk] Grande soeur ou grand frère
angak ['ang-ak] Oncle maternel
aniksaq ['ah-nik-sah] Tous les cousins d'une fille
arnaqutik ['ar-na-ku-teek] Personne qui a aidé la mère à mettre un garçon au monde
ataata ['ah-taa-ta] Père
ataatatsiaq ['ah-taa-tat-see-ah] Grand-père paternel ou maternel
atsa ['at-sa] Tante paternelle
Atuagagdliutit ['a-tua'gad-lee-oo-teet] Titre d'un journal groenlandais
Esquimau ['es-kee-mo] Mot vieilli utilisé par les non-Inuit pour désigner un Inuk
igluvigaq [ig-'lu-vi-gah] Habitation traditionnelle inuite faite de neige
Inuinnat ['in-oo-ee-nat] Groupe d'Inuit parfois appelé Inuit du Cuivre ou Inuit du Centre de l'Arctique
Inuit ['in-oo-eet] Plus de deux personnes inuites ou groupe de personnes inuites, peu importe leur nationalité
Inuk ['in-uk] Une personne inuite ou une seule personne, peu importe sa nationalité
inukshuk ['in-uk-sook] Pile de roches disposées au sol dans un but précis
inuksuit ['in-uk-soo-eet] Plusieurs piles de roches disposées au sol dans un but précis (pluriel de inukshuk)
Inuktitut ['in-uk-tee-toot] Langue des Inuit au Nunavut et au Nunavik
Inupiaq ['in-oo-pee-ah] Groupe d'Inuit vivant dans le Nord de l'Alaska
Inuuk ['in-uuk] Deux personnes inuites ou deux personnes, peu importe leur nationalité
Inuvialuit ['in-oo-vee-al-oo-eet] Inuit habitant les Territoires du Nord-Ouest
Inuvik [in'oo-vik] Collectivité dans les Territoires du Nord-Ouest
Iqaluit ['ee-ha-loo-eet] Capitale du Nunavut
isumataq ['ee-soo-ma-tah] Sage inuk
Ivujivik ['ee-voo-jee-vik] Collectivité inuite au Nunavik
Kalaallit Nunaannit ['ka-laa-leet 'nu-naan-neet] Groenland
Kitikmeot ['kee-tik-mee-yoot] Région du Nunavut située dans l'Ouest de l'Arctique et à côté des Territoires du Nord-Ouest
Kivalliq ['kee-val-lee] Région du Nunavut située dans le Centre de l'Arctique et le long de la côte de la baie d'Hudson
Kuujjuaq ['koo-joo-ah] Collectivité inuite au Nunavik
Kuujjuaraapik ['koo-joo-ar-aa-pik] Collectivité inuite au Nunavik
naja ['na-ya] Soeur d'un garçon
najatsaq ['na-yat-sah] Toutes les cousines d'un garçon
Netsilik ['net-see-lik] Term used to describe the group of Inuit in the Kitikmeot region of Nunavut
nukaq ['noo-kah] Groupe d'Inuit habitant la région de Kitikmeot, au Nunavut
Nunavik ['noo-na-vik] Région du Nord-du-Québec habitée par les Inuit
Nunavut ['noo-na-vut] Territoire canadien dans l'Est de l'Arctique
Nuuk ['noo-k] Capitale du Groenland
pana ['pa-na] Couteau utilisé pour construire un igluvigaq
qajaq ['ha-yah] Longue embarcation traditionnellement recouverte d'une peau dans laquelle on s'assoit pour pagayer
Qallunaaq ['hal-lu-nah] Non-Autochtone
qamutik ['ha-mu-teek] Traîneau tiré par une motoneige ou un attelage de chiens
qatak ['ha-tah] Toutes les cousines d'une fille ou tous les cousins d'un garçon
Qikiqtaaluk ['hee-kee-taa-look] Région du Nunavut située sur l'île de Baffin
Salluit ['sa-luu-eet] Collectivité inuite au Nunavik
Sallumiut ['sa-luu-mee-yoot] Résidants de Salluit
sanaji ['sa-na-yee] Personne qui a aidé la mère à mettre une fille au monde
Tchouktche ['chuk-chee] Autochtone habitant l'Est de la Sibérie, en Russie
Tuktoyaktuk ['tuk-toy-ak-tuk] Collectivité inuite dans les Territoires du Nord-Ouest
Tuniit ['too-neet] Personnes qui ont vécu dans le Nord il y a des centaines d'années; on les appelle aussi les Dorsétiens
umiaq ['oo-mee-ah] Grande embarcation traditionnellement faite de peaux que les Inuit font avancer en ramant
Yupik ['yoo-pik] Groupe d'Inuit vivant dans l'Ouest de l'Alaska et dans l'Est de la Russie

Renseignements sur la prononciation des mots inuktituts représentée phonétiquement

Les mots inuktituts prennent trois formes : singulière, duelle et plurielle. En consultant les quatre exemples suivants, vous aurez une bonne idée de la façon dont les mots se transforment pour prendre la forme plurielle.

angajuk ('ang-a-yuk) pluriel : angajukka Le son ng ressemble à celui représenté par les lettres ng dans angle, et j sonne tantôt comme un y, tantôt comme un j.
qamutik ('hah-moo-tee-k) pluriel : qamutiit Le i peut se prononcer comme un e, et les lettres doubles produisent un son allongé.
umiaq ('oo-mee-ah) pluriel : umiat Si on le compare au son k, le son q provient d'une partie plus profonde de la gorge et se prononce comme un h aspiré.
amauti ('ah-'mah-tee) pluriel : amautiit Le son au se prononce comme celui produit par la lettre a dans bas.

Syllabaire : Inuktitut normalisé

Inuktitut normalisé

Inuktitut normalisé

Inuktitut normalisé, ministère de la Culture, de la Langue, des Aînés et de la Jeunesse, gouvernement du Nunavut

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